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Rencontre Talon & producteurs : La guerre des cultures désamorcée

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Le chef de l’État, Patrice Talon a tenu, mardi 11 avril au palais de la Parina, une séance de travail avec les responsables de l’Union Nationale des Producteurs de Soja au Bénin (UNaps-Bénin), de l’Association Interprofessionnelle du Coton (Aic) et de la Fédération Nationale de Producteurs de Coton du Bénin (Fnpc). Au centre des discussions, trouver une solution à la crise qui secoue actuellement la filière soja. Et la séance a accouché de bonnes nouvelles pour les sojaculteurs.
« Les sojaculteurs sont en fête ». C’est la conclusion que tire Steev K. Adjaman, Président de l’Union Nationale des Producteurs de soja au Bénin (Unaps-Bénin), à la sortie de la séance de travail. Evidemment, le sourire et les premiers mots du Chef de l’État à l’entame de cette séance présageaient d’une telle satisfaction des producteurs de soja, désemparés ces derniers temps par la crise qui secoue leur filière.

Les séances entre le Chef de l’État et les producteurs, puis des ministres avec les mêmes producteurs ont permis de retenir, de façon consensuelle, le prix d’achat à 270 Fcfa pour le soja conventionnel, et 320 Fcfa le soja bio.

En effet, le Chef de l’État a, d’entrée, exprimé sa joie de retrouver les acteurs du monde agricole, précisément les sojaculteurs. Patrice Talon a cependant regretté qu’il se note malheureusement quelques peurs dans la filière, raison pour laquelle les acteurs ont souhaité rencontrer le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche sur certaines préoccupations. « Le Ministre m’a rendu compte de votre séance et j’ai décidé de vous rencontrer pour envisager des solutions de sortie de crise », a indiqué le Président de la République.
Et pour une sortie de crise, la solution « magique et inespérée » a été trouvée, se réjouit le président de l’Union. En effet, les séances entre le Chef de l’État et les producteurs, puis des ministres avec les mêmes producteurs ont permis de retenir, de façon consensuelle, le prix d’achat à 270 Fcfa pour le soja conventionnel, et 320 Fcfa le soja bio.

Mesures urgentes pour écouler tout le stock invendu qui préoccupe les acteurs.

Sur ce volet, le Président et le Chargé de Programme de l’Union Nationale des Producteurs de Soja au Bénin (UNAPS-Bénin), ont présenté une situation embarrassante pour les 60.000 membres de leur Union dont 1.497 ont contracté des crédits auprès de la CLCAM pour produire le soja. Ils ont emblavé 4.492 hectares pour une production de 5.390 tonnes. Mais une production invendue, à cause de la baisse des prix. Conséquence : impossibilité de rembourser le crédit de 634.045.000 F CFA dont l’échéance a expiré. Sur l’ensemble des 400.000 tonnes de production dans les bassins de soja, 182.500 tonnes, selon l’Union, restent invendues.

Tout le stock restant sera acheté par l’État par le biais la Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (SIPI Bénin SA) et payé au prix de 270 Fcfa le soja conventionnel, 250 Fcfa le soja déclassé et 320 Fcfa le soja bio.

Pour les producteurs, c’est un désastre. Alors, « nous sommes venus vous demander de sauver la situation, la filière et surtout la prochaine campagne agricole », a demandé le président Steev K. Adjaman. « Nous n’allons pas nous faire hara kiri », a répondu le Chef de l’État, qui ajoute : « Le Gouvernement ne peut pas rester sourd à votre cri de détresse ». Et la bonne nouvelle est immédiatement tombée. Tout le stock restant sera acheté par l’État par le biais la Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (SIPI Bénin SA) et payé au prix de 270 Fcfa le soja conventionnel, 250 Fcfa le soja déclassé et 320 Fcfa le soja bio.

Mais au-delà de la situation actuelle dont la solution plait aux producteurs, c’est toute une filière qu’il faut sauver sur la durée, au profit du bien-être des populations et du développement du pays. Et sur ce plan, le Chef de l’État est catégorique. « Nous faisons des efforts pour promouvoir les filières agricoles, notamment le cajou et le soja. Mais ces efforts, malheureusement, ne profitent pas au pays, mais à des individus. Au Bénin, il n’y a que le coton qui contribue aux ressources publiques. Ce qui n’est pas normal. Notre ambition est que le secteur agricole génère de l’industrie agricole. Alors, en dehors du coton, les autres spéculations agricoles devraient en faire autant. C’est pourquoi nous avons décidé qu’à partir d’avril 2024, le cajou et le soja ne seront plus exportés à l’état brut. Les productions seront transformées sur place. Cela va créer des emplois et de la richesse nationale. Nous n’allons pas continuer à tendre la main aux autres.

« Si le soja a pris de l’envol, c’est grâce à l’actuel Gouvernement »

Le Bénin va se distinguer autrement en comptant sur ses efforts, sur ses producteurs agricoles. Et chacun de nous fera sa part de job. C’est la raison de l’instauration des redevances à l’exportation. Elles participent au développement de notre pays ». Patrice Talon a également insisté sur la rotation des cultures, pour une bonne productivité et la préservation durable des sols.

Le président Steev K. Adjaman a salué l’esprit bon enfant et détendu qui a caractérisé la séance et a remercié le Chef de l’État d’avoir promu le soja au rang des filières émergentes. « Si le soja a pris de l’envol, c’est grâce à l’actuel Gouvernement », a-t-il dit. L’Union s’engage à œuvrer pour la promotion de la filière et à accompagner le Gouvernement pour son ambition de produire un million de tonnes de soja dans les prochaines années.
La séance a eu lieu en présence du Ministre d’État chargé du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, du Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui, et du Ministre de l’Industrie et du Commerce, Shadiya Alimatou Assouman.

Source : gouv.

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