Inculturation – Implémentée depuis des décennies au sein de l’Église catholique au Bénin‚ ce mouvement se retrouve subitement au centre des critiques notamment des dignitaires du Vodun et autres intellectuels universitaires. Certes on ne pense pas (trop) à l’Église protestante méthodiste du Bénin (Epmb) -première église implantée au Bénin (1843)- lorsqu’on évoque le sujet de l’inculturation encouragée par le concile Vatican II (1962-1965). Le Rév. Dr. Sègbégnon Mathieu Gnonhossou, un théologien méthodiste‚ professeur des études théologiques aux États-Unis apporte son éclairage dans le débat. Il est également professeur de Missiologie wesleyenne à l’Université protestante d’Afrique de l’ouest (Upao/Porto-Novo), président du Mouvement de réveil méthodiste et pasteur consacré dans l’Église méthodiste libre des États-Unis.
•Propos recueillis par Sêmèvo Bonaventure AGBON
Bénin Intelligent : La question de l’inculturation‚ telle que promue et encouragée par l’Église catholique (introduction de rites funéraires endogènes‚ cérémonie de Hoxo-jumeaux christianisée…) existe-t-elle au sein de l’Église protestante méthodiste du Bénin (Epmb) ?
Rév. Dr. Sègbégnon Mathieu Gnonhossou : Je vous remercie pour l’opportunité que vous me donnez de me prononcer sur cette question. Je voudrais en parler ici non pas comme un mandataire de l’Église protestante méthodiste du Benin (Epmb) mais comme un méthodiste qui enseigne la foi chrétienne dans un contexte universitaire.
D’entrée de jeu, j’ignore si l’inculturation est présentement codifiée dans les dogmes méthodistes. Mais pour ceux qui connaissent les méthodistes Béninois, ils ont été champions de l’inculturation même si c’était dans sa forme initiale. Par exemple, les méthodistes ont toujours pratiqué le « Vinonbeton» surtout dans les villages. Moi-même j’ai pris par ce rituel dès ma naissance. C’est une appropriation chrétienne du rituel traditionnel de la sortie d’un nouveau-né, consistant « à faire sortir » la nouvelle mère avec son bébé à qui on donne un nom officiellement. Je suis l’avant dernière naissance de ma défunte mère et sa dernière naissance était des jumeaux. Elle fut pratiquante du vodun avant de devenir méthodiste, et donc ces jumeaux ont pris par cette cérémonie de « Vinonbeton. »
Pour moi c’est déjà une inculturation, et vous pouvez me considérer comme un chrétien inculturé dès ma naissance car c’est souvent au cours de ce rituel qu’on révèle le nom du nouveau-né que j’ai été pour la première fois appelé, Sègbégnon Mathieu Gnonhossou. De mémoire, je n’avais jamais vu, quand je grandissais, cette pratique parmi les autres chrétiens (catholiques et autres protestants). Elle tend même à disparaitre chez les méthodistes, surtout ceux qui sont en milieux urbains.
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De toute façon, c’est une pratique qui est restée vivace dans mon subconscient chrétien africain de sorte que, même sortis de l’Afrique, mon épouse et moi avons fait ce rituel à chacun de nos quatre enfants.
Cette pratique récurrente dans notre foyer amena des amis américains, asiatiques, et autres africains qui ne font pas (ou ont oublié) cette pratique à aimer y participer. Nous avons au moins une famille américaine qui a adopté la pratique et nous a invités à diriger ce rituel à la naissance de leur garçon.
L’inculturation‚ les catholiques soutiennent qu’elle constitue une solution pour les chrétiens de ne pas se sentir étrangers‚ phagocytés dans le christianisme (importé). Cela vous convainc-t-il ?
