Home Actualité Lgbt+ en Afrique : Un nouveau front anti-français
Homosexualité

Lgbt+ en Afrique : Un nouveau front anti-français

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
0 Commentaire

La France s’est engagée à défendre hors de ses frontières les droits de la ‘’communauté Lgbt’’. Ainsi, elle a nommé en octobre 2022 Jean-Marc Berthon au « poste inédit » d’ambassadeur pour les droits des personnes Lgbt+, sur proposition du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Le premier revers pour celui-ci est venu du Cameroun.

Par Sêmèvo B. AGBON

Jean-Marc Berthon devrait séjourner du 27 juin au 1er juillet dans ce pays d’Afrique centrale où l’homosexualité est criminalisée. Le pays lui a opposé un « non » catégorique. Il prévoyait de « discuter avec les autorités locales, mais surtout engager une conversation plus large avec le public à travers une conférence débat sur les définitions du genre, de l’orientation et de l’identité sexuelle notamment », dévoile Rfi.

Au pays de Paul Biya, la « question de définition du genre, de l’orientation et de l’identité sexuelle est claire et dénuée de tout débat au Cameroun », tranche Lejeune Mbella Mbella, ministre des Relations extérieures. Le Code pénal camerounais dispose en son article 347-1 qu’« Est punie d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende de vingt mille à deux cent mille francs, toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe ».

Cette législation ajoutée à la discrimination sociale encourage des agressions violentes contre les personnes supposées ou homosexuelles. « La loi du Cameroun qui criminalise les rapports sexuels entre personnes du même sexe a créé un climat dans lequel des Camerounais et les forces de sécurité se permettent d’agresser et d’abuser de personnes Lgbti en toute impunité », déplorait en 2022 Human Rights Watch.

La même année, 32 cas de violence et d’abus commis contre des personnes Lgbti à travers le pays ont été rapportés par la Cameroonian Foundation for Aids, Camfaids) qui plaide en faveur de la protection des personnes Lgbti.

Mission

Jean-Marc Berthon n’est pas lui-même issu de la communauté Lgbt+. Cela ne le contrarie guère. La « cause (Lgbt+) concerne tout le monde, comme l’antisémitisme ne concerne pas seulement les juifs. Tous doivent se sentir concernés », se défend-il dans un entretien avec le média Ouest France. La mission qu’il s’assigne, est de militer pour la « La dépénalisation de l’homosexualité et de la transidentité hors de nos frontières, dans les soixante-sept pays, soit environ un tiers, qui continuent de considérer l’homosexualité comme un délit et la répriment ».

A ce jour, onze pays condamnent l’homosexualité par la peine de mort, fait-il observer. Il s’engage aussi à travailler au « plein respect de tous les droits des personnes Lgbt+ (lesbiennes, gays, bi et trans) », droits attaqués dans une autre soixantaine de pays dans le monde.

Enfin, avec les « pays progressistes » dont les législations répriment l’homophobie, la France compte « renforcer les liens … pour échanger nos bonnes pratiques et bâtir des positions communes à l’international ».

Lobbying pro

Sur le continent africain, la majorité des pays restent encore très hermétiques à l’homosexualité. 27 États la condamnent. Dans 14 États du nord du Nigeria, les personnes homosexuelles encourent la lapidation.

Au Bénin elles se comptent par « dizaines de milliers » selon le sociologue Dodji Amouzouvi qui s’appuie sur deux thèses soutenues au Laboratoire d’analyse et de recherche : religions, espaces et développement (Larred-Uac) dont il est le directeur scientifique. Cette orientation en forte progression rencontre toutefois des résistances d’ordre culturel, de perception et d’acceptation, souligne-t-il au web média Banouto.

Parmi les adjuvants du phénomène, il évoque la force de l’argent. Autrement, des lobbies en font la promotion et sont prêtes à faire sauter les législations nationales anti-Lgbt. « Je le dis brutalement, parce que ceux qui aujourd’hui détiennent les bourses mondiales sont soit des homosexuels, soit des défenseurs de l’homosexualité. Quand vous avez besoin d’argent, ils vous imposent en disant, tant que vous n’allez pas les reconnaître et les mettre dans votre constitution, on vous ferme le robinet. Du coup, ça y est ! On accepte », illustre l’universitaire.

Mais les « valeurs boussoles » de la société aujourd’hui « n’acceptent pas encore cette pratique-là ». Lesdites valeurs, qui n’évoluent pas au même rythme que celles importées, font reporter jusque-là le mystère qui entoure la vie sur les organes sexuels de reproduction humaine, analyse le sociologue.

LIRE AUSSI : Claudine Prudencio, trop vertueuse pour l’Inf ?

Lire aussi

Laisser un commentaire

A propos de nous

Bénin Intelligent, média au service d’une Afrique unie et rayonnante. Nous mettons la lumière sur les succès, défis et opportunités du continent.

À la une

Les plus lus

Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter pour être notifié de nos nouveaux articles. Restons informés!