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Mutilations génitales féminines : Les sanctions encourues

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Hier, dimanche 6 février, le Bénin a commémoré la journée ‘’Tolérance zéro à la mutilation génitale féminine’’. Des pratiques à risque contre lesquelles le monde se dresse depuis quelques années. Le ministre des Affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifodé a délivré, la veille, un message télévisé à la population. Elle y rappelle notamment les sanctions prévues contre les auteurs de ce phénomène qui a la peau dure.

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON

Les mutilations génitales féminines renvoient à « toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales », a d’entrée clarifié le ministre Véronique Tognifodé. Au Bénin, l’excision en est la forme la plus répandue. Or, globalement, les mutilations génitales féminines en plus d’être une violation des droits des filles et des femmes, induisent « des préjudices socio-sanitaires pour certains, irréversibles ». Dans son message, elle a énuméré trois qui sont les plus redoutables, à savoir les traumatismes sur le plan psychologique liés parfois à l’extrême douleur ; les hémorragies massives ou l’infection généralisée pouvant conduire au décès ; et des conséquences sur le plan obstétrical notamment les déchirures périnéales graves à l’accouchement et les fistules obstétricales.
Véronique Tognifodé fait constater que l’excision « reste malheureusement encore très ancrée dans plusieurs de nos communautés ». Ceci malgré les dispositions législatives qui les répriment et les actions de sensibilisation menées aussi bien par le gouvernement que par les Organisations non gouvernementales.

Les mutilations génitales sont, en effet, criminalisées par la loi n°2021-11 du 20 décembre 2021 portant dispositions spéciales de répression des infractions commises à raison du sexe des personnes et de protection de la femme en République du Bénin. Elle dispose que « Quiconque a pratiqué sur une personne de sexe féminin toute mutilation génitale ou toutes autres opérations concernant ses organes, est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à trois (03) ans et d’une amende de cent mille (100 000) francs Cfa à deux millions de (2.000.000) de francs Cfa ». Le même texte législatif définit la mutilation génitale comme « toute intervention incluant l’ablation totale ou partielle des organes génitaux externes ou la lésion des organes génitaux externes pratiquée pour des raisons culturelles ou religieuses ou pour toute outre raison non thérapeutique ». À cet effet, « Lorsque la mutilation génitale est pratiquée sur une mineure, le coupable est puni d’un emprisonnement de trois (03) ans à cinq (05) ans et d’une amende de cinq cent mille (500 000) à trois millions (3.000.000) de francs CFA. En cas de décès de la victime, l’auteur est puni de la réclusion criminelle de dix (10) ans à vingt (20) ans et d’une amende d’un million (1.000.000) à cinq millions (5.000.000) de francs Cfa », a cité Véronique Tognifodé
Une synergie d’action est nécessaire afin de venir à bout des mutilations génitales. Le ministre des Affaires sociales et de la microfinance a exhorté les autorités locales, les chefs religieux, les autorités traditionnelles, les leaders d’opinion et les chefs de famille à prendre conscience de l’enjeu et à s’investir davantage pour mettre fin à cette violation des droits des femmes et des filles. Les populations sont invitées, elles, à dénoncer immédiatement aux autorités compétentes, les auteurs et complices.

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