Je ne sais pas si ma compréhension recevra votre adhésion, mais je la comprends comme une synchronisation volontaire d’une foi nouvelle et d’une foi ancienne en vue d’une solution de mieux-être face à un problème ou à un danger existentiel. Une telle synchronisation tend à se baser sur des valeurs (éthiques, religieuses, etc.) convenues comme bonnes et utiles aux êtres humains. Par exemple, la valeur humaine de la sacralité de tout être vivant enseignée par la foi chrétienne à travers le concept de l’Image de Dieu (Imago Dei) peut servir comme point de critique à certains usages qu’on fait de l’être humain dans une autre religion, même si cette dernière a aussi d’autres valeurs positives. Après constat que des valeurs jugées bonnes et humanisantes soient violées dans une pratique existante, on procède au réajustement ou à la purification des pratiques qui violent ces valeurs, en remplaçant ces dernières par des nouvelles pratiques qui honorent les nouvelles valeurs que nous chérissons.
Comme je le disais, en prenant l’exemple de « Vinonbeton-rituel de sortie d’enfant », je ne souviens pas en avoir constaté chez les catholiques dans mon village Akpakanmè d’Akpro-Missérété où j’ai grandi. Je puis risquer d’affirmer que, contrairement aux méthodistes, les catholiques étaient plus absents dans l’inculturation. Même lorsqu’elle fut décidée à partir du haut sommet du Vatican dans les années 1960s, c’est comme si l’inculturation est restée au niveau académique et moins au niveau du bas peuple ecclésiastique, comme cela se fait voir aujourd’hui.
À cause de tout ce qui précède, je comprends donc que la pratique de l’inculturation apparaisse nouvelle aux uns et aux autres. Les méthodistes ont été poussés sur ce terrain probablement à cause de la présidence du Rév. Harry Yédénou Henry qui eut une réputation de l’inculturation durant sa longue présidence (25ans) précédée par un mémoire de fin de formation théologique qui porta sur le pacte de sang dans la culture africaine et dans les Écritures saintes.
Cependant, l’inculturation ne devrait pas être quelque chose de nouveau pour les chrétiens. Ceci non seulement parce que les méthodistes la pratiquaient, même si c’était à un degré inferieur, mais à cause de la nature de la foi chrétienne, dès son origine, même avant le christianisme romain. Car la foi chrétienne a émergé dans cette partie du monde où se croisaient plusieurs peuples y compris les Africains, les Asiatiques, les Arabes (pré-Musulmans) et les Européens.
C’est la raison pour laquelle les reconstructions scientifiques de ce à quoi pourrait ressembler Jésus même ne donnent absolument pas un Européen comme nous le voyons dans les films, les images d’église, les cartes, etc. Donc c’est en ayant en vue cette multiplicité de peuples parmi lesquels il fallait implanter la foi chrétienne que les premiers chrétiens, avec leurs sens missionnaires non impérialiste, avaient défini la foi chrétienne d’une manière qu’on peut qualifier essentiellement de foi caméléonne, dans le sens positif et non hypocrite du terme. Déjà dans les saintes Écritures qui constituent le guide par excellence de cette foi, on lit à propos de cette approche de la part de Saint Paul :
«Car, bien que je sois libre à l’égard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre. Avec les Juifs, j’ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi (quoique je ne sois pas moi-même sous la loi), afin de gagner ceux qui sont sous la loi; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi (quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi. J’ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns. Je fais tout à cause de l’Évangile, afin d’y avoir part. » (Actes 9 : 19-23).
En contexte de Vodoun, cet apôtre de la foi pourrait alors dire, « Avec les Vodounsi, j’ai été comme un Vodounsi, quoique je ne sois pas Vodouïnsant… » C’est cela essentiellement la nature de la foi chrétienne longtemps avant qu’elle ne soit intimement associée à un peuple en particulier, en particulier aux occidentaux. Elle est essentiellement une foi inculturante de sorte que tout refus de l’inculturation reviendrait à dénaturer la foi ou à s’opposer à son existence. C’est ce qu’on peut appeler le syncrétisme positif en ce sens que la foi chrétienne est vraiment une foi et pas exactement une religion à système rigide. On peut dire, une philosophie du monde qui positionne ceux qui l’épousent à vivre d’une certaine manière dans leur milieu avec les outils de vie de leur milieu. Ainsi, elle est capable d’incarner tout milieu où elle est vécue en tant que foi, et non religion figée. C’est quand elle est vécue en tant que religion avec des systèmes rigidement imposés d’ailleurs que sa pratique fâche.
