Il y a 24 ans (1999-2023) Monseigneur Isidore de Souza a été rappelé à Dieu. La plateforme Journée Isidore de Souza (Jids) s’en est souvenue et a marqué ce 24ème anniversaire par une série d’activités. Elle entend ainsi rendre hommage à l’illustre disparu et « faire un clin d’œil » à son testament.
Par Raymond FALADE
L’initiative de commémorer le départ du prélat est à sa deuxième édition. Cette année, la Journée Isidore de Souza (Jids) a porté sur le thème « la jeunesse et l’engagement ». Les manifestations ont connu leur épilogue lundi 13 mars à Ouidah. Bien avant, les organisateurs ont fait dire dimanche 12 mars une messe d’hommage et effectué un don de vivres aux pensionnaires de la prison civile de Cotonou.
Ce geste se veut symbolique. « Le but est de faire un clin d’œil au testament de Monseigneur Isidore de Souza qui avait voulu que à son enterrement les prisonniers reçoivent un bon repas », a justifié Axelle Adiho, coordonnatrice de la plateforme Journée Isidore de Souza (Jids).
Ouidah, d’où est originaire Monseigneur Isidore de Souza, a accueilli une rencontre-discussion avec les élèves du collège catholique éponyme ; l’établissement qu’il a créé de son vivant et dont il n’assistera pas à l’inauguration intervenue en septembre 1999. Monseigneur Isidore de Souza, né le 4 avril 1934 est décédé le 13 mars 1999.
Or « L’Ecole a ouvert réellement en septembre 1999, quelques moments après sa mort. Sinon, c’est lui-même qui aurait dit la première messe de l’ouverture et accueilli les enfants avec son meilleur ami père Théophile Villaça, [lui-aussi paix à son âme] qui ont été vraiment les pionniers et qui y ont travaillé », apprend le directeur du collège le Père Jean-Camille Patrick Paraïso.
Les échanges ont porté sur le thème de la Journée : « la jeunesse et l’engagement ». Face aux 459 élèves de la 6e en Tle que compte ce collège, le communicateur Bertin Fonton a invité à l’engagement pour défendre des causes, sa communauté. L’engagement, il le faut aux apprenants pour atteindre leur objectif de réussite, les a-t-il exhortés. Avec des exemples à travers le monde, il les a convaincus qu’il n’y pas d’âge ni de moment spécifique pour s’engager.
« Monseigneur Isidore de Souza est un homme unique. Ce n’est pas parce qu’il est un prélat. C’est parce qu’il est homme engagé »
L’engagement, en effet, était l’une des qualités de Monseigneur de Souza, a témoigné Bertin Fonton. Et durant toute sa vie, il s’y est consacré. En témoignent ses œuvres au sein de l’Église catholique d’une part ; et sa contribution remarquable à l’instauration de la démocratie au Bénin à l’occasion de la Conférence des Forces vives de la Nation de février 1990 qu’il a présidée, d’autre part.
« Monseigneur Isidore de Souza est un homme unique. Ce n’est pas parce qu’il est un prélat. C’est parce qu’il est homme engagé », a renchéri Anicet Fyoton Megnigbeto, membre de la plateforme Jids. Si le Bénin a pu réussir cette conférence, souligne celui-ci, c’est grâce à l’engagement de Monseigneur de Souza. Sinon, fait-il observer, les autres pays africains qui ont voulu imiter le Bénin en choisissant un prélat pour présider leurs assises nationales ont tous « échoué ».
Les échanges ont été fructueux et participatifs. Les élèves ont posé des questions de compréhension et parfois de curiosité. Pour couronner les échanges et pour permettre aux élèves de mieux découvrir le père fondateur de leur collège, des brochures leur ont été distribuées.
Témoignages et souvenirs
La journée du 13 mars est une journée spéciale au collège Monseigneur Isidore de Souza de Ouidah : les responsables organisent des messes en mémoire du prélat. Cette année, la tradition a été encore respectée. « Pour nous, en rappelant ce jour, c’est montrer que Monseigneur Isidore de Souza est toujours avec nous. Ces œuvres montrent qu’il est toujours vivant avec nous et on ne peut pas ne pas se rappeler de ce qu’il est pour nous », justifie le Père Jean-Camille Patrick Paraïso, qui dirige l’établissement scolaire depuis 3 ans.
L’homme se réjouit d’avoir connu le prélat au séminaire, encore qu’il entendait parler de lui depuis tout petit surtout à l’avènement de la démocratie. « C’est l’un des évêques qui a le plus influencé notre souvenir », avoue-t-il. Ce souvenir pour l’homme de Dieu, « nous engage à chercher à toujours réaliser, à toujours agir comme Monseigneur de Souza souhaite, à savoir ne pas rester les bras croisés, ne pas rester dans une dynamique de je ne peux plus rien, je suis défaitiste ».
« Les œuvres qu’il nous a laissées en disent long. Le nombre de collèges, le nombre de lieux qu’il a par lui-même, par initiative personnelle et par d’autres aides mis en place pour donner le savoir et la connaissance en disent long »
Son collègue, le Père Anicet Yaovi Tossou, censeur de l’école garde aussi de très bons souvenirs du prélat. Ce dernier n’a pas côtoyé personnellement l’ancien archevêque de Cotonou. Mais de loin il voit en Monseigneur de Souza, « un homme droit, un homme de rigueur, un homme qui aime le travail ». « Les œuvres qu’il nous a laissées en disent long. Le nombre de collèges, le nombre de lieux qu’il a par lui-même, par initiative personnelle et par d’autres aides mis en place pour donner le savoir et la connaissance en disent long », reconnaît le Père Anicet Yaovi Tossou.
Après le don de vivres à la prison civile de Cotonou, la plateforme est allée se recueillir sur la tombe de Monseigneur Isidore de Souza à l’Eglise Catholique notre Dame de Miséricorde de Cotonou. « Nous avons fait un dépôt de gerbe, nous avons prié. Nous avons écouté Monseigneur Isidore de Souza prier avec nous à travers une prière qu’il aimait beaucoup réciter. Le soir à 16h, à l’Ecole d’initiation théologique pastorale, nous avons fait une messe en son honneur », rappelle la coordinatrice Axelle Adiho.
La plateforme ‘’Journée Monseigneur Isidore de Souza’’ (Jids) est composée de six organisations. Il s’agit de la Fondation Afrique espérance, la Fondation Antou pour tous, l’Association des professeurs de Français du Bénin (Apfb), l’École d’initiation théologique et pastorale (Eitp), les Amis de Monseigneur Isidore de Souza et la Fondation vie pour tous.
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