L’Université d’Abomey-Calavi a un nouveau docteur spécialiste en environnement, santé et développement. Il s’agit de Flore Dovonou Mehinto qui a soutenu sa thèse, jeudi 30 janvier en présence des parents et amis à l’amphithéâtre Flash de l’Université d’Abomey-Calavi.
Sabirath AWO (Stag)
« Rythmes climatiques et rythmes pathologiques des enfants de 0 à 5ans dans le département de l’Ouémé au sud-est du Bénin ». C’est sur ce thème que Flore Dovonou Mehinto a soutenu sa thèse doctorale et a obtenu la mention très honorable. Le jury présidé par Expédit Wilfrid Vissin, professeur titulaire à l’Université d’Abomey-Calavi était composé de cinq membres dont deux enseignants chercheurs Togolai.
Flore Dovonou Mehinto a mené ses recherches sous la direction de Christophe Sègbè Houssou, professeur titulaire des Universités, Cames. Son travail pose le problème de la corrélation entre les rythmes pathologiques des enfants de 0 à 5ans et les rythmes climatiques dans le département de l’Ouémé.A cet effet, la thèse s’est évertué à analyser les facteurs (climatiques et non-climatiques) de prévalence socio-sanitaire des enfants de 0 à 5 ans dans le département concerné.
“Les pluies constituent un facteur favorable pour la prévalence des maladies, surtout quand elles sont fortes. Elles occasionnent la multiplication des gîtes larvaires en raison de la présence de nombreuses flaques d’eaux dans les cours des habitations ou dans les ruelles. En effet, pendant la saison des pluies, les eaux stagnantes servent de nid aux moustiques femelles appelés anophèles.” a-t-elle écrit. Cette situation est à l’origine de plusieurs pathologies infantiles hiérarchisées ainsi qu’il suit : le paludisme (37 %), les affections respiratoires (28 %), les maladies diarrhéiques (17 %) et les affections dermatologiques (12 %). Conclusion, “le climat joue un rôle important dans la recrudescence de ces pathologies. Cependant, les facteurs non-climatiques contribuent à l’amplification de la prévalence des pathologies des enfants de 0 à 5 ans dans le Département de l’Ouémé. Il s’agit de la proximité des plans d’eau, qui constituent une écologie favorable pour le développement de l’anophèle, et l’hygiène et de l’assainissement sans oublier le mode de logement et d’approvisionnement en eau. Ces déterminants contribuent à l’accroissement du taux de morbidité. Ainsi, pour soigner les enfants de 0 à 5 ans, les parents doivent faire des dépenses et parfois sursoir à leurs activités économiques. La durée moyenne du temps ‘’perdu’’ par les parents des enfants de 0 à 5 ans est de 3 à 4 semaines pour 25 % des personnes interrogées. En ce qui concerne le coût moyen, il oscille entre 2000 et 5000 FCFA/an. Face à ces situations, les parents développent des stratégies préventives et curatives.
Au terme de la présentation du travail de recherche de plus de 200 pages, les membres du jury, de retour pour la délibération, ont accordé à l”impétrante le grade de docteur spécialiste en environnement, santé et développement avec la mention très honorable suivi du port de toge par le professeur Michel Boco et le professeur David Wonou Oladokoun tous deux examinateurs dans le jury.
Selon le président du jury, professeur Expédit Vissin, cette thèse “apporte une solution pour la meilleure gestion des inondations, car un environnement sain dans un corps sain, l’esprit est saint, ce qui permet à l’acteur de développement de jouer pleinement son rôle » a-t-il ajouté.
L’impétrante compte poursuivre ses recherches sur l’impact du climat sur la santé des enfants de 5 à 10 ans et préconise une préservation de l’environnement pour diminuer les effets du changement climatique sur la santé.