Donc ma réponse est que la foi Chrétienne n’avait pas besoin même de faire sentir à qui que ce soit que l’on l’aurait phagocyté avant que l’on veuille se défaire de cette phagocytation. Elle est destinée à nous faire sentir que nous avons mieux retrouvé le créateur dans notre monde malade ; que nous l’avons retrouvé avec sa notice d’usage du monde, et que nous avons la paix avec lui et ses autres créatures dans notre milieu naturel. La manière d’exprimer cette foi avec les rituels et les pratiques varie d’un milieu à un autre.
C’est ce que le feu théologien et missiologiste gambien Lamin O. Sanneh dit quand il présente la propagation de la foi chrétienne essentiellement comme une « Traduction». C’est-à-dire qu’en suivant sa trajectoire d’où elle partit comme un mouvement de redressement des hommes et du monde au sein du judaïsme pour se formaliser plus tard en christianisme, pour traverser des régions initialement sans une aide impérialiste, c’est-à-dire les régions de la Palestine, de l’Afrique (du Nord), et ensuite, les pays occidentaux jusqu’à plus tard à nous, malheureusement dans une valise de l’impérialisme et du colonialisme, la foi chrétienne a été une foi qui interprète le monde. Son but est d’ouvrir la possibilité de solutions jugées meilleures (sur la base d’expériences vécues) aux problèmes humains et aux phénomènes paranormaux.
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Mais en implémentant ces solutions dans chaque milieu, la foi chrétienne a toujours utilisé ou emprunté la langue, les coutumes, les pratiques rituels, et même certains concepts jugés compatibles à des fins missionnaires et humanisantes dans un milieu donné. Nous ne parlons pas de « vol » de concepts ou de pratiques comme certains africanistes le disent car la foi chrétienne a pour référent principal le Dieu Suprême, Mahu-Sègbolissa, de qui vient tout ce qui est bon sur la terre dans chaque milieu. Alors puisque ce qui est bon naturellement dans notre milieu dérive de Mahu et que cela entre en synchronie avec la foi chrétienne inculturée dans notre milieu, il n’y a ni importation ni phagocytation, mais il y a complétude.
Actuellement le monde du Vodun est très en colère au Bénin alors que‚ si on est libre de changer de religion‚ chacun‚ chaque religion devrait rester dans son couloir. Ils dénoncent également la persistance des campagnes de diabolisation dont ils sont victimes de la part des églises (sermons de stigmatisation‚ appel à la suppression du “10 janvier”‚ destructions de couvent‚ dialogue interreligieux plein de condescendance…) malgré des décennies d’inculturation. Enfin‚ ils reprochent dans l’inculturation une hiérarchisation des obédiences (le christianisme se prend toujours pour la religion sainte‚ et le Vodun présenté comme règne du diable…) Que dites-vous de toutes ces récriminations ?
Je comprends les récriminations et je me les suis expliquées de deux manières.
Premièrement, je les comprends parce que le débat est basé sur des frustrations historiques datant des périodes missionnaires impérialistes. C’est-à-dire, puisque le christianisme désavoué est romain et que ces chrétiens ont beaucoup plus été actifs dans l’impérialisme et la colonisation active du continent africain avec pour conséquence, le rejet de tout notre héritage jugé mauvais et sataniques, ces récriminations sont très compréhensibles. On se souvient que sous ce christianisme d’antan, mêmes nos tam-tams, nos danses, nos langues, et même nos lieux habituels étaient proscrits. Alors qu’on en vienne du coup à vouloir les intégrer et aussi profondément, ça peut bien choquer ceux qui sont sensibles à la chose.
