Home Actualité Sagesse du Fâ/ Goudagbokètè : Victime du mal qu’on fait à autrui

Sagesse du Fâ/ Goudagbokètè : Victime du mal qu’on fait à autrui

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Passer derrière pour dénoncer un plan ou un complot auquel on a participé soi-même afin de plonger son prochain. C’est un comportement fréquent aussi bien dans les services, administrations que dans la vie courante. Ce qui relève d’une traitrise que la nature punit tôt ou tard. Une preuve à travers le Fadù du jour, ‘’Goudagbokètè’’ dont le Fagléta est raconté par Bokonon Ahouanmlangni de Sèhouè.

Recueillis et traduit par Barnabé Y. KINTOHOU (Coll.)

« Il était une fois les animaux étaient confrontés à une terrible famine. En ce moment, un cultivateur avait un vaste champ de céréales. Vu l’ampleur que prenait la misère, il était obligé de s’ériger en épouvantail dans le champ afin de faire peur aux animaux pour qu’ils ne dévorent ses cultures.
Un jour, voulant tromper la vigilance du cultivateur, le Lapin alla voir le Singe pour un jeu bénéfique à eux tous. « Je fais le mort et tu me remets au cultivateur en échange d’arachide. Et dès qu’il commencera à travailler, je fuis te rejoindre pour le partage du butin », a-t-il planifié avec le Singe rouge. Le jeu a été efficacement joué. Le Singe rouge reçu alors autant d’arachides pouvant les servir une saison durant. Mais avant de prendre congé du cultivateur, il dévoila le secret au cultivateur : « Il n’est pas mort, il joue à un simulacre de mort. Tue-le à coups de gourdin », lui recommanda-t-il. A ces mots, le Lapin détala. Le Singe rouge rejoint ses deux enfants avec le butin sur un arbre. Ils en mangeaient avec appétit lorsque apparu subitement le rescapé, le Lapin. « Monsieur le Singe, est-ce correct ce que tu as fait ? Était-ce ce sur quoi on s’est entendu ? » interrogea le Lapin, tout fâché. Pendant ce temps, aucun son ne sortit de la bouche du Singe rouge qui faisait la sourde oreille.
Pendant que le Lapin brûlait de colère, un lionceau arriva ; il souffrait d’un mal dont le Lapin détenait le remède. La lionne qui l’accompagnait vit le Lapin sous l’arbre qui voulut s’enfuir. Mais la lionne le mit en confiance et lui confia le motif de sa visite. Le lapin demanda trois têtes de singes rouges pour la préparation de la tisane pouvant guérir le lionceau. Mère Lionne se demandait où trouver ces têtes de singes quand le Lapin lui montra du doigt les trois singes rouges perchés sur l’arbre. La Lionne les fit descendre en un tournemain. Leurs têtes servirent alors de foyer pour la marmite contenant la tisane. Ils ont tous péri dans la douleur du feu. La Lionne prit la tisane embouteillée et s’en alla. Le lapin a réussi ainsi à marquer le coup au Singe et ses Petits.
Leçon : On est souvent victime du mal qu’on souhaite ou qu’on fait à autrui.

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