Home Actualité Sagesse du Fâ/ Dikpekloutô (fin) : Le bien comme source de vie

Sagesse du Fâ/ Dikpekloutô (fin) : Le bien comme source de vie

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Dans ce second volet du signe ‘’ Dikpekloutô’’, le Fagléta, qui met en scène le ‘’Roi de la vie’’ et son homologue la Mort, fait une exhortation au Bien. Bokonon Kindohoundé a assuré le récit.

Recueillis et traduit par Barnabé Yélian KINTOHOU (Coll.)

Il était une fois, dans un village mourir était devenu une pandémie. La mort frappait et frappait à un rythme que toute la population était dans la psychose. Le ‘’Roi de la vie’’ qui ne comprenait rien à cette calamité subite qui s’est emparée de son peuple, devint perplexe. Que faire ? Il pensa alors à « envoyer quelqu’un qui a le pouvoir d’aller au ‘’Pays de l’au-delà’’ et d’y revenir pour lui trouver une solution à sa préoccupation ». Pendant des jours, personne ne s’est manifesté pour effectuer ce voyage. Et le temps passait, pendant que les morts se comptaient toujours. Touché par la situation de plus en plus préoccupante, ‘’Ayan’’ se porta enfin volontiers. « Je passerai un séjour de trois ans, trois mois et trois jours au Pays des profondeurs pour rapporter au ‘’Roi de la vie’’, la cause de la mort de sa population », promit-il. Le Roi lui en donna quitus. Et il partit !

‘’Ayan’’ descendit effectivement au ‘’Pays des morts’’. Il vit majestueusement assis le Roi suprême de ce monde invisible. Devant lui, une interminable file d’hommes et de femmes. Une séance de questionnement se tenait ; le Roi la suspendit pour recevoir le visiteur exceptionnel, ‘’Ayan’’, émissaire du ‘’Roi de la vie’’. De l’eau et tout ce qu’il faut pour contenter un étranger lui furent offert. Puis il délivra au Roi le motif de sa présence dans son Royaume : savoir pourquoi le Royaume de la vie se dépeuplait ainsi de façon inhabituelle. Son hôte ne lui répondit pas sur-le-champ. Il l’invita plutôt à assister à l’interrogatoire. Devant ‘’Ayan’’, une seule question étant adressée aux Morts : « Qu’as-tu fait pour être ici ? ». Et chacun avoua son ‘’péché’’.  « J’ai avorté un enfant, ce sont les douleurs après l’acte qui m’ont anéantie », répondit une femme lorsque ce fut son tour. Ainsi de suite, si tel n’a pas tué, empoisonné, chacun d’eux a au moins commis une maladresse, une forfaiture ou a un défaut ou déportement désagréables qui justifie sa mort écœurante. Le ‘’Roi de l’au-delà’’ entonna alors une chanson à travers laquelle il faisait remarquer à ‘’Ayan’’ « qu’il ne tue pas sans cause », « qu’il agit avec raison ». ‘’Ayan’’ qui a tout écouté avec attention et tristesse, remonte à l’échéance de son séjour. Il rendit fidèlement compte au ‘’Roi de la vie’’.

Leçon : A travers cette métaphore de la ‘’Mort’’, ce Fagléta montre que tout a une cause. Et dans une dynamique d’éducation sociale, il convie chaque humain à renoncer au Mal et à mener une vie exemplaire. Au-delà de la mort qui frappe ici dans ce récit imaginaire, il faut plutôt entendre tout ce qui est mauvais et condamnable par la justice divine. « La vie a une cause, la mort aussi », disait Djibril Tamsir Niane.

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