Deuxièmement, je comprends les récriminations parce qu’elles sont basées sur des présomptions ayant peu à faire avec le christianisme, du moins celui que je considère ici comme s’alignant derrière le christianisme originel. Dans certaines présomptions, le christianisme est une religion figée et donc l’adhésion à elle suppose une affiliation avec l’occidentalisme ou l’eurocentrisme. Cette présomption étant elle-même fausse ou incorrecte, je pense que les récriminations peuvent être mieux qualifiées. Je lis aussi des choses comme si tout était parfait dans le vodouïsme ou bien dans les dogmes ou pratiques à nous légués par nos traditions africaines. L’on n’a pas besoin d’être chrétien pour en douter. Et sans même un zèle missionnaire on peut souhaiter qu’à cause de nos imperfections traditionnelles locales, un sens du panafricanisme religieux pourrait nous aider à encourager l’inculturation même dans ses aspects les plus profonds.
Alors, une inculturation sans anicroches‚ à laquelle vodunsi et chrétiens adhèrent pacifiquement‚ est-elle possible ? Et comment ?
Vous posez des questions pour lesquelles je vous inviterais au cours de Missiologie. Mais bien sûr, c’est possible et même souhaitable. Et il est souhaitable que même le zèle anticolonial auquel j’adhère pleinement ne nous enferme dans un refus de l’inculturation.
Selon l’écrivain anticolonial Chinua Achebe dans « Le Monde s’effondre », il y avait dans sa propre ethnie Ibo du Nigeria une pratique coutumière consistant à aller jeter les jumeaux dans une forêt à leur naissance car la Cosmologie africaine Ibo dans cette région considérait les jumeaux comme des malpropres ou des malchances pour la société. C’est leur tradition ou leur religion, vous allez dire car ils conçoivent les jumeaux comme des divinités, mais nuisibles à la société.
Je ne sais pas si Achebe était moins anticolonial mais il a entrepris sa carrière anticoloniale en réponse à une arrogance coloniale qui produisit un livre sur l’Afrique dont le titre décrit l’Afrique comme « The heart of darkness » [Le cœur des ténèbres], comme les occidentaux aimaient appeler l’Afrique. Cependant, bien qu’il soit anticolonial, Achebe a reconnu ce fait gênant dans la Cosmologie africaine Ibo concernant le traitement des jumeaux. Malheureusement ou heureusement (c’est selon), comme son récit est un roman historique, il l’a écrit pour clarifier que c’est au contact avec l’occident chrétien (pourtant critiqué sévèrement dans son roman] que des convertis à la foi chrétienne ont fait évoluer les mentalités Ibo à ce sujet.
On aurait souhaité un récit plus panafricaniste selon lequel ce serait le contact avec le peuple Yoruba ou le peuple Goun/Fon qui aurait amené les Ibos à “purifier” cette religion qui est la leur. Qui n’aurait pas souhaité une telle inculturation pour que nos jumeaux africains soient gardés vivants au lieu d’être jetés dans une forêt réservée à eux ? Supposons que des Goun vivaient parmi eux ou que des Ibo après avoir vécu au Dahomey/Bénin pendant un temps apprennent comment les Goun/Fon non seulement gardent leurs jumeaux mais les vénèrent et ce, sans aucune répercussion néfaste visiblement attestée. Alors ces Ibo pourraient « inculturer » leur pratique après avoir « purifier » leur cosmologie et finir plutôt par garder leurs jumeaux.
Dans ce cas, ils auraient purifié leur pratique religieuse au profit de ce qui donne plus de vie dans leur société. Je pense qu’il nous faut être doctrinaire pour refuser une telle inculturation. Bon l’histoire des Ibo est telle que c’était au contact du christianisme occidental que les mentalités furent changées, et plusieurs chrétiens Ibo gardent quand même beaucoup d’aspects de leurs cultures ancestrales. C’est ça un exemple d’inculturation. Devons-nous nous opposer à une telle inculturation ? J’ose croire que non. Nous devons même la souhaiter.
C’est pourquoi j’estime que les récriminations me semblent être basées sur l’infantilisation ou l’ostracisation de l’africanité couramment subie par les ex-adeptes ou ex-initiés au Vodoun. Je ne refuse pas le fait qu’il y ait des gens qui soient de niveau bas de réflexion critique concernant la culture africaine et qui rejettent notre africanité facilement au nom de l’occident. Mais lorsque des êtres humains adultes font cas des expériences paranormaux négatives, et qu’ils solutionnent avec une vision différente du monde ou avec une foi différente de la religion dans laquelle ces expériences négatives leur étaient courantes, nous devons faire preuve de retenue avant de les récriminer ou avant de récriminer leurs guides.
