Sylvain Itte et militaires français : Macron cède à la demande du Niger après des mois de résistance

Paris va enfin rapatrier son ambassadeur au Niger Sylvain Itte. Ses militaires aussi. Après des semaines de résistance, le président Emmanuel Macron a fini par céder à la pression des nouvelles autorités militaires et de la rue.

« L’opération Barkhane a été un succès. Ces pays ont été frappés par des coups d’état. Dans les prochaines heures, notre ambassadeur va rentrer en France. Nous mettons aussi fin à notre coopération au Niger, les militaires déployés là bas, eux aussi, rentreront d’ici la fin d’année », a-t-il déclaré ce dimanche soir lors d’une sortie médiatique sur les chaînes TF1 et France 24.

Cette décision annoncée au milieu d’une interview constitue une «défaite diplomatique» pour Paris, commente Richard werly correspondant France/Europe pour le quotidien suisse Blick-Paris interrogé par France 24.

Vendredi 25 août, l’ambassadeur Sylvain Itte avait été déclaré persona non grata. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) dirigé par le Général Tiani, chef de l’État lui a donné 48h pour quitter le territoire national. Paris s’y était opposé, et dit ne reconnaître comme seul pouvoir légitime le régime déchu de Mohamed Bazoum toujours détenu.

Depuis lors le diplomate français vivait cloîtré au sein de la représentation. Approvisionnement en aliments, électricité…tout a été coupé et les entrées et sorties filtrées. Suite à l’aval de la justice, la police a été même instruite pour procéder à son arrestation et expulsion.

Outre l’ambassadeur, les militaires français étaient aussi au coeur du bras de fer. Depuis des semaines, de gigantesques manifestations populaires réclament le départ des soldats français de la force Barkhane qui se sont repliés à Niamey après avoir été chassés du Mali. Ce sont environ 1500 éléments, engagés “officiellement” dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Paris avait toujours déclaré illégitimes les autorités issues du coup d’État de mercredi 26 juillet. Emmanuel Macron avait donc boudé toutes les décisions et actes émanant de celles-ci, affichant clairement son soutien à toutes les initiatives de la Cedeao, y compris une intervention militaire en vue de rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions.

Une aventure largement rejetée par les opinions publiques, la société civile et même des partis politiques partout en Afrique. Le traumatisme lié à l’intervention militaire en Lybie reste,en effet, vivace.

Ce même dimanche, le Niger a fermé son espace aérien aux avions français.

Par Sêmèvo B. AGBON

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