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12ème Sommet de l’Union africaine sur la Zlecaf : Le Bénin valide une Afrique intégrée et prospère

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Le Palais des congrès de Niamey, capitale du Niger a accueilli, dimanche 7 juillet le 12ème Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. Une rencontre importante consacrée à l’un des projets économiques phares du continent : la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). A cette occasion, le président Talon a signé le document consacrant ladite Zone.

Par Sêmèvo B. AGBON

Le Bénin veut jouer sa partition dans le développement économique du continent africain qui envisage atteindre 25% à l’horizon 2023 dans la balance du commerce mondial avec l’avènement de la Zone de libre-échange continentale. Tel est le sens du geste du président Patrice Talon qui a ratifié, dimanche dernier ainsi que son homologue du Nigéria, l’Accord portant création de la Zlecaf.

« L’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange africaine est l’évènement le plus important dans la vie de notre continent depuis la création de l’Organisation de l’Unité africaine et sa transformation en Union africaine », a salué Mahamadou Issoufou, président du Niger et fervent pionnier de l’avènement de la zone. « Si tous les enfants d’Afrique venaient, par leurs doigts assemblés, à boucher les trous de la jarre, l’eau en son sein ne coulerait pas et notre continent en serait sauvé », croit-il en référence à la maxime du roi Guézo du Bénin.

Vieille idée datant de 2012, ladite Zone de libre-échange continental consiste en la mise ensemble économique de tous les marchés régionaux existants sous le contrôle de l’Union africaine (Ua). Il s’agit du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa), de la Communauté de développement d’Afrique australe (Sadc), de la Communauté d’Afrique de l’est (Cae), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) sans oublier la Communauté des Etats sahélo-sahéliens et l’Union du maghreb arabe (Uma). Bien sûr qu’il n’est pas question de leur dissolution en un seul bloc. Mais plutôt que dans une démarche d’inter-coopération, la Zlecaf permettra de créer « un marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes afin d’approfondir l’intégration économique du continent africain et conformément à la vision panafricaine d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique » telle qu’énoncée dans l’Agenda 2063 ». Autrement dit, cette Zone entend faciliter les échanges, lever les barrières douanières, faire de l’Afrique le plus grand marché au monde avec 1.2 milliards de consommateurs réguliers et concrétiser un des vœux chers aux pères fondateurs de l’Union Africaine. Avec la Zlec, d’ici 10 ans, ce sera la disparition des droits de douanes sur tous les produits africains, faisant ainsi en quelque sorte de toute l’Afrique, un seul pays en matière de fiscalités douanières.

L’accord de ratification de la Zlecaf est déjà signé par 54 pays, sauf l’Erythrée. Il reste la création des quatre instances, l’assemblée des Chefs d’Etats, le Conseil des ministres, le comité de hauts fonctionnaires du commerce et le secrétariat général fixé à Accra (Ghana). « Nous devons aller très vite », a insisté le président guinéen Alpha Condé afin que cet objectif de l’Agenda 2063 de l’Union africaine puisse enfin aboutir.

Extrait de l’Accord

Article 3

Objectifs généraux

Dans ses objectifs généraux, la ZLECAf vise à :

(a) créer un marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes afin d’approfondir l’intégration économique du continent africain et conformément à la vision panafricaine d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique » telle qu’énoncée dans l’Agenda 2063 ;

(b) créer un marché libéralisé pour les marchandises et services à travers des cycles successifs de négociations ;

(c) contribuer à la circulation des capitaux et des personnes physiques et faciliter les investissements en s’appuyant sur les initiatives et les développements dans les États parties et les CER ;

(d) poser les bases de la création d’une union douanière continentale à un stade ultérieur ;

(e) promouvoir et réaliser le développement socio-économique inclusif et durable, l’égalité de genres et la transformation structurelle des États parties ;

(f) renforcer la compétitivité des économies des États parties aux niveaux continental et mondial ;

(g) promouvoir le développement industriel à travers la diversification et le développement des chaînes de valeurs régionales, le développement de l’agriculture et la sécurité alimentaire ; et

(h) résoudre les défis de l’appartenance à une multitude d’organisations qui se chevauchent, et accélérer les processus d’intégration régionale et continentale.

Article 4

Objectifs spécifiques

Aux fins de la réalisation des objectifs énoncés à l’article 3, les États parties :

(a) éliminent progressivement les barrières tarifaires et non-tarifaires au commerce des marchandises ;

(b) libéralisent progressivement le commerce des services ;

(c) coopèrent en matière d’investissement, de droits de propriété intellectuelle et de politique de concurrence ;

(d) coopèrent dans tous les domaines liés au commerce ;

(e) coopèrent dans le domaine douanier et dans la mise en œuvre des mesures de facilitation des échanges ;

(f) établissent un mécanisme de règlement des différends ’’’concernant leurs droits et obligations ; et

(g) établissent et maintiennent un cadre institutionnel de mise en oeuvre et de gestion de la ZLECAf.

Article 5

Principes

La ZLECAf est régie par les principes suivants :

(a) action conduite par les États membres de l’Union africaine ;

(b) les Zones de libre-échange (ZLE) des CER comme piliers de la ZLECAf ;

(c) géométrie variable ;

(d) flexibilité et traitement spécial et différencié ;

(e) transparence et diffusion de l’information ;

(f) préservation des acquis ;

(g) traitement de la nation la plus favorisée (NPF) ;

(h) traitement national ;

(i) réciprocité ;

(j) libéralisation substantielle ;

(k) consensus dans la prise de décision ; et

(l) prise en compte des meilleures pratiques au sein des CER et dans le cadre des conventions internationales applicables à l’Union africaine.

 

 

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