Lundi 25 mai. La scène a ému tout cœur épris de justice, d’amour et d’humanisme. Sur les séquences filmées par des témoins, un Afrodescendant est menotté et plaqué à plat ventre au sol. Un policier de Minneapolis a son genou gauche sur son cou et appuie énergiquement pour le maîtriser. Pendant ce temps, l’un de ses collègues essaie de contrôler les témoins. L’homme bouge péniblement et supplie en vain. « Ne me tuez pas. Je ne peux plus respirer ». Le flic n’en est guère ému. George Floyd, agent de sécurité, comme c’est de lui qu’il s’agit, finit par mourir par suffocation.
Cette tragique fin rappelle le quotidien des Afroaméricains sur ce continent où les crimes racistes sont prospères et impunis. Les Noirs déjà victimes de l’histoire de la traite subissent en plus le racisme institutionnalisé et présent dans tous les secteurs. Un enfer que l’impunité et l’école encouragent et perpétue depuis des lustres. George Floyd n’est que le cas le plus récent. Pour rappel, le 23 février dernier, alors qu’il courait dans un quartier résidentiel de Brunswick en Géorgie, le joggeur noir-américain Ahmaud Arbery, 25 ans, a été abattu. Plus loin, George Stinney, un adolescent de 14 ans a été condamné à mort en 1944 et exécuté sur une chaise électrique. Il avait été arrêté après la découverte dans un fossé des corps de deux fillettes. Il aura fallu plus de 70 ans après pour qu’un juge de Caroline du sud reconnaisse que le plus jeune condamné à mort des Etats-Unis n’a pas bénéficié d’un procès équitable.
Tout semble prouver que la mort de Martin Luther King, Malcoms X ou encore Rosa Parks n’a pas accouché l’égalité et la dignité escomptées pour les Noirs. Alors que l’Amérique doit sa richesse et sa puissance au sang versé par les ancêtres Africains. Enfin, les Etats-Unis, un mauvais élève qui donne pourtant des leçons de démocratie et de droits de l’Homme au monde ?
Par Sêmèvo A.