Les États africains commémorent ce mercredi 7 juin, la Journée africaine des frontières. En marge de cet événement le Bénin a fait l’option, depuis 2014, de dédier plutôt toute une semaine aux frontières nationales. Cette année, le thème retenu est « Stabilité et prévention des fragilités aux frontières du Golfe de Guinée : quelles perspectives pour le Bénin ? ». Dans un message délivré la veille, le ministre de l’Intérieur Alassane Seidou a dévoilé le contenu de cette édition.
Par Raymond FALADE
Le thème de l’édition 2023 de la semaine des frontières qu’organise le Bénin depuis 10 ans, « a été retenu dans le but d’échanger sur les enjeux et les dynamiques actuelles des espaces frontaliers, de diffuser et de promouvoir les pratiques inclusives de développement des espaces fragiles et enfin de s’accorder sur une approche commune de coopération entre les institutions régionales, des acteurs étatiques, les municipalités, les communautés à la base sur la sécurité structurelle et la stabilisation des espaces frontaliers exposées au risque de violence », a indiqué dans son message la veille, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique Alassane Seidou.
Une série d’activités est au programme de cette édition. Entre autres, le lancement du plan local de sécurité de la commune frontière de Pobè, des ateliers de réflexion stratégique, des inaugurations d’infrastructures socio-communautaires et sécuritaires, le renforcement des capacités des acteurs et des consultations médicales foraines.
Instituée en 2010 par la commission de l’Union africaine dans le cadre de la mise en œuvre de son programme « frontière », la Journée africaine des frontières permet de sensibiliser les populations sur les enjeux politiques, économiques, humains et sécuritaires liés au développement de ces espaces.
Insécurité
Depuis 2008, les pays du Golfe de Guinée sont devenus le théâtre de la recrudescence du phénomène d’insécurité où sévit le terrorisme notamment dans le bassin du lac Tchad et dans le Sahel malien ainsi que « son glissement progressif vers les pays du Golfe de Guinée ». Ces phénomènes d’insécurité, à en croire le ministre Alassane Seidou, « seraient liés aux activités illicites et représentent une tendance inquiétante qui menace l’économie et le développement des pays sahéliens et des communautés septentrionales des pays côtiers ».
Aussi « l’avènement de cette crise s’explique par plusieurs facteurs de vulnérabilité dont la persistance de la pauvreté et le sous-développement, le déficit de gouvernance politique et des ressources et les impacts du changement et de la variabilité climatique ».
Pour une meilleure gouvernance des frontières en Afrique, le Bénin organise prochainement à travers l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABeGief) un forum des ambassadeurs qui se tiendra en juillet à Addis-Abeba en Éthiopie et un forum international sur la stabilité et prévention des fragilités aux frontières africaines en octobre 2023 à Cotonou.
Cette initiative permettra au Bénin « de jouer son rôle de champion dans la mise en œuvre de la gouvernance efficace des frontières en Afrique », a promis le ministre.