L’iroko roi de la forêt ! Il y a bien une histoire derrière ce privilège qui nous enseigne que la vie est un combat et qu’il faut être attentionné. Ce que nous verrons à travers le deuxième volet du signe secondaire ‘’Aklan-Gbolosso’’. Le récit est fait par le prêtre du Fâ, Bokonon Gbèmadoyomin de Calavi Houèto.
Recueillis et traduit par Barnabé Yélian KINTOHOU
Entre le Baobab, le Kapokier et l’Iroko qui sera le roi de la forêt ? La question mis, jadis ces trois dinosaures au fond d’une lutte farouche. La bataille du trône devint davantage rude lorsque le Baobab et le Kapokier découvrirent que l’Iroko est sacralisé et adoré de tout le village. Fous de jalousie, le Baobab et le Kapokier s’allièrent et conspirèrent contre lui en vue de lui ravir cette place. Dans leur plan, des bûcherons furent commis pour couper l’Iroko. Ils reçurent à cet effet, d’importants cadeaux à hauteur de leur mission.
Réussiront-t-ils facilement à détrôner un arbre à qui tous les habitants venaient confier des prières pour un changement dans leurs souffrances existentielles ?
Alors que le plan des adversaires était bouclé, l’Iroko, l’arbre aux pouvoirs mystiques rêva qu’il a été coupé. Il se rendit promptement chez un Bokonon. La consultation donna comme signe ‘’Aklan-gbolosso’’. Un sacrifice pour déjouer le mauvais sort fut exécuté. Ensuite le Bokonon ceint l’Iroko d’une percale blanche tachée d’huile rouge et sacrifia dessus des poulets et des moutons.
Le jour affecté à l’abattage vint. En groupe, les bûcherons se rendirent dans la forêt, entourèrent leur cible et se mirent à lui asséner des coups de hache. A leur surprise, l’arbre ne présenta aucune blessure. De là l’un d’entre eux réalisa qu’ils s’acharnaient contre un arbre fétiche. Ils entonnèrent alors une chanson de vénération dans laquelle ils reconnaissaient que l’Iroko, à travers le sacrifice du sang, a déjoué le complot. A leur retour, comme un retour à l’envoyeur, ils abattirent leurs commanditaires, le Baobab et le Kapokier.
C’est pourquoi, on ne coupe n’importe comment l’Iroko : c’est un arbre sacré. Il est considéré depuis ce jour comme roi des arbres. Et c’est aussi pourquoi, à l’opposé, le Baobab et le Kapokier sont souvent coupés par exemple pour servir à fabriquer des barques et autres meubles ou objet d’art.
Leçon : Plusieurs leçons se dégagent de ce récit (Fagléta) qui est valable pour d’autres signes de Fâ. D’une part, lorsque vous êtes bien apprécié dans une administration ou entreprise, la jalousie peut gagner certains de vos collègues qui pourraient comploter contre vous. Soyez donc prudent. D’autre part, ne négligez pas vos rêves ; ils peuvent porter des messages annonciateurs d’un malheur.
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Le sacré de l’iroko ne réside pas seulement dans sa propre protection et dans ses pouvoirs mystiques. Le sacré de l’iroko se consolide par sa capacité de guérison et de purification.
Merci BOKOU pour cet Enseignement Fabuleux