En considérant le roman de Chinua Achebe, les habitants autrefois apeurés par ce qui leur adviendrait s’ils préservaient leurs jumeaux parmi les êtres humains, s’étaient rendus compte qu’il n’y a rien eu de négative avec ces jumeaux vivants parmi les leurs, c’est-à-dire parmi les Ibo, chrétiens ou pas. Taxer ces Ibo d’anti-africains, d’apatrides ou des vendus aux colons, au nom d’une tradition religieuse Ibo serait un nom respect à leur capacité de juger et de décider ce qui est bon ou mieux pour eux dans leur culture africaine. De toute façon, lorsque le méthodiste fait de l’inculturation, il garde chèrement les injonctions non-colonialistes de John Wesley, le fondateur du méthodisme :
« Faites attention pour ne pas devenir un passionné fougueux et persécuteur. N’imaginez pas que Dieu vous a appelé (contrairement à l’esprit de Celui que vous nommez votre Maître) pour détruire la vie des hommes, au lieu de les mettre au large. Ne rêvez jamais de forcer les hommes dans les voies de Dieu. Pensez-vous, et laissez penser. N’utilisez aucune contrainte en matière de religion. Même ceux qui sont les plus éloignés, ne les obligez jamais à entrer [dans la foi] par d’autres moyens que la raison, la vérité et l’amour. » John Wesley, Sermon No.37, « La nature de l’enthousiasme ».
Quelles sont les marques de l’africanisation dans l’Epmb aujourd’hui ? N’y a-t-on pas toujours l’impression de vivre une liturgie, une culture occidentale, le méthodisme étant d’origine britannique ?
Ce qui caractérise l’africanisation dans l’Epmb ce sont surtout les premiers jalons posés dès les débuts et qui servent encore de base pour l’indigénisation de la foi chrétienne même au-delà des méthodistes.
Il s’agit surtout de la traduction de la Bible et des cantiques en Goun/Allada, des premières prédications faites en nos langues béninoises comme le Goun, le Fon, le Yoruba, etc. Ces efforts sont mêmes reconnus dans certains écrits scientifiques de nos linguistes qui peuvent reconnaitre aux méthodistes les premiers travaux linguistiques ayant permis aux nôtres de connaitre et de rencontrer la version chrétienne de la parole de Dieu dans nos langues africaines.
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Mais il faut reconnaitre qu’au lieu d’aller loin, quelque part la dynamique de l’inculturation a été perturbée et la ferveur était perdue. L’anthropologue et missiologue Britannique Geoffrey E. Parrinder, un missionnaire méthodiste qui a servi au Dahomey dans Porto-Novo comme recteur de la formation théologique dans les années 1940s, a fait cette remarque dans son mémoire écrit en 2000. Il se souvenait alors que dans les années 1940s les programmes d’enseignement et de formation des méthodistes ne comprenaient aucun cours sur les religions traditionnelles qui pourtant étaient toujours vivaces, et présentes à presque tous les carrefours de Porto-Novo et dans l’ensemble du Bénin. Il reconnait implicitement même dans son mémoire que le système vodoun possède un curriculum de formation qui était ignoré dans la formation des pasteurs au profit des grands penseurs Européens comme Karl Barth et Rudolph Bultmann que les étudiants en théologie étaient conduits à étudier et débattre dans leur curriculum.
Donc nous voyons que l’approche d’indigénisation des premiers évangélistes méthodistes, de ces autochtones méthodistes Dahoméens qui ont été au contact des premiers missionnaires avaient été progressivement abandonnée dès les débuts ou vers la moitié du XXème siècle déjà. La conséquence dans la pratique c’est la faible africanisation de nos liturgies.
Merci, pasteur.
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Good jobs Mr sêmèvo