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Protocole de Maputo relatif aux droits des femmes en Afrique : Des progrès accomplis en 20 ans, des entraves persistent

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) a 20 ans. A l’occasion du 20e anniversaire, Amnesty international et trois autres organisations saluent les progrès accomplis et soulignent qu’un long chemin reste « à parcourir pour construire des nations cohésives et inclusives qui respectent les droits des femmes ».

Par Raymond FALADE

« Au cours des deux dernières décennies, le Protocole de Maputo a joué un rôle crucial dans la promotion des droits des femmes et dans l’accès à la justice en cas de violations des droits humains », ont salué mercredi 9 août, dans une déclaration commune, Amnesty international, Equality now, Figo – international federation of gynecology and obstetric et Soawr – solidarity for african women’s rights.
S’appuyant sur le Protocole des tribunaux du Kenya et de l’Ouganda ont rendu des décisions historiques affirmant la prohibition des mutilations génitales féminines (Mgf), se réjouissent les quatre organisations. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a amené les garants des droits à rendre des comptes pour s’être abstenus d’ouvrir des enquêtes et des poursuites en relation avec les violences sexuelles et sexistes dont des femmes ont été victimes lors de manifestations violentes en Égypte.

Amnesty international, Equality now, Figo – international federation of gynecology and obstetric et Soawr – solidarity for african women’s rights ont rappelé que « dans une décision sans précédent rendue en mai 2018, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp) a estimé que le Mali avait bafoué plusieurs articles du Protocole sur l’âge minimum du mariage, l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le droit de consentir au mariage, le droit à l’héritage pour les femmes et pour les enfants nés hors mariage, et l’élimination des pratiques traditionnelles et culturelles néfastes ». S’inspirant alors des engagements énoncés dans le Protocole, « 38 des 55 États africains ont adopté des lois et des politiques protégeant le droit des adolescentes à l’éducation pendant la grossesse et la maternité ».

Conflits armés

Grâce à ce protocole, « le Niger et le Togo ont abrogé des politiques qui interdisaient aux élèves enceintes et aux jeunes mères d’assister aux cours, en 2019 et 2022 respectivement ». Une décision de la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a confirmé le droit des jeunes filles enceintes à l’éducation en Sierra Leone, et l’article 6 du Protocole a été invoqué pour lutter contre les mariages forcés et les mariages d’enfants sur tout le continent.

Malgré ces succès, il reste un long chemin « à parcourir pour construire des nations cohésives et inclusives qui respectent les droits des femmes » précisent les organisations signataires de la déclaration commune. Elles notent, en effet, que les femmes restent confrontées à d’énormes difficultés, notamment les inégalités économiques, le manque d’accès à la terre et à des ressources financières, diverses formes de violence fondée sur le genre, et des obstacles à l’accès à l’éducation et à des soins de santé complets, notamment des soins de santé sexuelle et reproductive.

A cela s’ajoutent « des conflits armés » qui « continuent à dévaster le tissu social, avec un impact particulièrement inquiétant sur les femmes et les filles qui restent affectées de manière disproportionnée par les violences sexuelles et sexistes, comme cela a par exemple été le cas lors des conflits dans le nord de l’Éthiopie et au Soudan ».

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