Recensement national de l’agriculture (Rna) ont été présentés aux acteurs le mardi 25 janvier à Cotonou. La cérémonie a connu la participation du président de la commission nationale de supervision du Rna Alastaire Alinsato, du Représentant résident de la Fao, Obama Oyana Isaias Angue et du ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Cossi Dossouhoui.
Par Raymond FALADE
Les statistiques du Recensement national de l’agriculture (Rna) présentées démontrent que plus de la moitié de la population béninoise est agricole‚ soit 926 539 ménages et 6 506 980 individus. Au total, il est noté 913 000 exploitations agricoles avec en moyenne 3.3ha de terres aux spéculations végétales et 7 00 000 ha des superficies disponibles au sein desdites exploitations reste donc en jachère de longue date ou est inexploitée. Les résultats indiquent également que moins de 4% des exploitations agricoles sont irriguées et environ 12% d’entre elles pratiquent la mécanisation des travaux du sol. La production animale est pratiquée par 606 112 ménages alors que 49 990 ménages exercent la pêche continentale ou maritime et quelques 3 464 autres élèvent les espèces halieutiques.
L’agriculture est une activité séculaire qui a toujours rythmé le quotidien des ancêtres et qui aujourd’hui encore se révèle être un secteur prépondérant de l’économie contemporaine. C’est en ces termes que le président de la commission nationale de supervision du Rna et directeur de cabinet du ministre d’État chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale‚ Alastaire Alinsato a donné le top de la présentation du premier Rna. Ce recensement a valu trois ans de travaux à la Commission nationale de supervision, le Comité technique national, le Bureau central et les comités départementaux qui ont reçu mandat de conduire à terme ce projet jamais réalisé au Bénin. Au cours de l’opération, les cadres du Bureau central ont repris les grandes orientations de la Fao en les adaptant aux spécificités de l’agriculture béninoise‚ a indiqué Alastaire Alinsato.
À la cérémonie, la Fao a été représentée par Obama Oyana Isaias Angue‚ Représentant résident de l’institution au Bénin. Selon lui, pour que les activités de développement donnent des résultats, il faut d’abord que des données statistiques entre autres sur la pauvreté et l’agriculture soient réunies et analysées. Les statistiques‚ a-t-il soutenu, sous-tendent presque tous les aspects des budgets et des programmes qui permettent de nourrir les enfants affamés et les ménages urbains comme ruraux, et d’apporter des aides d’urgence aux victimes de catastrophes naturelles. Obama Oyana Isaias Angue a salué l’engagement du Bénin et sa détermination d’avoir initié et réalisé pour la toute première fois, le Recensement national de l’agriculture (Rna) entièrement financé par le budget national.
En effet, la volonté du gouvernement à se lancer dans ce vaste chantier et complexe s’est exprimée, dès lors, par la création d’une Direction de la statistique agricole. Ce cadre institutionnel bien pensé et opérationnel sous le régime actuel, travaille à la fourniture d’un service public essentiel, qui concourt au raffermissement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Oyana Isaias Angue a fait savoir que ces résultats apporteront des changements dans la perception des activités agricoles, des facteurs de productions mis en œuvre et des producteurs et productrices des contrées proches et lointaines qui s’investissent dans ce secteur qui est sans aucun doute le premier secteur réel de l’économie béninoise. Le gouvernement et ses partenaires ont donc désormais à leur disposition, un grenier d’informations fiables pour orienter les politiques, stratégies et programmes de développement du secteur agricole s’est réjoui le représentant résident de la Fao au Bénin.
Dans ses propos, le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Cossi Dossouhoui a rappelé que l’idée de mettre en œuvre un recensement de l’agriculture au Bénin remonte à des décennies. Malheureusement, les chances pour y aboutir jusqu’à un passé récent se sont vues compromises après les multiples tentatives infructueuses. Mais à partir de 2016, le gouvernement du président Talon a fait résolument l’option de non seulement assurer de façon décisive le financement intégral de l’opération mais de travailler à sa mise en œuvre suivant les standards internationaux avec l’appui de la Fao. ‹‹C’est donc le lieu de partager les premiers fruits de cet accomplissement dont l’ensemble du gouvernement est fier et honoré›› s’est réjoui le ministre Dossouhoui. A l’en croire, ‹‹le Bénin était jusqu’en 2019, le mauvais élève de la zone Uemoa et pratiquement le seul pays à n’avoir jamais réalisé cette opération››. Mais avec cette opération, ‹‹le président Talon et son gouvernement viennent de sortir le Bénin de la liste des pays africains inscrits sur le tableau sombre des pays à statistiques agricoles incertaines›› a ajouté le ministre.
Pour se donner les meilleures chances d’atteindre les objectifs de l’opération, le gouvernement a en toute indépendance pris l’option souveraine de financer sur ressources propres intégralement l’opération qui lui a coûté 3 021 450 235 francs Cfa. «Le financement du Rna sur ressources propres est la preuve évidente, s’il en était encore besoin, de l’importance que revêt l’agriculture dans la vie économique et sociale de notre pays et de la nécessité pour nous d’en révéler les contours pour mieux piloter la gestion du secteur agricole et plus globalement du développement›› a indiqué le ministre. La réalisation du Rna contribuera sans doute à mieux évaluer la richesse nationale imputable au secteur agricole et à fournir les données fiables à l’élaboration des politiques de développement agricole et les indicateurs sur les conditions de vie d’une grande partie des ménages du Bénin.