Le gouvernement a adopté mercredi 14 juillet, les décrets portant statuts particuliers des enseignants du Supérieur et statuts-type des universités publiques du Bénin. Ces dispositions ont été prises suivant les recommandations issues des travaux de la Commission spéciale chargée de proposer une stratégie aux fins de renforcer le niveau de performance actuel des universités nationales.
Par Raymond FALADE
Alors qu’il était encore en lice pour briguer un second mandat, Patrice Talon a annoncé d’importantes réformes au niveau de l’enseignement supérieur. Des innovations qui iront de l’instauration de l’inspection comme au secondaire, à la mise en place « d’un dispositif de qualification complémentaire par rapport au Cames ». Lors du lancement de sa campagne pour la présidentielle du 11 avril dernier, il a fait observer que « les enseignants du Supérieur pour un grand nombre, sont laxistes, beaucoup sont mal formés eux-mêmes ». Malgré les mécontentements suscités par cette déclaration dans le rang des enseignants du supérieur, le chef de l’Etat n’a pas abandonné son projet. Ainsi, aussitôt élu, Patrice Talon a donné le top de cette réforme. Une commission spéciale a été chargée d’y réfléchir.
Samedi 10 juillet, un séminaire national sur la stratégie de développement de l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation s’est tenu à Cotonou. Un conclave historique qui a permis de partager avec les acteurs du monde universitaire, la substance des conclusions auxquelles ont abouti les consultations diverses initiées par le chef de l’Etat. Le relevé du conseil des ministres du mercredi 14 juillet, indique que ceux-ci ont, de façon générale, marqué leur adhésion aux points de réforme suggérés. Il s’agit des statuts-type des universités publiques, le mode de recrutement dans lesdites universités, l’organisation des promotions dans les grades de l’enseignement supérieur, la gouvernance des universités, le profil des enseignants et la qualité des enseignements, la recherche et l’innovation, l’instauration d’un Organe national de contrôle et d’éthique (Onces). C’est dans ce cadre que des textes réglementaires relatifs aux statuts-type des universités publiques ainsi qu’aux statuts particuliers du personnel enseignant de ces mêmes universités ont été adoptés, après consultation du Conseil national de l’éducation (Cne).
Statut particulier et statut-type des Upb
D’après le décret 2021 portant Statut particulier des enseignants du supérieur et statut-type des Universités publiques du Bénin (Upb), les personnels enseignants des Upb sont classés en deux catégories : la catégorie des assistants en situation probatoire et celle des enseignants. Les enseignants des Upb sont regroupés en trois corps/grades à savoir le corps des Maître-Assistants, des Maîtres-de conférences et des Professeurs titulaires.
Le statut de l’enseignant du supérieur quant à lui, comprend quatre catégories réparties en trois grades/corps notamment, le grade des Maître-Assistants, des Maîtres-de conférences, des professeurs titulaires et la position des assistants titulaires de doctorat. Les assistants en situation probatoire ou en position d’assistants titulaires de doctorat sont inscrits au fichier national des aspirants de l’Enseignement supérieur du Bénin. En ce qui concerne les doctorants (doctorants titulaires de masters et diplômes équivalents), ils appuieront les enseignants du supérieur. Les moniteurs (doctorants titulaires de masters et diplômes équivalents) sont en situation d’apprentissage et disposent d’un contrat d’un an renouvelable au plus quatre fois, avec une Faculté ou un établissement d’une université publique et participeront aux travaux d’encadrement divers.
Après leurs doctorats, les moniteurs sont éligibles au fichier national des aspirants à l’Enseignement supérieur. Le statut des moniteurs est défini et précisé par un arrêté d’application pris par le ministre en charge de l’Enseignement supérieur ainsi que les doctorants (titulaire d’un master), moniteurs appuyant les enseignants du Supérieur. Selon le décret, ces enseignants en situation d’apprentissage, disposent d’un contrat d’un an renouvelable au plus quatre fois et participent aux travaux d’encadrement divers.
En vue d’assurer la mise en œuvre efficiente des activités résultant de la feuille de route élaborée pour l’opérationnalisation de ces réformes, le gouvernement a marqué son accord pour la mise en place d’un Comité de suivi. Celui-ci aura comme principales tâches, selon le Conseil des ministres du mercredi 14 juillet, d’assurer le suivi rigoureux des actions urgentes à engager, faire élaborer les autres projets de textes indispensables pour la conduite de la réforme, coordonner le calendrier d’installation des organes de la nouvelle gouvernance, communiquer au gouvernement tous nouveaux points à prendre en compte pour l’atteinte des objectifs de la réforme.