En séance plénière de l’Assemblée nationale mercredi 21 juin, le gouvernement a répondu à la question orale sans débat présentée par le député Kamel Ouassangari au sujet du poste péage et pesage de Tigninti situé à environ 15 kilomètres de la commune de Natitingou. Les explications n’ont pas convaincu celui-ci.
Par Moucharaf SOUMANOU (Coll.)
« Le site d’implantation d’un poste de péage est déterminé sur la base du niveau de trafic enregistré, du linéaire de l’axe routier concerné, des voies de contournement et du niveau de service dudit axe, ainsi que les modalités de l’investissement mobilisé », a réagi José Didier Tonato face aux interrogations de l’élu parlementaire de la 4ème circonscription électorale.
Le choix de Tigninti, « résulte d’une étude réalisée en vue d’une redéfinition de la carte de positionnement des postes de péage en République du Bénin », a-t-il expliqué. « Il tient compte des paramètres de sollicitation du corridor par les usagers pour diverses raisons (commerciale, économique, touristique, etc.) ainsi que de la prise en considération des points de rupture de charge », a ajouté le représentant du gouvernement au palais des gouverneurs.
Le député membre du parti ‘‘Les Démocrates’’ s’est également montré préoccupé par le prix à payer au niveau de ce poste de péage et de pesage situé dans le département de l’Atacora. Plusieurs autres questions ont été formulées par le concerné, qui vont toutes être vidées par le représentant du gouvernement. Au nombre d’elles, pourquoi tous les péages dans la zone septentrionale sont à 1000 Fcfa le passage pour les véhicules légers et moins de 500 Fcfa pour la plupart des postes de péage dans la partie méridionale ? Mais aussi quels sont les bénéfices de ce péage pour chacune des localités de l’Atacora en général et de Natitingou en particulier ?
« Le montant à payer au poste de Tigninti a été fixé par l’arrêté interministériel N°025/Mit-Mef-Misp/Dc/Sgm/Ctj/Sirat/Sa/023SGG22 du 24/11/2022. Le montant de 1000 Fcfa répond aux critères de tarification actuels et est appliqué sur la plupart des postes qui sont séparés d’un autre par une distance d’au moins 100 km. Ce qui est le cas du poste de péage de Tigninti », a-t-il clarifié.
D’ailleurs, « La politique de fixation des prix tient compte de paramètres techniques et socio-économiques qui impliquent selon le cas des enquêtes auprès des parties prenantes pertinentes, dans une démarche inclusive de participation », a-t-il poursuivi. Il a fait surtout observer que « Le tarif appliqué aux postes de péage n’est pas un paramètre de traitement des populations puisque les usagers d’une route nationale ou inter-états proviennent de plusieurs points du pays et de la sous-région. Et le poste de Tigninti n’a donc pas été érigé à l’égard des populations de l’Atacora ». Les postes de la Rnie 1 sont séparés les uns des autres par des linéaires tels que de Ekpè à Grand-Popo, soit sur un linéaire de 105 km environ, on relève 3 postes de péage.
Kamel Ouassangari insatisfait
La volonté du gouvernement de désenclaver, de développer et de moderniser le département de l’Atacora est intacte et égale à l’ambition qu’il nourrit pour l’ensemble du territoire national, a rassuré José Tonato. « L’exploitation d’un poste de péage dans une localité est facteur de création d’emplois indirects par les contrats de prestation qui prévoient des clauses de recours à la main d’œuvre locale en priorité », a-t-il insisté. Cela crée également des activités qui dynamisent l’économie locale et participe également au financement de l’entretien routier et de la construction de nouvelles routes.
Les réponses du gouvernement ont laissé le député sur sa faim, a-t-il fait savoir. Pour lui, « personne n’est contre l’installation des postes de péage sur nos routes. Elle est même souhaitée et à encourager puisque les ressources mobilisées servent à l’entretien des routes et à la construction de nouvelles. Mais ce qui gêne, c’est la manière dont les péages sont érigés et leurs coûts de passage sont illégalement fixés sur toute l’étendue du territoire national qui posent problème », a-t-il critiqué lors de sa dernière prise de parole.
Le deuxième point inscrit à l’ordre du jour de la séance plénière relatif à la qualité des services fournis au Centre national hospitalier et universitaire Hubert Maga de Cotonou n’a pas été débattu, puisque le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin était absent.
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