Les mots français de “civil” contre “militaire” ou la tragédie alphabétique des élites africaines “aliénées et chosifiées”.
(Pour une sortie boologique de l’impasse cedeaoienne face à la crise nigérienne)
Introduction
Le rire est la grande méthode pour amortir la charge émotionnelle d’une situation; car, les paramètres de sa résolution impliquent les limites de soi-même. Et dans la crise politique et institutionnelle induite par le coût d’État survenu le 26 juillet au Niger, les politiques africains au haut sommet sont limités par l’irrédentisme de la langue française. Comment est-ce que les Africains peuvent revendiquer les mots français pour résoudre un problème nigérien, posé dans les termes d’une impuissance linguistique d’aliénation? Il suffit de se rappeler que les mots “civil” et “militaire” n’épuisent pas l’impuissance et la stérilité des institutions néocoloniales de gestion des peuples ouest africains qui ont leurs propres organes constitutionnels de gestion du pouvoir, depuis sa dévolution jusqu’à sa reproduction boologique.
Qu’est-ce qui est en question? Que faut-il comprendre et quel est le défi de changement de paradigme dans la dynamique institutionnelle du XXIe siècle, depuis le Mali, la Guinée, le Burkina-Faso et le Niger?
1. La langue, une constitutionnalisation de la dynamique historique des institutions
La langue, selon DIAKITÉ et KREBS (2016) « est un moyen de communication, mais aussi l’un des éléments essentiels de l’identité individuelle, collective et nationale des locuteurs qui la parlent ». Tout simplement, la langue est la constitution de toutes les normes, valeurs et artefacts d’un groupe, d’une société ou d’une fédération. Elle est une dialectique au sens de servir comme un moyen de communication tout en demeurant la substance des connaissances communiquées.
Cette dialectique en langue adja- kouaro est appelée fa ou ifa ; et c’est pourquoi, en Afrique de l’ouest, il est dit que fá est la matrice de l’existence. Certes j’écris en français, mais le sens et significations véhiculés ne seront pas français; parce que je pratique le néologisme, une loi de la linguistique qui a permis à la langue française elle-même d’être un produit du latin, amalgamant les suffixes et préfixes européens. Ceci dit, les Français en imposant la langue française ou les Américains en bénéficiant de l’anglais, n’ont pas créé ou annulé la rationalité des Africains; car, au demeurant, selon le paléontologue COPANS, les Européens ont comme ancêtre le NOIR. Comment peuvent-ils penser qu’en imposant le détail d’une existence “civile” versus “militaire”, ils auraient annulé la rationalité ouest-africaine ? La rationalité ouest-africaine annule-t-elle le distinguo occidental “civil” contre “militaire”? La vision africaine du pouvoir impose une éthique comme valeur attachée à l’institution politique; et le défaut de cette variable humaine, annule la charge solaire de l’individu qui a reçu la garde du pouvoir. Cela peut traduire in fine la raison du retour des militaires au pouvoir en Afrique de l’ouest! Est-ce qu’un militaire n’est-il pas un civil ? La rationalité ouest-africaine ne bat-elle pas en brèche ce distinguo propre au projet de la modernité européenne qui n’engage pas la vision africaine des compétences de gestion d’une institution politique?
2. L’escroquerie européenne du “civil” contre le “militaire”
La fonction du substantif militaire qui est en même temps un adjectif, n’épuise pas le sens occidental du mot civil.
2.1. La notion de civil
Le civil selon MORFAUX est « ce qui concerne le citoyen » p. 46; et le citoyen, c’est « l’individu jouissant des droits politiques (ex. Vote) et soumis à des obligations définies envers la nation et l’État (ex. service militaire) p.47. On saisit par ces définitions qui tombent à point que le “service militaire” n’exclut pas un militaire de l’identité citoyenne. Les subtilités définies dans les dictionnaires et la littérature générale ou spécialisée qui opposent “l’habit civil” à “l’uniforme militaire”, font partie d’un raffinement lié aux bouleversements sociologiques des formations socio-économiques occidentales, constitutives de l’éducation et de la culture européennes; elles sont d’ordre cognitif appuyées par une catégorisation financée par l’ordre capitaliste des intérêts de classe dont les luttes ont mené les sociétés occidentales dans la dynamique des élections qui servent de garde-fou à la rupture du contrat social. Cette leçon d’histoire ne peut effacer les faits sociologiques des apprenants militaires formés en quelque autre endroit du monde.
2.2. Le militaire
Le militaire ou « membre de l’armée » Dic Univ.de Poche (1994: p. 347) dérive de “militant” ou « qui lutte, qui agit pour un parti ou une cause » p. 347. Ces définitions prouvent à souhaits que la langue dans sa dynamique a servi à catégoriser des faits et à servir de moyen de communication afin de servir comme histoire et socialiser les générations héritières des institutions et de l’ordre constitutionnel i.e. la langue qui transmet les conditions d’adaptation et de reproduction; mais qui n’exclut pas les réformes, les ruptures et les révolutions.
