Depuis le congrès du parti Les Démocrates, Boni Yayi lance les hostilités pour 2026. Nous avons « mis en place une équipe solide de combat destinée à conduire à une victoire éclatante notre parti et le peuple béninois dans les confrontations des élections générales de 2026 », avoue-t-il. L’ancien président de la République aime surfer sur les mécontentements inhérents à toute gouvernance sociopolitique. Il l’a encore démontré dimanche 15 octobre. Sa toute première déclaration à l’issue de son élection comme président du parti Les Démocrates, est, en effet, un recueil de flèches directement tirées contre son successeur, Patrice Talon dont il n’a jamais digéré la gouvernance.
Dans ce sens, voici les 4 arguments ou situations de campagne qu’il entend dresser en défaveur du camp de la Rupture. Ils sont tirés de sa déclaration :
« Le pain et la liberté »
« Les populations du Bénin espèrent venir à bout de la misère et comptent sur nous pour leur assurer de nouveau le pain et la liberté. »
Aux yeux de Boni Yayi, la gouvernance de Patrice Talon a paupérisé les masses. Il lui reproche aussi de « saccager » les libertés individuelles. Il prône alors un changement de « camp » dès de 2026. Autrement l’opposition, appelle-t-il, doit s’unir pour « mener ensemble le combat de restauration de la démocratie, de l’État de droit, des droits de la personne humaine et du panier de la ménagère »
« La libération des détenus politiques et le retour sans condition des exilés politiques »
Un autre argument phare tout trouvé par Boni Yayi, c’est « la libération des détenus politiques et le retour sans condition des exilés politiques ». Dans cette dernière catégorie, l’opposition inscrit notamment l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, l’ancien ministre de la Justice (2013-2015) Valentin Djènontin dont le fils Elie Djènontin est élu secrétaire à la politique sanitaire du parti Les Démocrates, Komi Koutché, ancien ministre de l’Économie et des finances et des programmes de dénationalisation, Léhady Soglo, ancien maire de Cotonou.
Quant aux « détenus politiques », ce sont le professeur Joël Aïvo et l’ancienne ministre Reckya Madougou, candidats recalés à la présidentielle de 2021. Ils sont tous deux condamnés la même année respectivement à 10 ans de prison ferme pour complot contre l’autorité de l’État et blanchiment de capitaux et à 20 ans d’emprisonnement pour financement du terrorisme. Hormis ceux-ci, les détracteurs du pouvoir jugent « politique » la condamnation d’autres jeunes pour diverses infractions.
Régionalisme
« Aujourd’hui, chers compatriotes, la recherche du développement équilibré et harmonieux de toutes les régions de notre pays est délibérément mis sous le boisseau ».
Boni Yayi estime donc que la gouvernance Talon ne favorise pas équitablement toutes les régions du pays. Alors qu’il passe pour le chef d’État le plus régionaliste. Pendant son règne, il aimait à menacer de faire « venir les miens ».
La fermeture des frontières avec le Niger
Le Bénin « vivra ainsi dans la paix avec les pays voisins et vivra toujours dans la grâce de Dieu, le miséricordieux dont les bontés sont inépuisables et la miséricorde illimitée ».
Boni Yayi n’apprécie pas la solidarité du Bénin de Patrice Talon aux décisions de la Cedeao, en réaction au putsch intervenu au Niger contre le président Bazoum. Il en fait donc l’un de ses arguments favoris de campagne pour 2026. Le 7 octobre dernier, l’ancien président s’est d’ailleurs rendu au chevet des transporteurs bloqués au parc de Malanville depuis la fermeture des frontières Bénin-Niger.
Par S. A.