Sa Majesté Dansou Alphonse Gazozo‚ président du Syndicat national des médecins et intellectuels traditionnels du Bénin (Synamitrab) est le deuxième invité de notre “Spécial 10 janvier 2022”. L’autorité coutumière du trône de la tribu Foli-Gbogbo apprécie le dialogue interreligieux. Au Bénin‚ ce dialogue n’est pas sincère‚ de son avis. Un trompe-oeil‚ pense-t-il‚ destiné à masquer le mépris et la condescendance des religions empruntées vis-à-vis du Vodùn.
Propos recueillis par Arnauld KASSOUIN
Bénin Intelligent : Pas de guerre de religions au Bénin. Peut-on se réjouir alors que le dialogue interreligieux produit de bons fruits ?
Maj. Gazozo : On entend par dialogue, la conversation ou la discussion entre deux ou plusieurs personnes sur un sujet donné. Parler de dialogue interreligieux, suppose qu’il est constaté une certaine irrégularité entre des religions dans un espace précis. Le dialogue interreligieux, c’est d’abord pour arriver à un consensus, à ce qu’on s’accorde sur un minimum. Mais au Bénin, le constat est tout autre. Après un dialogue qu’on estime interreligieux, noter que les mêmes propos injurieux, accablants, déshonorants, désacralisants, tenus envers la spiritualité Vodùn restent les mêmes. Le fait qu’on inculque au catéchisme par exemple que le Vodùn est le diable, satan‚ en est un parfait exemple. Alors que, inviter les animateurs du Vodùn à un tel dialogue suppose que la spiritualité africaine Vodùn est reconnue et acceptée des autres religions. Donc, Vodùn n’est pas le diable. Il y a une certaine contradiction qui s’observe déjà. Du coup, il faut comprendre que le dialogue interreligieux n’est que du pipeau. De notre côté, on aurait aimé que les choses ne soient pas ainsi.
Merci.