En somme, l’emploi militaire sert les intérêts d’une classe sociale ou d’une cause nationale; il n’exclut pas le militaire de l’identité civile, membre de la société civile générale.
Alors, vouloir opposer l’ordre civil à la fonction militaire, est un anachronisme, une escroquerie manifeste pour constituer les pouvoirs de la CEDEAO en des potentats au service des intérêts des puissances occidentales de l’Union européenne et des États-Unis. Les présidents s’en vont en guerre, feraient exercer à leurs États, la fonction militaire; ce qui les constitueraient en des identités civiles occidentales contre la cause africaine des normes, valeurs et artefacts. D’ailleurs, si le “civil” est opposé au “militaire”, pourquoi pendant les joutes électorales dites “démocratiques”, fait-on voter les “militaires”? Qu’en est-il de la rationalité ouest-africaine du pouvoir dans l’ontologie cedeaoienne ?
3. La rationalité du paradigme africain
D’abord, rappelons une image de poids: pourquoi aux États-Unis, le futur président doit avoir une expérience ou fait son service militaire? Dans le cas de l’ancien président OBAMA, pour compenser cette disposition, on a dû lui faire une visite sur une base militaire de Hawaï. Et dans maintes institutions du pouvoir, l’uniforme fait partie de l’arsenal du dauphin présidentiel comme dans les constitutions royales, un peu partout dans le monde.
Cette disposition reste une prérogative africaine: c’est un militaire ou guerrier qui assume le pouvoir dans les institutions africaines, quoique pour dévaloriser les institutions africaines, une ethnologisation du langage juridique privilégie le groupe de mots « chefferies traditionnelles » ; et il est temps de se rappeler les paroles du paléontologue Yves COPANS selon qui l’ancêtre de l’Occidental est le NOIR; alors, que dirait-on en recourant au syllogisme?
« Le Noir s’organise dans des chefferies traditionnelles; Or, l’Occidental est un descendant du Noir; donc, les institutions des Occidentaux sont aussi des Chefferies traditionnelles ».
Et puisque c’est l’épistémologie africaine qui véhicule selon la Boologie, science des normes, valeurs et artefacts africains, la rationalité ouest-africaine, le militaire africain exerce une fonction qui ne l’exclut pas de l’appartenance à l’identité civile. Mieux, cette clarification induit à considérer le cadre général des expériences de retour des militaires au pouvoir dans une perspective de déconnexion (Samir AMIN) de l’imposition du présumé modèle européen de l’emploi civil pour construire la puissance économique des États ouest-africains. Les budgets militaires en vogue dans les démocraties occidentales prouvent que ce sont les militaires qui exercent le pouvoir politique réel dans le sens où l’approvisionnement des civils européens en produits miniers et ressources naturelles pour satisfaire leurs besoins sociaux et même civils, repose sur la politique des guerres exportées en Asie, en Méditerranée, en Afrique ou en Amérique latine. Il serait intéressant de questionner aujourd’hui, les raisons qui ont motivé le retour des militaires devant la scène politique ouest-africaine ? Est-ce un luxe ou une nécessité ultra-Constitutionnelle?
4. Le paradigme ouest-africain de la déconnexion de la stérile indexation du “civil” contre le “militaire”
Il y a un adage de la jeunesse qui stipule que deux bandits ne peuvent se partager “vécé” en langue fongbé, ou vingt-cinq francs. Le problème revient à identifier celui qui aura 13 francs des deux; et qui acceptera de garder les 12 francs. Les militaires partagent la même éthique quelle que soient le temps et le lieu.
4.1. Le retour du refoulé
Les perversions des puissances militaires ne sauraient prospérer face aux armées africaines au pouvoir; malgré la puissance de feu technologique des colonisateurs, on connaît les limites et défaites des armées européennes et américaines en Indochine, en Asie, en Afghanistan, etc. N’eurent été les troupes des Tirailleurs, des soldats dits indigènes, des noirs américains, on sait le peu de cas qu’Hitler et l’armée allemande aurait fait des Français et Anglais.
L’objectif des puissances occidentales est d’éviter la gestion du pouvoir par les élites des États ouest-africains, y compris les civils et les militaires, y compris les civils en service militaire à cause de leur éthique. Les civils eux, privilégient le népotisme, le régionalisme, la corruption, la prévarication; ils sont ceux qui ré-expatrient les aides au développement et meurent à l’étranger, impuissants devant les agissements des blancs qui les délestent des fonds volés aux budgets nationaux.
Cependant, les militaires au pouvoir devraient privilégier les institutions des langues nationales et faire l’économie des échecs assourdissants des institutions dites démocratiques, ou civilo-militaires d’emprunt français ou anglais, ou américain. L’Afrique de l’ouest francophone, c’est soixante-trois ans d’impuissance institutionnelle, d’infertilité organique et de stérilité civile. Le retour à l’ordre d’emprunt occidental signifie la continuité du principe : “les mêmes causes provoquent les mêmes événements”. C’est une épée de Damoclès qui pèse sur le Mali, la Guinée, le Burkina-Faso, et bientôt le Niger. Le retour au pouvoir des militaires suppose le retour aux institutions ouest-africaines de gestion de la sociabilité des populations; et dans cette sociabilité, il n’existerait plus le “civil” contre le “militaire” qui est une vue européenne. C’est le retour de l’ordre refoulé. Une part de créativité est de mise pour faire advenir la raison de la gestion politique interrompue par l’immixtion des puissances occidentales et étrangères dans la dynamique de production et reproduction des formations sociales et économiques (Karl MARX et Friedrich ENGELS, 1990) de l’Afrique de l’Ouest. Une telle lecture tire sa raison de l’exemple donné par le président nouvel élu du Bénin en 2016.
On se souvient de la proclamation solennelle du président Patrice Talon peu après son élection: « l’Afrique est de religion Vodùn » (je vous fait grâce de la suite).
4.2. L’ordre mémoriel comme moteur économique et politique
L’expression Vodùn traduit un paradigme ou une image grandiose de l’excellence de l’histoire des grands bâtisseurs de l’Afrique de l’Ouest; Soundjata Kéita, Samory Touré, Gbèhinnazin, Kaba, Bio Guéra, Oséi Tutu, Ouattara, etc. Ce sont des noms attachés au – Fása malien, sénégalais, et guinéen;
– Sankofá ivoirien et ghanéen;
– Fáso ou fáni burkinabè et nigérien;
– Afá togolais;
– Ofá béninois;
– Ifá nigérian;
– Fáng camerounais, etc.
Il faut découvrir dans cette énumération, le radical ou le substantif « fá » qui est le système métaphysique des normes, valeurs et artefacts appelé du nom Vodùn au Bénin ou Orisha au Nigeria. La civilisation mondiale du Vodùn n’est plus à démontrer aujourd’hui.
Au Bénin, l’ancien président Nicéphore Dieudonné Soglo (1990-1995) en a perçu et initialisé le moteur comme « 10 janvier ». Il en a deviné la variable macroéconomique; Mathieu Kérékou (1996-2006) en a encensé le cadre juridique de la légitimité ; Yayi Boni en a instrumentalisé le détail de subvention financière ; et Patrice Talon lui a donné une dimension touristique dans ses chantiers de la réforme institutionnelle.
La place du Vodùn n’est pas dans un « musée » (Axelle KABOU, 1991); car, le Vodùn est au service de la satisfaction des besoins des populations pour une existence macroéconomique et microéconomique.
Le retour des militaires-civils au pouvoir trahit le bégaiement aliénant du “civil” versus “militaire”; c’est l’effondrement de l’astuce de chosification des peuples cedeaoiens par les constitutions inspirées des parangons de substitution occidentale. Les langues nationales garantissent les Constitutions mémorielles pour ne pas dire « ancestrales ». L’Africain ne peut créer en langue française et anglaise ; on ne peut créer qu’en langue nationale, en adoptant le régime social et législatif de la « fédération » pour rassembler dans une équation mathématique les économies des Hooxo, des Zangbeto, de Oro, de Vodùn Dan ou l’industrialisation par Vodùn Gou. L’archéologue Obaré BAGODO, (2020) a insisté dans ses travaux sur le système pyrométallurgique millénaire des civilisations de la « baie du Bénin et de son arrivée-pays » et de la « divinité Ogun/Gu au XXIe siécle ».
Il s’agit, puisque le droit présente et décrit en s’adaptant au contexte, le cadre de règlementation des structures et des fonctions du système social, pour le retour au pouvoir des patriotes civilo-militaires, de rétablir la Constitution du Vodùn et de l’adapter aux besoins de la souveraineté de Lègba, la Coopération avec Tchè-Toula et la construction de l’économie et de la puissance du Fá-développement.
La paresse dite “retour à l’ordre constitutionnel” est une lecture piégée inspirée de l’aspect monétaire de l’aide au développement ; c’est le tonneau des Danaïdes, et soixante-trois ans d’impuissance ont édifié et imposé le fait sociologique du retour des patriotes au pouvoir. L’ordre vodùn perçu par les différents présidents du Bénin et proclamé aussi bien par Soglo et Talon est de cette virtualité. Et la Boologie appuie le 10 janvier et la dynamique des institutions du peuple au cœur de l’analogique vision du changement de paradigme.
