Le chef de l’état Patrice Talon s’est prononcé ce jeudi 11 avril 2019 sur la situation préélectorale tendue qui prévaut au Bénin. Droit dans ses bottes, le président de la République s’est montré garant de l’ordre constitutionnel au nom duquel il s’engage à poursuivre le processus en cours même s’il comprend les récriminations des acteurs de l’opposition
Par Laurent KOKOU
C’est un véritable homme d’État, respectueux et garant de l’ordre constitutionnel qui s’est soumis aux questions des journalistes André Dossa de Canal3 Bénin et Osias Sounouvou de la télévision nationale ce jeudi. Face à la situation sociopolitique préélectorale qui agite l’opinion avec en toile de fond, une supposée exclusion de l’opposition de la compétition législative, Patrice Talon s’est inscrit en faux contre l’opinion selon laquelle, le processus serait dans l’impasse. Pour le premier magistrat de la République, on ne saurait parler d’impasse alors que les institutions de la République fonctionnent normalement, chacune jouant convenablement sa partition. Le président Patrice Talon, tout en déplorant l’absence de l’opposition dans la compétition du 28 prochain, a souligné que les acteurs politiques de l’opposition sont les seuls responsables de leurs déboires parce que n’ayant pas pu se mettre à jour. Malgré cela et faisant preuve d’une bonne foi remarquable, Patrice Talon a rappelé la louable initiative qu’il a prise en demandant aux députés de se retrouver pour trouver un consensus afin de rendre la consultation électorale la plus inclusive possible sans remettre en cause le principe des réformes. Une initiative qui n’a pas abouti selon le président, du fait des demandes irréalistes de l’opposition dont entre autres, le retour à l’ancien ordre. Pour Patrice Talon, cela est inadmissible. Le président de la République ne comprend pas pourquoi, alors que certains se sont échinés à se mettre à jour, d’autres n’ont pas cru le faire dans les délais réclamant finalement le droit de se présenter aux élections sans remplir les conditions.
Une ordonnance n’aurait-elle pas réglé le problème ?
Selon Patrice Talon, prendre une ordonnance pour ordonner la participation de l’opposition aux législatives serait purement une remise en cause de l’ordre constitutionnel. “On me demande de prendre une ordonnance pour imposer ce que le parlement n’a pas fait” a-t-il affirmé avant de souligner que procéder ainsi revient à faire un coup d’État dans la mesure où pour une première fois dans l’histoire du Bénin, un président aurait décidé de réglementer de son propre vouloir, un scrutin électoral. Patrice Talon refuse de porter cette responsabilité.
Et les assises nationales ?
Sur la question des assises nationales exigées par l’opposition, le président Patrice Talon a souligné que la constitution sur laquelle il a prêté serment n’évoque nulle part la conférence nationale encore moins, comme une consultation décisionnelle. Il a rappelé que selon la constitution, le peuple exerce sa souveraineté soit à travers ses représentants au parlement, soit par voie référendaire. C’est quoi il ne compte pas accéder à cette requête. Mieux, Patrice Talon soutient avoir déjà entamé une large discussion avec les composantes de la nation et versé les différentes conclusions aux personnes et institutions indiquées. Pour finir, il a adressé ses vives félicitations aux acteurs politiques responsables de partis qui ont su taire leur égo pour fusionner et former de grands ensembles. Rien qu’à observer ce début de métamorphose de l’arène politique, le président de la République croit que la réforme telle que voulue, prend inexorablement corps.