Les ennuis de Juste Christian Kassouin, responsable de la ‘’Fraternité des serviteurs des âmes du purgatoire’’ (Fsap) –un groupe de prière dans l’Église Catholique- ont commencé le 27 décembre 2022 avec la publication de l’Ong ‘’Bénin Diaspora assistance’’ qui l’accuse d’abuser sexuellement de « jeunes garçons âgés entre 17 et 22 ans sans défense en situation vulnérable et de faiblesse économique ».
Ses victimes seraient des dizaines de jeunes selon l’organisation non gouvernementale qui fait remonter les premiers « abus sexuels » à l’année 2005. Elle l’accuse aussi d’ « apologie d’homosexualité » et d’« abus de confiance ».
Le lendemain, soit le 28 décembre, l’accusé s’était rendu de lui-même à la Brigade des mœurs dans l’intention de porter plainte pour « calomnie et diffamation ». C’est là qu’il lui sera notifié un mandat d’arrestation. Après des jours de garde à vue, il est placé sous mandat de dépôt le 5 janvier et déféré à la prison civile d’Abomey-Calavi.
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Juste Christian Kassouin est défendu par deux avocats, Me Omer Tchiakpè et Elvis Didè. Il a comparu pour la première fois le mardi 14 février. L’audience s’est déroulée à huis clos compte tenu de la sensibilité du dossier. Il est officiellement poursuivi pour « viol, violence et voies de fait », précise l’un des deux avocats qui le défend.
Première audience, que retenir ?
Les versions sont contradictoires en ce qui concerne la substance de la première audience. Médard Koudébi, le président de l’Ong ‘’Bénin Diaspora assistance’’ soutient que l’accusé a reconnu les faits à la barre. « Faux !», rétorque l’avocat rencontré par ‘’Bénin Intelligent’’. « Il n’a pas commis les faits pour les reconnaitre », objecte celui-ci.
Là, il nous a « menti », selon Médard Koudébi. « Il (l’avocat, ndlr) va vous dire ça puisque c’est un procès à huis clos. Il sait que vous n’avez pas participé à l’audience. Son client abusait des gens depuis 2005 », avance-t-il. Et de « regretter que l’audience soit à huis clos. Ce qui ne permet pas aux populations d’être mieux situées sur le dossier ».
À la barre, « Même la victime a dit qu’elle n’a pas été violée. Il y a eu de relation amoureuse, mais c’est consentent », souligne l’avocat. Et d’ajouter que « à un moment donné, [son client] serait tombé dans cette bassesse-là avant de se raviser».
La présumée « principale victime » et « fils adoptif » de Juste Christian Kassouin, avait déjà 19 ans –et donc un majeur- quand les deux se sont connus, relève un autre. « Il a même présenté une bague d’alliance », ajoute une autre source soutenant lui aussi l’accord entre les personnes.
La victime présente à l’audience aurait elle-même avoué « qu’il connaissait déjà l’homosexualité avant de la pratiquer avec l’accusé. C’est donc consentent », dévoile la source qui a requis l’anonymat.
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Contrairement aux rumeurs, les victimes ne planchent pas sans avocats. Médard Koudébi confirme que la Commission béninoise des droits de l’Homme (Cbdh) a dépêché une avocate suite à sa saisine par l’Ong. « Une autre Ong spécialisée dans la défense des droits de l’Homme s’est constituée aussi partie civile », indique le président de l’Ong Bénin Diaspora assistance.
Des lobbies contre Juste Christian Kassouin ?
L’avocat interrogé par ‘’Bénin Intelligent’’ le pense bien. Il s’offusque du “tintamarre” autour de ce qu’on peut appeler ‘’affaire Juste Christian Kassouin’’. « Il y a plus de bruits que de réalité, il y a plus de calomnies que de vérité », dénonce-t-il.
Il soupçonne même que des personnes dans l’ombre travaillent à lui nuire. « Juste Christian Kassouin est un homme bien, humaniste. Sa popularité dérange. Il y a un lobby contre lui », estime l’avocat. Médard Koudébi s’inscrit en faux. « Nous avons reversé suffisamment de preuves et l’accusé a reconnu tous les faits à la barre le 14 février. Ce qu’il avait nié à l’enquête préliminaire, il les avait reconnu à la barre », persiste le président de l’Ong Bénin Diaspora assistance.
L’avocat épingle par exemple, les rumeurs qui courent que des lobbies pro-homosexualité seraient à la manœuvre pour sortir Juste Christian Kassouin d’affaire. « C’est faux ! Le client nous a commis individuellement, ce n’est pas un lobby qui a nous contactés pour le défendre », rectifie-t-il. « Certains ont même dit que ces avocats auraient dit que l’avenir appartient aux Lgbt. Moi je peux dire ça ? Nous on ne peut pas dire ça », dénonce-t-il vigoureusement. « A ce jour, aucune preuve tangible n’a été brandie par la partie plaignante », poursuit-il, enfin.
Dévoué aux âmes du purgatoire, Juste Christian Kassouin est spécialiste de l’accompagnement de deuil. Auteur prolixe, sa bibliographie est composée d’une vingtaine de titres dont : « Le poignard scandaleux » (2017); « Avortement, crime contre l’humanité » (2018) ; « Esprit de chien sexuel –la masturbation, le miel drogué » (2018) ; « Les mystères divins des âmes du purgatoire » (2012); « 10 Jours de prière avec les âmes du purgatoire » (2013); « 365 jours avec les âmes du purgatoire » (2015) ; « Confiance assassinée » (2015), « Délier les premiers nés des familles », « Le vertige des âmes du purgatoire », « Le mystère des jumeaux dans une famille chrétienne (divinité, réalité ou mythe ? », tous parus aux Éditions Kristio Ephata, dont l’auteur est le directeur-fondateur.
La prochaine audience est prévue au mardi 28 février.