Depuis quelques moments, le jardin des plantes médécinales de Porto-Novo végète dans une insalubrité totale. La situation a fait réagir l’Association de gestion intégrée des ressources (Agir) qui a organisé le jeudi 13 janvier en collaboration avec la Société de gestion des déchets et de la salubrité du Bénin (Sgds), une séance de nettoyage du site suivie de la sensibilisation des usagers et les populations environnantes. Le but selon les initiateurs, est de redonner à cet espace, son éclat de poumon vert de la ville de Porto-Novo.
Par Raymond FALADE
La situation sur le site du jardin des plantes médécinales de Porto-Novo est inquiétante pour la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles qui s’y trouvent. Les déchets solides non biodégradables qui jonchent le lieu ne favorisent en aucun cas le développement des ressources d’intérêt patrimonial de la ville capitale. Principales mises en causes, l’École de formation des personnels d’encadrement de l’éducation nationale (Efpeen), le Conseil des activités éducatives du Bénin (Caeb) et les populations environnantes. «L’école des inspecteurs fait des rejets dans le jardin. C’est-à-dire les déchets solides non biodégradables. C’est qui affecte à un moment donné le site. Cela pollue le jardin›› a déclaré Antoine Avocè, superviseur de la Sgds à Porto-Novo. Il a fait savoir que leur mode opératoire consiste à faire jeter à partir de leur établissement respectif, des déchets dans le jardin. «Lorsqu’ils font des balayages, ils font des rejets derrière. Cela ne participe pas à la biodiversité. Ca pollu la diversité alors que c’est la nature. Or ce qui est naturel il faut qu’on le conserve comme il le faut»‚ a expliqué Antoine Avocè. Ainsi, différente sorte de matières non biodégradables ont été enlevées notamment des plastiques, des bouteilles, des sachets non biodégradables et bien d’autres. Pour atteindre leur objectif et passer convenablement leurs messages, l’association ”Agir” et la Sgds ont associé les mises en causes à cette activité.
Le superviseur de la Sgds a regretté que des usagers de l’École de formation des personnels d’encadrement de l’éducation nationale (Efpeen) et le Conseil des activités éducatives du Bénin (Caeb) continuent de jeter des déchets sur site. Car a-t-il rappelé, ces deux établissements ont été dotés de poubelles homologuées de 660 litres. «Normalement, on ne devrait plus assister à ce genre de comportement»‚ a-t-il insisté. Pour lui, «la forêt n’a pas besoin forcément de nettoyage comme cela parce que la forêt a besoin de la litière. Une fois que la forêt a besoin de la litière, les feuilles mortes, on ne les nettoie pas. On les garde comme cela. Même si on balaie les feuilles mortes au niveau des allées, on les rejette dans la forêt parce que c’est la forêt». Antoine Avocè a martelé que le rejet des déchets non biodégradables est très mauvais pour la préservation de la biodiversité. «La forêt n’en a pas besoin»‚ a-t-il soutenu. Par ailleurs, il a souhaité que ce site soit doté d’une poubelle pour le rejet des déchets que les usagers du site utiliseraient lors de leur visite.
Des kilos de déchets enlevés
A la fin de l’activité, Aurore Yamadjako membre de l’Association “Agir” a exprimé sa satisfaction «d’avoir pu sensibiliser cette jeunesse pour la préservation de ce lieu qui est peut-être un lieu mythique pour Porto-Novo». Elle a remercié les responsables de ces deux établissements mis en cause qui les ont ouvert leurs portes et qui sont restés sensibles à leur action. «Ils ont fait le nécessaire pour que leurs apprenants puissent être sensibles à l’action de la préservation de la biodiversité environnant et du pays. C’est l’objectif de notre visité ici. Nous avons enlevé des kilos de déchets»‚ a-t-elle indiqué.
Aurore Yamadjako, membre de l’Association de gestion intégrée des ressources (Agir) est présidente de l’Association Bo2 zone en France. Cette association agit pour accompagner les actions citoyennes en Afrique et au Bénin. Il s’agit des actions citoyennes pour la préservation de la biodiversité en Afrique dont l’un des partenaires est l’association “Agir”. «Nous mettons l’accent sur la sensibilisation et l’action au quotidien. Nous sommes pour la présevation de la biodiversité à la fois des zones humides, de la faune et de la flore c’est-à-dire la forêt primaire comme secondaire»‚ a-t-elle expliqué. L’objectif soutient-elle, est de préserver et rendre visible ces forêts.