Le Rév. Kponjesu Amos Hounsa est plébiscité par le corps pastoral pour un second mandat à la tête de l’Eglise protestante méthodiste du Bénin (Epmb). Tel est le verdict des consultations lors de l’assemblée générale du Synode biennal qui a démarré ce mardi 28 février par la session pastorale en cours au temple Yenawa, à Cotonou.
Par S. B. AGBON
Le Rév. Kponjesu Amos Hounsa pourrait présider les rênes de l’Epmb pour les cinq prochaines années. La majorité écrasante du clergé méthodiste lui a, en tout cas renouvelé sa confiance. Le pasteur-professeur a recueilli 103 voix sur 198. Parmi ses challengers, on évoque entre autres, les pasteurs Célestin Kiki, Joseph Ahinon, Daniel Bankole, Bienvenue Dossou, Jérémie Kp. Gandonou, Paul Kpamegan et Raphaël Houessou, directeur de la radio Hosanna FM -”La voix de l’espérance’’.
Au poste de secrétaire général de l’Église, le Rév. Clément Akpaki devrait rempiler lui aussi. Selon nos sources, il a obtenu 102 voix sur 199 contre le Rév. Albert Onigbon, venu en deuxième position avec 53 voix.
Les regards sont tournés vers la session plénière, jeudi 2 mars. « A la session pastorale les pasteurs votent pour choisir deux personnes qui iront à la session représentative. C’est arriver à la session plénière qu’on vote pour choisir un seul qui devient président. Aujourd’hui, on a tenu la session pastorale ; ils sont deux en tête, à savoir les Rév. Kponjesu Amos Hounsa et Célestin Kiki qui vont maintenant à la session plénière » qui tranche.
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Ce large plébiscite du président sortant Kponjesu Amos Hounsa est ce qu’il y a de plus surprenant. Les nombreuses critiques de « mauvaise gestion » présumée contre lui ces dernières semaines, n’annonçaient guère une telle issue. Qu’est-ce qui a milité alors en sa faveur ? « Il faut dire que c’est la volonté de Dieu », répond laconiquement un pasteur.
Mais tout n’est pas rose, à en croire d’autres sources. Ce plébiscite cacherait à l’opinion publique les divergences et oppositions farouches au sein du clergé méthodiste. Un pasteur qui a requis l’anonymat, révèle qu’un ‘’camp anti-Kponjesu’’ composé de pasteurs et de laïcs appellent à la démission le président sortant.
Transition
Le nouveau bureau qui sortira de la session plénière jeudi, sera un bureau de transition d’un mandat de 5 ans. Il aura la charge, en collaboration avec le « Comité Ad’hoc de veille », de veiller aux toilettages de tous les textes de l’Eglise. Une transition bien différente de celle de l’Otg mise en place sous la médiation du président Patrice Talon en vue de la réconciliation et la réunification. Le Pasteur Fritzel Ogouma reconnaît un malaise au sein du clergé. « C’est pour pallier au problème qu’a vécu l’Église ces derniers jours que la décision a été prise », justifie-t-il.
Toutefois, il dément l’imminence d’une nouvelle crise, comme l’ont vanté des rumeurs persistantes. « L’Epmb au bord d’une crise ? Je dis tout simplement, non. L’Epmb a été secouée ces derniers mois par un malaise interne mais que l’on parle d’une nouvelle scission comme en 1995 ; non ça n’arrivera pas ».
Ce mardi 28 février, la session pastorale a été marquée par plusieurs temps forts dont le renouvellement de l’alliance et le discours prononcé par le président Kponjesu Amos Hounsa. « Tous les pasteurs présents à la session pastorale ont renouvelé leurs vocations avec le seigneur dans une ambiance fraternelle et empreinte de spiritualité », confie une source.
Le président Kponjesu Amos Hounsa, candidat à sa propre succession, a prononcé un « discours inaugural de 8 pages dans lequel il a retracé toutes les activités effectuées au cours de son mandat tout en confiant les assises du présent synode dans les mains du seigneur ».
180 ans d’existence
Le renouvellement du bureau du Synode biennal, organe suprême de l’Epmb intervient en pleine préparation des 180 ans de son existence. L’Eglise a lancé les festivités par un culte, dimanche 19 février en l’église locale ‘’Saint Esprit’’ de Ouidah, premier temple méthodiste au Bénin. C’est en effet, à partir de Ouidah que le missionnaire anglais Thomas Birch Freeman, en provenance de Badagry au Nigéria, a apporté le méthodisme au Bénin, première communauté chrétienne dans le pays.
Il a été ensuite accueilli à Abomey par le roi Guézo, le 6 mars 1843. Le culte de lancement des 180 ans, « c’est pour nous souvenir de l’œuvre inoubliable » qu’il a accompli, indiquait le Rév. Dr Amos Kponjesu Hounsa.
Après 180 ans d’existence, « Le premier défi de l’Église, c’est de travailler pour consolider notre foi, notre unité. L’autre défi, c’est de réaliser davantage des œuvres de témoignages socioéconomiques », a-t-il annoncé.
Rassurant, par ailleurs, que « L’Epmb a connu des difficultés comme toute communauté humaine. Nous avons tiré les leçons de ces difficultés et nous prions le Seigneur de nous aider par la foi, par le truchement du Saint Esprit à les surmonter et à montrer que l’Epmb est une Eglise modèle ».
1 Commentaire
Très satisfait de ce reportage qui reflète tout à fait la réalité.. Merci à vous