La liberté d’expression est en crise dans le monde. Selon des rapports de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), le nombre de meurtres de journalistes dans le monde a augmenté de 50% en 2022. Une régression qui menace la sécurité et la quiétude des journalistes dans l’exercice de leur profession.
Par Béni AGBAYAHOUN
Entre janvier et mai 2023, Reporters sans frontières (Rsf) a décompté 6 journalistes et 1 collaborateur des médias tués. Par ailleurs, 541 journalistes et 22 collaborateurs des médias sont détenus à ce jour, mentionne l’Ong sur son portail web. Ce qui met à mal la liberté d’expression dans le monde.
L’an dernier, 86 journalistes ont été tués dans le monde, selon l’Unesco. Les raisons sont liées aux thématiques qu’ils abordent dans leurs productions, allant du crime organisé aux faits de corruption en passant par les crimes environnementaux et les abus de pouvoir.
La situation inquiète l’institution onusienne mandatée pour assurer la liberté d’expression et la sécurité des journalistes dans le monde. Elle note une forte régression dans la lutte pour la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur profession dans le monde. Surtout après l’élan positif noté entre 2019 et 2021.
En 2018, le nombre de meurtres de journalistes dans le monde était de 99. De 2019 à 2021, il y a eu une amélioration, portant les chiffres à une moyenne de 58 journalistes par an selon les statistiques de l’Observatoire de l’Unesco des journalistes tués. Ce soudain regain observé alerte la communauté internationale sur l’état de la liberté d’expression dans le monde. Surtout que les ¾ des meurtres ont été observés en dehors des zones de conflits.
Les zones les plus dangereux pour les journalistes sont en Amérique latine et les Caraïbes.
Ceci dénote de l’« incapacité » des dirigeants des États à garantir la sécurité des journalistes. « Ces chiffres rappellent qu’à travers le monde, l’État de droit continue de se fissurer, et témoignent de l’incapacité des États à remplir leurs obligations en matière de protection des journalistes, de prévention et de poursuite des crimes à leur encontre », souligne un communiqué de presse de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Progression du Bénin
Selon le classement de Rsf en matière de liberté de presse au titre de l’année 2023, le Bénin est passé de la 121e à la 112e place avec un score de 52,44. Une situation plutôt rassurante pour les journalistes. A ce jour, le pays ne compte pas de journaliste privé de « liberté ». Même s’ « il y a encore certaines luttes à mener », reconnait sur Bip radio, Zakiath Latoundji, présidente de l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb).