Doter la religion Vodun d’un livre saint. C’est une idée ambitieuse, impensable à la limite hilarante que Dada Houndadjo Houncassoudonon Ahinadjè a pris au sérieux et tient à réaliser. L’occupant du Palais royal de la cité sainte et historique d’Agomè (Bohicon) a publié dimanche 9 octobre au cours d’un webinaire « L’aube d’une ère nouvelle », l’esquisse des écritures saintes de la croyance Vodun à paraître.
Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
Le lancement de « L’aube d’une ère nouvelle » a été un vrai événement. Il a mobilisé plusieurs curieux et des dignitaires du Vodun. Les échanges ont duré plus de deux heures. Le webinaire a été suivi aussi bien au Bénin qu’à l’international, notamment en Haïti et aux États-Unis. Ce qui a nécessité un service de traduction assuré par Marie Guillaume depuis les États-Unis. Aux côtés de l’auteur dans l’enceinte du palais à Bohicon, se sont réunis une vingtaine de dignitaires parés de leurs accoutrements sacerdotaux.
LIRE AUSSI: Inculturation dans l’Église et colère du monde du Vodun : Regard d’un théologien wesleyen Béninois
« L’aube d’une ère nouvelle », fort de 31 pages est le fruit de trois décennies de recherches. Comme son nom l’indique, il « tient lieu de l’esquisse du vrai document repère, le livre saint de la croyance Vodun », explique l’auteur Dada Houncassoudonon. Sa rédaction est dictée par la volonté d’ « unifier » le langage de la religion Vodun. « Sans l’unification du langage d’une croyance donnée, cette croyance ne peut jamais avoir de la valeur », martèle Dada Houndadjo Houncassoudonon Ahinadjè.

Des dignitaires du Vodun suivent sur un ordinaire le webinaire de lancement de l’esquisse, Bohicon. Photo Josué Tchokponhoué
« L’aube d’une ère nouvelle » comporte une préface. La première de couverture porte le symbole sacré du ‘’Houn’’ et du Hounhoué Houncassoudo au milieu. Vers le bas est inscrit la citation « Un peuple qui ignore son identité culturelle n’a pas d’avenir ».
À l’intérieur de « L’aube d’une ère nouvelle » sont développés 64 points. Dans leur ensemble, ils ont vocation entre autres, à restituer la vérité aux sujets de la croyance Vodun, à déconstruire des préjugés et à vulgariser les grandes valeurs qu’elle véhicule. L’auteur n’occulte pas les maux dont souffre cette croyance. Ces maux sont imputables à divers acteurs ; à commencer par les garants, dignitaires du Vodun eux-mêmes, sans oublier les politiciens, les artistes… » Associations fantômes, marchands d’illusion… la critique de Dada Houndadjo Houncassoudonon Ahinadjè n’a presque rien épargné.
Au total, « L’aube d’une ère nouvelle » montre que le Vodun est une croyance à part entière.