Les dockers vivent et travaillent dans de mauvaises conditions, souligne Aliou Yèkini, docker spécialiste pointeur. Il appelle le chef de l’Etat à mettre au cœur des réformes portuaires la question de leur prise en charge sanitaire et l’adoption d’une convention collective au profit de leur corps.
Propos recueillis par Sêmèvo Bonaventure AGBON
Bénin Intelligent : Quelles sont les conditions de vie des dockers depuis la dissolution de la Sobemap ?
Aliou Yèkini, docker spécialiste pointeur : Depuis la dissolution de la Sobemap et la mise en place du Bureau d’embauche unique (Beu), les dockers ont du mal à être en possession de leurs revenus qui, avec l’ex Sobemap étaient libérés en 72h. Mais avec le BEU le mois passé nous sommes restés deux semaines sans être en mesure de toucher nos revenus.
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Aussi, depuis l’installation de l’équipe qui conduit la transition pour mettre en place le Beu, les dockers n’ont plus une prise en charge sanitaire. Par ailleurs, ils espèrent la mise en place effective du Beu afin d’avoir une convention collective et des prises en charge sanitaire.
Il y a eu récemment des mouvements d’humeur pour non-paiement de rémunération. Que s’est-il passé ?
L’équipe en place n’a pas un système approprié pour le paiement des dus des dockers comme c’était le cas dans l’ex Sobemap.
Les dockers espèrent dans l’ensemble l’amélioration des conditions de vie tant sur le revenu, la prise en charge sanitaire et une augmentation des revenus à cause de la cherté de la vie.
Voilà quelques motifs qui ont suscité le mécontentement des dockers le 28 février 2023 et qui a engendré l’arrêt des activités de déchargement d’un navire.
Le Bureau d’embauche unique actuellement conduit par une équipe de transition ne comble pas vos attentes ? Sinon, qu’attendez-vous d’elle ?
Les dockers n’attendent rien de concret de l’équipe mais ils souhaitent dans l’ensemble que le chef de l’Etat mette en place le Beu afin que le docker puisse enfin profiter des meilleurs conditions de vie et de travail.
Quelles sont les promesses, les réformes promises par le chef de l’État dans votre secteur et qui peinent à prendre ?
La mise en place du Beu doit permettre l’adoption d’une convention pour les dockers. C’est le vœu le plus ardent des dockers car depuis 1969 le docker n’a pas de convention en République du Bénin.
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Je rappelle que le docker est depuis des années marginalisé, aliéné et maintenu dans un esprit de pauvreté qui fait de lui le plus malheureux et pauvre de la société béninoise. C’est l’ensemble de cet état d’esprit, qui en plus de ne pas pouvoir avoir son argent après des semaines de travail, a conduit à la manifestation de mécontentement contre le Beu.
Le souhait aujourd’hui des dockers c’est d’implorer le chef de l’Etat à prendre en charge le dossier là afin que le docker en République de Bénin puisse avoir une convention et les meilleures conditions de Vie.
Dans le même temps nous demandons au chef de l’Etat de préserver le travail de chaque fonctionnaire de l’ex Sobemap après sa dissolution sinon des gens seront au chômage.
