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Gbanamè : Une méprise Catholique devenue boulet

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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L’Église Catholique romaine au Bénin est coupable du “casse-tête de Gbanamè”. Puisque cette Mission qu’elle a couvée s’est retournée contre elle encore, l’Église vaticane cherche désespérément l’intervention de l’État pour l’en débarrasser. Ses éminences et fidèles désormais dressés contre Gbanamè, seraient très heureux de voir Parfaite traînée dans la boue, menottée et humiliée. Selon eux, c’est à ce prix que la République sous Patrice Talon respirerait à nouveau crédibilité et impartialité.

Certes, aucun homme doté de bon sens ne peut être fier de Daagbo‚ la “dieue” autoproclamée ; agressive et vindicative comme elle sait l’être. Qu’elle traite aujourd’hui le chef de l’État d’”esclave” qui n’oserait pas lui demander des comptes, cela n’a rien de surprenant ni de retentissant. Elle sera toujours cette gourmande d’injures et menaces, comportement qui lui assure visibilité et vie -elle l’a compris et en abuse. Mais, reconnaissons-le : ce phénomène dont les victimes ne sont plus seulement des Catholiques, est un grand pétrin dans lequel l’Église Catholique romaine a mis tout le pays. Avant de devenir la toute puissante et incontrôlable Parfaite, la “petite” Vicentia Chranvoukini d’alors avait‚ en effet‚ longtemps bénéficié de la couverture des hautes autorités ecclésiastiques. Dans le temps et avant l’heure du clash, ces dernières ont construit la réputation de Daagbo à travers prêches et exhortations à elle favorables :

« Au cours de la fin de l’année 2009 les prêtres de l’Église Catholique Romaine nous informèrent d’une grande révolution qui a commencé dans notre pays le Bénin et qui atteindra le monde entier. Ils nous exhortèrent à rendre grâce à Dieu le Créateur, car dans Son Infinie Miséricorde il a pris chair parmi nous. Ceci se passe dans le diocèse d’Abomey. Beaucoup de fidèles y ont cru et ont commencé par aller à Gbanamè. Certains y allaient pour trouver guérison, d’autres pour trouver solutions aux différents maux qui les minent, d’autres encore y venaient pour se déclarer sorciers à la face du monde. Tout ceci était sous la coupole du père exorciste Mathias Vigan actuellement Pape Christophe XVIII et de deux petites filles dont l’une Vicentia Parfaite Chranvoukini dont il nous était dit que l’esprit saint et beaucoup d’autres saints du ciel venaient prendre le corps pour dénoncer le diable et ses suppôts, et la deuxième, Nicole Soglo, était l’incarnation de la Vierge Marie. Quelques mois plus tard, les mêmes prêtres qui nous y ont conviés et qui emmenaient leurs parents et fidèles malades pour rechercher satisfaction nous ont demandé de rebrousser chemin. La raison était que les deux filles, aujourd’hui Daagbo et Nayé Nicole, qui travaillaient avec le père exorciste ont commencé par dénoncer les prélats sorciers et religieuses sorcières. Certains prêtres que nous connaissions étaient aussi indexés, mais ne réagissaient pas », décrit à juste titre Jean-Claude Assogba‚ prêtre démissionnaire de « La Très Sainte Église de Jésus-Christ » fondée par la provocatrice inégalée.

Comment a-t-on pu manquer aussi gravement du recul et du discernement ? Si ce qu’est Parfaite au fond ou ce qu’elle deviendra, a pu échapper à des prêtres qui ont fait des études théologiques poussées avant d’être investis de l’autorité de la conduite des Hommes, mineure est alors la faute du peuple de Dieu en tombant dans les griffes de la “Maligne” et ses artifices. L’Église doit reconnaître et assumer son sommeil à un moment. Sommeil préjudiciable que les rappels à l’ordre tardifs et les menaces d’excommunication n’ont permis d’en endiguer les conséquences. Beaucoup ont vu de l’acharnement gratuit contre Parfaite lorsque les mêmes qui leur avaient dit “c’est bon‚ allez-y” sont retournés leur dire encore “n’y allez plus. Vous serez châtiés”.

Il est stérile aujourd’hui d’aiguillonner Patrice Talon à jouer le “Agbonnon”. La vraie racine du mal est loin‚ toute tranquille. L’influence de Parfaite n’aurait jamais atteint ce sommet si une telle promiscuité n’avait existé entre elle et la plus grande confession religieuse du Bénin. Les bergers méritent d’abord le jugement sévère avant que le cas des fidèles qu’ils ont éconduits, soit abordé. Est-ce exagérer de soutenir que tous les prêtres complices d’une manière ou d’une autre, doivent des excuses à tous ceux qui ont été dépouillés et blessés dans cette vaste supercherie religieuse ?
Puisse Dieu nous délivrer du mal !

Sènankpon DOSSOU

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