Conduite par Luc Eyraud, Chef de la Mission du Fmi pour le Bénin, une mission de l’institution monétaire a séjourné pendant deux semaines au Bénin. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la cinquième revue du programme économique et financier conclu en avril 2017 avec le Bénin dans le cadre des accords au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC). Un point de presse tenu par le Chef de mission et le ministre de l’Economie et des finances Romuald Wadagni a sanctionné cette mission, mardi 5 novembre à la Présidence de la République, un point de presse conjoint a été. Voici la déclaration de ce dernier.
Romuald Wadagni « …les résultats nous confirment que nous sommes sur la bonne voie… »
« Le premier message est que les résultats sont très satisfaisants. Le deuxième message, c’est que l’économie du Bénin se porte bien. On a une croissance qui reste dynamique malgré les chocs exogènes, notamment les chocs liés à la fermeture des frontières avec le Nigeria. Ces deux éléments ne sont pas le fait du hasard.
Si je prends le premier élément qui est relatif aux résultats de nos travaux, je vais juste rappeler que le gouvernement a jugé utile de faire appel au FMI dans sa volonté d’avoir un œil externe, un œil critique afin de voir la manière dont est gérée aujourd’hui ce qui appartient à la communauté c’est à dire les finances publiques mais également la manière dont tout cela est gérée pour les jeunes béninois de demain. C’est dans ce cadre qu’il y a eu un certain nombre de mesures et d’actions à prendre et qui sont semestriellement vérifiées. C’est quand même réjouissant que pour la cinquième fois de suite, que nous ayons des résultats qualifiés et très satisfaisants. Voilà mes sentiments sur le premier message
Sur le deuxième message, ce que je veux surtout retenir, c’est que nous avons aujourd’hui une économie qui est beaucoup plus résiliente. Nous sommes dans une période où nous connaissons un choc exogène. Mais malgré ça la conjoncture est relativement bonne, la croissance se maintient à un niveau qui reste l’un des plus forts en Afrique. C’est le résultat des réformes engagées depuis 2016. Je veux citer par exemple des actions qui ont été engagées au niveau de l’administration notamment la modernisation des régies financières qui permettent malgré les chocs exogènes, de sécuriser nos recettes et de les garder à un niveau assez bon. C’est également le fruit des réformes qui visent la diversification et la transformation structurelle de notre économie. Quand vous prenez les grands contributeurs à la croissance, vous vous apercevez que le secteur primaire, notamment l’agriculture, le coton où nous sommes passés premier producteur, reste dynamique et cela est dû aux réformes. Grâce aux réformes engagées dans le secteur comme former les paysans, mettre à leur disposition les intrants de qualité et à temps, vous notez l’explosion de la productivité dans la plupart des filières vivrières. Avec le riz paddy nous étions à 200.000 tonnes en 2015, aujourd’hui en 2019 nous sommes à 400.000 tonnes. Le Chef de l’État a mis en place un programme d’urgence et a donné des instructions pour que nous atteignions 1 million de tonnes de riz produit d’ici deux ans. Des milliers de producteurs ont vu leur rendement s’augmenter de 2015 à 2019 et c’est un fait.
Quand on prend le riz que nous tous nous consommons, en 2015 on avait une production qui tournait autour de 235.000 tonnes et cette année on parle de 1,5 million de tonnes. On peut ajouter les produits maraîchers. Vous voyez concrètement que c’est le fruit des réformes qui ont permis de mieux former les gens, de leur permettre de pouvoir disposer des intrants de qualité. De la même manière, vous prenez les autres secteurs comme le BTP. Il y’a pas un seul département aujourd’hui au Bénin où vous ne verrez pas de grands travaux se dérouler. Le gouvernement veille à associer le maximum de nationaux afin qu’on ait le transfert des compétences mais aussi pour que nos compatriotes puissent avoir accès à la formation et à l’emploi. Il y a aussi de répit vis à vis de notre dépendance extérieure parce que parfois les choses apparaissent comme évidentes mais si le Chef de l’État ne met pas tout son leadership pour que les choses bougent dans le bon sens, nous aurons peut-être déjà une rupture de l’énergie provenant de l’extérieur qui aurait plongé notre pays et son économie dans le désarroi. On ne se rend pas compte de ce que les réformes dans le secteur de l’énergie ont été vraiment importantes. Nous observons aussi de jeunes et nouvelles entreprises qui se lancent chaque semaine dans le secteur des services. C’est une diversification de performance dans l’ensemble de ces secteurs qui fait que malgré les chocs exogènes, nous avons globalement une croissance forte. C’est vraiment le fruit de la stratégie de relance qui a été mise en plage depuis 2016. Si vous prenez les vingt dernières années, c’est la première fois de l’histoire que le Bénin connaît trois ans de suite un taux de croissance supérieur à 5%. Ça veut dire que quelque chose est en train de se passer. Quand le FMI vient vous conforter dans ses éléments, ça vous oblige et vous encourage à poursuivre les efforts. Nous sommes sur la bonne voie. Plus le temps passera, plus chacun de nos concitoyens s’apercevra que l’ensemble des décisions qui parfois sont difficiles à comprendre aujourd’hui, était nécessaire. Il faudra que dans les années à venir, on regarde le Bénin comme une oasis de pays et de prospérité en Afrique. C’est cela l’ambition du Président Talon et les résultats nous confirment que nous sommes sur la bonne voie. »