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Vitali Boton

Coup d’État au Niger et éventualité d’une intervention militaire : Le porte-parole du président Louis Vlavonou opine

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Lors d’un dîner de presse de l’Assemblée nationale vendredi 25 août à Porto-Novo, des journalistes ont interrogé le porte-parole du président du parlement, Vitali Boton sur la position de l’institution quant à la situation au Niger avec la menace d’une intervention militaire de la Cedeao au besoin pour rétablir le Président Mohamed Bazoum dans ses fonctions.

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON

Sur le coup d’État, la position du président Louis Vlavonou est sans équivoque. «Le Président de l’Assemblée nationale du Bénin condamne fermement ce coup d’État et suit de près les développements récents et les efforts déployés par la Cedeao pour résoudre cette crise dans le respect de l’ordre constitutionnel et des principes démocratiques», a dévoilé Vitali Boton sur une question de Thibaut Nagnonhou, correspondant régional du quotidien La Nation.

Le gouvernement solidaire des sanctions prises par la Cedeao, a aussitôt fermé les frontières avec le Niger. Le Bénin fait bien de s’intéresser ainsi à la crise politique au Niger, estime le porte-parole. En ce sens que « toute instabilité politique dans un pays voisin peut avoir des répercussions significatives sur notre propre sécurité et stabilité régionales».

Vitali Boton

Alors que la Cedeao s’attend à des signes de retour à la normale, la junte, elle, semble dérouler ses projets politiques. Le Conseil national de sauvegarde de la patrie a ainsi nommé un premier ministre, dénoncé plusieurs accords avec la France dont il a même expulsé l’ambassadeur puis nommé des gouverneurs.

Un mois s’est écoulé depuis le coup de force et le président déchu est toujours détenu.
L’option pacifique de règlement de la crise semble donc ne pas donner jusque-là de résultats probants. L’option très décriée au sein de l’opinion est celle d’une intervention militaire en cas d’échec de la diplomatie.

Plusieurs pays ont d’ailleurs affiché leur volonté d’y participer en fournissant des soldats. En tête, le Nigéria, Côte d’Ivoire, Sénégal et …le Bénin.

Le gouvernement du président Patrice Talon a affiché sa volonté d’engager des soldats béninois dans une intervention militaire pour forcer la main aux putschistes. Pour cela, il a estimé n’avoir pas besoin de requérir l’accord préalable des députés. Le cas échéant, l’Exécutif ne violerait-il pas les prérogatives des parlementaires contenues dans l’article 101 de la constitution ?

Face à cette question du directeur de publication du quotidien Bénin Intelligent, Vitali Boton a procédé d’abord à une clarification. Cette disposition de la Loi fondamentale ne convient pas au cas d’espèce. «L’article 101 de la constitution que vous mentionnez évoque la notion de « déclaration de guerre ». C’est elle qui nécessite un accord préalable de l’Assemblée nationale», a-t-il indiqué.

Or, «Dans la situation actuelle au Niger, nous ne sommes pas en présence d’une déclaration de guerre à venir, mais plutôt d’une intervention dans le cadre de la Cedeao. C’est la force en attente de la Cedeao, dont le mandat procède du Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité, adopté en 1999, qui a été activée», a développé Vitali Boton.

Un mécanisme auquel le Bénin «a souverainement et librement adhéré avec l’accord de l’Assemblée nationale en son temps, s’apparente aux opérations de maintien de la paix déployées par les Nations unies à travers le monde et auxquelles notre pays a toujours participé sans recourir de manière systématique à l’accord du parlement», a-t-il poursuivi.

Par conséquent, voir des militaires béninois impliqués dans une opération de rétablissement de l’ordre constitutionnel ne constituerait pas « une violation des prérogatives de l’Assemblée nationale».

Le porte-parole du président Louis Vlavonou assure que «L’Assemblée nationale du Bénin exerce son rôle de manière indépendante et impartiale, et tout en étant majoritairement favorable à l’action du gouvernement, elle reste attachée à ses prérogatives constitutionnelles».

Quid du parlement de la Cedeao ?

En la matière aussi, le parlement de la Cedeao n’est pas compétent. Celui-ci «joue principalement un rôle consultatif et peut formuler des recommandations sur diverses questions, mais son rôle en matière d’autorisation de déploiement militaire n’a pas clairement été établi par le traité révisé, ni par les textes qui le régissent en particulier. En pratique, les décisions concernant le déploiement de la Force en attente de la Cedeao impliquent généralement des consultations et des décisions prises au niveau de l’organe qui aujourd’hui encore reste l’organe suprême de la Cedeao, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement. Depuis plusieurs semaines, vous l’avez constaté, c’est elle qui est à l’œuvre».

Néanmoins, « le Parlement de la Cedeao s’implique activement dans la crise politico-militaire et institutionnelle au Niger», a rassuré Vitali Boton.

 

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