Une autre agence dont les statuts ont été adoptés le mercredi 15 avril, est l’Agence nationale pour les prestations aux établissements scolaires publics (Anapes). L’objectif est de corriger les nombreux dysfonctionnements et déséquilibres entre le public et le privé et accélérer l’amélioration des performances du système éducatif béninois.
Par Raymond FALADE
Ce nouveau dispositif concerne les modes de recrutement et de gestion des établissements scolaires (primaire et secondaire général) ainsi que des ressources humaines chargées de les animer. En ce qui concerne les ressources humaines, le dispositif consiste à confier la sélection, la mise à disposition et la gestion d’une partie du personnel enseignant non agent de l’État, à des Agences de placement. Pour ce qui est des établissements scolaires, certains d’entre eux passeront, à titre expérimental, sous la responsabilité de gestionnaires privés avec la particularité que ces établissements et leurs infrastructures demeurent la propriété de l’État, que les frais d’inscription restent identiques à ceux des autres établissements publics. Ainsi, la coordination de ce dispositif sera assurée par l’Anapes qui sera sous la tutelle de la présidence de la République. En effet, il n’est pas rare de constater des écarts importants relatifs aux taux de redoublement ou de réussite aux différents examens en faveur du privé. Ce constat selon le gouvernement se justifie entre autres, par la situation géographique des établissements privés, la possibilité pour leurs élèves d’avoir un accès facile à la culture et aux savoirs mais aussi et surtout une rigueur dans la sélection des enseignants et un meilleur encadrement de ceux-ci par les membres de l’administration scolaire des écoles, avec plus d’obligation de résultats. Dans les établissements publics malheureusement, le constat est au tout autre. En dehors des enseignants agents de l’Etat, l’utilisation des enseignants vacataires et communautaires n’a pas souvent été faite avec la rigueur requise. Ce qui explique en partie les contre-performances enregistrées. Ceci est dû à certaines insuffisances liées aux ressources humaines dans le public notamment l’absence d’un processus de recrutement formel, doublée de celle d’un profil clairement défini pour le métier ou encore de formation des vacataires / communautaires ; absence de prise en charge sociale de ces catégories d’agents qui implique une certaine précarité ; manque de suivi réel de ces catégories d’enseignants, aucun texte ne régissant leur emploi.
Le dispositif aura donc pour missions d’une part, de s’occuper de la mise à disposition de ressources humaines qualifiées et compétentes avec le suivi requis, et d’autre part une mise en gestion privée de certains établissements scolaires à titre expérimental. L’objectif poursuivi est de favoriser, par ce mécanisme, l’implémentation des bonnes pratiques qui font la réputation des écoles privées et d’en favoriser le bénéfice aux apprenants du public sur toute l’étendue du territoire national, sans considération de leur localisation géographique. Ces mesures selon le conseil des ministres ne constituent en rien une privatisation de l’éducation nationale car les écoles et leurs infrastructures restent la propriété de l’État, les frais de scolarité restent ceux appliqués dans les autres écoles publiques. Aussi, ne s’agira-t-il d’une précarisation des acteurs notamment les vacataires ou les aspirants comme beaucoup pourraient le croire.