5. Et finalement, civile ou militaire, la guerre cedeaoienne?
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international avec toutes les institutions onusiennes sont au service de Davos, symbole de la réinitialisation de l’économie internationale qui a commencé avec le COVID -19. La guerre cedeaoienne fait partie de la guerre par les paradigmes; et celui de “retour à l’ordre civil” contre les “militaires” nigeriens entre dans le cadre du modèle dans lequel les États africains ont été définis: « Pays à risque de fragilité, de conflit et de violence » P/FCV. Pour faire face aux catastrophes déjà programmées, « la Banque mondiale a intensifié son soutien aux pays FCV en Afrique par le biais de l’association internationale de développement (IDA). Au cours des trois dernières années, les engagements de l’IDA aux pays FCV en Afrique ont presque doublé, passant d’environ six milliards de dollars sous l’exercice IDA 17 à onze milliards de dollars jusqu’à présent sous l’exercice IDA 18. Au cours des trois prochaines années, la Banque mondiale investira près de sept milliards de dollars au Sahel. » (Raymond ASSOGBA, 2020: P. 114).
Il faut comprendre que la guerre cedeaoienne présumée, qui est d’assurer le retour à un ordre constitutionnel va déraper, pour être du business financé par la Banque mondiale, la Société financière Internationale (IFC) et l’Agence multinationale de garantie des investissements (MIGA); ces institutions sont « engagées à apporter leur soutien aux investissements privés dans les pays en situation de fragilité, conflit et violence » (op. Cit.). Derrière tous les discours et débats des satrapes sur le diptyque “civil” et “militaire” se cache le code d’investissement ayant comme nom le Sahel. C’est le wait and see.
Conclusion
Il faut se réveiller avant le soleil pour comprendre l’enjeu financier et économique qui se cache sous la levée de bouclier déclenchée par la situation politique du Niger; et la junte qui vient de fixer à « trois ans » la durée de la transition ne sait pas encore peut-être, l’envergure impliquée par les jeux de mots sur le civil et le militaire. Le changement de vision basé sur une Constitution qui affirme les langues nationales, les institutions organiques nourries par ces langues et une créativité qui alterne le financement de l’ordre par les institutions nationales et la coopération internationale, peuvent garantir le passage à un ordre multi- polaire. Il faudrait abandonner aux Français, Anglais et Américains leurs institutions, afin de ramener la quiétude et la paix dans le savoir sur les institutions nigéro-nigériennes. Il devrait en aller ainsi pour les autres pays, faisant de la souveraineté monétaire un niveau indiscutable. Les autres pays qui continuent de traîner le boulet des débats “civil” et “militaire”, devraient y réfléchir par deux fois avant de penser à la guerre. C’est se tromper d’ennemi et prouver que non seulement les richesses africaines se vendent comme des choses; mais, surtout que les élites sont devenues une chose; elles ne pensent plus.
Pr Raymond Coovi ASSOGBA,
Maître de Conférences des Universités/CAMES
Docteur d’État en Sociologie du Développement.
Références bibliographiques
1. DIAKITE Namory et KREBS Viola, « Langues africaines dans un contexte urbain: la situation du continent et le cas du Sénégal et de la Tanzanie » in Droit et Culture en ligne, 72/2016-2, mis en ligne le 26 septembre 2016, consulté le 03 août 2020 à 18h 30, URL: http/journalsopeneditions.org/droitculture/3944.
2. AMIN Samir, La déconnexion. Pour sortir du système mondial, Édition La Découverte, Paris, 1986.
3. ASSOGBA Coovi Raymond, Nouvel esprit scientifique des pensées de la Boologie à l’orée du XXI e siècle. L’Âge ~d’or inattendu est disponible, Generis Publishing, Chisinau, 2020.
4. BAGODO Obaré, Quatre millénaires de techniques, arts, cultes et métiers des métaux dans la baie du Bénin et son arrière-pays. Place et rôle de la divinité Ogun / Gu au XXI é siècle, École du Patrimoine Africain, Porto-Novo, 2020.
5. DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE POCHE, 40.000 mots de la langue française. 10 noms propres. Annexes grammaticales et encyclopédiques, Hachette, Paris, 1983.
6. KABOU Axelle, Et si l’Afrique refusait le développement ? L’Harmattan, Paris, 1991.
7. MARX Karl et Friedrich ENGELS, L’idéologie allemande, Éditions Sociales, Paris, 1980.
8. MORFAUX Louis-Marie, Vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, Armand Colin, Paris, 1980.
LIRE AUSSI: [TRIBUNE DE L’INTELLIGENT N°02] L’Afrique, à la croisée des chemins
2 Commentaires
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Bravo, Prof Assogba, pour cette belle plume contestataire et revendicatrice.