Home Actualité Rencontre – discussion à l’espace “Le Centre” : Marius Djidé Dakpogan, l’artiste polyvalent

Rencontre – discussion à l’espace “Le Centre” : Marius Djidé Dakpogan, l’artiste polyvalent

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Son talent a résonné partout dans le monde. Comédien, danseur, metteur en scène et plasticien, Marius Djidé Dakpogan aujourd’hui conservateur à la retraite, a vécu une vie marquée par des créations artistiques remarquables et la formation des enfants et des jeunes sur l’art. Mercredi 8 mars, à l’espace culturel ‘’Le Centre’’ de Lobozounkpa dans la commune d’Abomey-Calavi où il a travaillé pendant des années, celui qui se fait appeler ‘’Babadjidé’’ a partagé avec les jeunes artistes ses expériences et le secret de sa réussite.

Par Raymond FALADE

Né le 23 juin 1954 à Porto-Novo, Babadjidé « est un artiste prêt à tout faire, un artiste vivant, homme de terrain, polyvalent ». Sa carrière artistique a démarré alors qu’il était encore au collège avec la troupe « Les cerveaux noirs » du Lycée Béhanzin. L’établissement le retient après un test comme comédien. Avec cette troupe, il a effectué plusieurs voyages sur le Nigéria et dans une partie de l’Afrique occidentale.
Marius Djidé Dakpogan fut aussi membre actif de plusieurs ‘’Ensembles artistiques’’ nationaux dont l’Atelier Nomade en 1997 et « Zama-Hara » où il rencontre le comédien béninois Alougbine Dine, aujourd’hui directeur de l’École internationale de théâtre du Bénin (Eitp). « Zama Hara était un courant artistique. Il y avait un investissement intellectuel de haut niveau », avouait celui-ci lors d’une rencontre-discussion au Centre en janvier 2021.

A l’issue d’une audition, son talent séduit le metteur en scène français Gilles Zaepffel. Il l’intègre dans sa compagnie « Théâtre Écarlate » et lui permet de participer au Festival d’Avignon.
Différents voyages à travers le monde ont couronné le parcours brillant de Marius Djidé Dakpogan, en plus de lui permettre de rencontrer de grands artistes auprès de qui, il a va beaucoup apprendre. Pas étonnant que Babadjidé ait atteint un tel niveau sans avoir été dans une école classique de formation. L’école des ainés l’a édifié et élevé.

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Marius Djidé Dakpogan a joué avec plusieurs troupes sur tous les continents. Plusieurs prix et distinctions confirment son talent tant sur le plan national qu’international. Babadjidé avait un « don » pour l’art plastique. Forgeron, il fabriquait de petits objets qu’il vend pour payer ses frais d’écolage.

« Le bon Dieu m’a donné beaucoup de techniques. J’ai appris; j’ai beaucoup appris auprès de mes ainés et à force d’apprendre, j’ai répété et à force de répéter, je suis devenu ce que je suis, comédien par profession et par excellence conservateur qui n’était pas mon domaine. C’est un autre qui a découvert ce talent en moi et m’a nommé à cause de l’art vivant » se résume-t-il.

Père de 7 enfants dont un garçon, il n’a pu « malheureusement » transmis son talent artistique à aucun d’entre eux. « Mes fils, ma progéniture, c’est vous. C’est les enfants du Centre; les petits enfants du Lentre de Lobozounkpa » a-t-il déclaré.

Conservateur sans formation

En 2015, à l’ouverture de l’espace culturel ‘’Le Centre’’, Marius Djidé Dakpogan fut appelé comme conservateur du Petit Musée de la Récade. Il y restera jusqu’en 2021 où il prend sa retraite après plusieurs années dévouées à l’art. Il en garde de très bons souvenirs et se réjouit d’avoir contribué au rayonnement de ce centre à travers son art.

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Babadjidé a également participé à la semaine culturelle de l’Exposition « Art du Bénin, d’hier et d’aujourd’hui : de la restitution à la révélation » en qualité de conservateur. « La proposition est tombée de là-haut. J’ai rempli les formalités à la semaine culturelle, j’étais invité. J’ai assisté à toutes les activités. J’ai découvert l’histoire du Danxomè, ce que j’ai appris sur les bancs. C’était fabuleux. C’était une fierté pour moi », s’est-il réjoui. Il a à cette occasion « présenté le bilan du Petit musée de la Récade depuis mon séjour de 2015 jusqu’à cette année-là [2021, ndlr]».
De nombreux jeunes artistes ayant côtoyé Marius Djidé Dakpogan ont répondu à la rencontre-discussion. Parmi ceux qu’il avait encadrés, certain sont aujourd’hui des universitaires, ils ont rendu un hommage vivant à cet homme qui a contribué à ce qu’ils sont devenus.

Conseils

Aux jeunes artistes qui ambitionnent d’émerger, Marius Djidé Dakpogan recommande comme recettes « le courage et le travail bien fait ». « Ce n’est pas facile, moi-même je le sais. Mais pas de repos, se documenter, lire. Vous avez les appareils, allez faire des recherches, ne copiez pas. Faites des résumés et faites-en votre propriété en matière de théâtre. Si tu ne peux pas créer, il y a des romans », a-t-il conseillé.
Toutefois précise l’artiste Marius Djidé Dakpogan, « n’importe qui ne devient artiste ». « Si tu ne peux pas, il faut changer tout de suite. Mais quand tu es sûr de toi-même, il faut foncer, il faut travailler et rester humble, accueillant, discipliné, ponctuel. Quand tu es en retard, ça ne marche pas », a-t-il averti.

Babadjidé estime que l’artiste n’a pas de retraite. Il entend tient alors à continuer de vivre sa passion et son art. « J’ai encore des pièces en duo et c’est avec ça que je veux passer le reste de ma vie. Le théâtre, l’art plastique et la forge sont pour moi un don, un héritage » confie-t-il.

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