Home Actualité Agression des mercenaires : Il y a 45 ans

Agression des mercenaires : Il y a 45 ans

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
0 Commentaire

Ce dimanche 16 janvier 2022 les béninois ont fait mémoire de l’agression des mercenaires dont leur pays a été victime il y a exactement 45 ans‚ soit le 16 janvier 1977.

La “Place des Martyrs” à Cadjèhoun qui immortalise cet événement a accueilli un dépôt de gerbes en présence de l’Armée‚ des militaires à la retraite et des parents des victimes.

Pour mémoire‚ ce jour-là le français Bob Dénard à la tête d’un groupe d’environ 80 mercenaires armés ont attaqué le pays où ils ont débarqué tôt le matin à bord d’un avion en provenance du Gabon. Ils avaient pour objectif de renverser le maître de La Marina de l’époque‚ le Général Mathieu Kérékou. C’est l'”opération crevette”. Sur les antennes de la radio nationale‚ le Caméléon va appeler à la résistance. « Ainsi donc, un groupe de mercenaires à la solde de l’impérialisme international aux abois, a déclenché depuis ce matin à l’aube une agression armée contre le peuple béninois héroïque et sa révolution démocratique et populaire en attaquant la ville de Cotonou.(…) En conséquence, chaque militante et militant de la Révolution béninoise où qu’il se trouve, doit se considérer et se comporter comme un soldat au front, engagé dans un combat sacré pour sauver la patrie en danger »‚ avait-il lancé.

Armées de machettes et de gourdins‚ les populations de Cotonou vont appuyer vigoureusement l’armée. Les assaillants seront contraints de se replier. Au finish‚ une dizaine de mercenaires blessés et des morts et un mercenaire capturé vivant par les éléments des Forces armées populaires du Bénin aidés par des renforts nord-Coréens présents à Cotonou dans le cadre d’un accord. Côté béninois‚ sept personnes dont six militaires et un civil ont perdu la vie. Il s’agit de Thotho Paulin; M’po Pascal; Bambotché Abiodun; Comlan Sylvain; Lassissi Yessoufou; Alassan Kassim; Mathieu M. Tossou.

Triste sort ?

Le sort des martyrs de cette agression n’est pas agréable. Tel est le sentiment qui émerge à chaque commémoration. Le pays‚ de l’avis des uns et des autres‚ ne leur a pas témoigné une reconnaissance à la hauteur de leur courage et sacrifice.

Dans un témoignage sur sa page Facebook‚ le journaliste Bertrand Hounmènou Megbletho parle de la souffrance de la famille d’un martyr. «J’ai grandi avec les enfants d’un martyr. N. Totoh n’était qu’un nourrisson quand son père Paulin Totoh, alors soldat dans les forces armées révolutionnaires du Bénin, tombait sous les balles des mercenaires du dimanche 16 janvier 1977. Il était mon compagnon de jeu dans les ruelles sablonneuses de Fidjrossè où nous avions grandi. Mais pour moi à l’époque, bien qu’étant un des nôtres, ses frères, ses sœurs leurs mères et lui étaient au-dessus de nous tous, pour être les survivants d’un monsieur qui avait donné sa vie pour la patrie. J’ai aussi été témoin de la souffrance de leur famille qui manquait presque de tout»‚ a-t-il écrit. Les martyrs «avaient été très vite rangés dans le tiroir de l’oubli dès le lendemain de la conférence nationale»‚ a-t-il critiqué. En appui‚ l’homme politique Céphise Beo Aguiar croit que «Le comble de l’effacement mémoriel et le refus du témoignage a été de changer de nom à la Place des Martyrs en Place du Souvenir».

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON

Lire aussi

Laisser un commentaire

A propos de nous

Bénin Intelligent, média au service d’une Afrique unie et rayonnante. Nous mettons la lumière sur les succès, défis et opportunités du continent.

À la une

Les plus lus

Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter pour être notifié de nos nouveaux articles. Restons informés!