Thione Niang, Un optimiste à la conquête du Sénégal

1,6K

Au Sénégal, Thione Niang a affiché son ambition de briguer la magistrature suprême lors de la présidentielle de février 2024. Il entend implémenter au niveau étatique, les combats qu’à titre personnel il mène depuis des années au profit du développement socioéconomique.

« Sans vous le Sénégal ne se fera pas. Donc je vous invite avec toutes mes forces à répondre à cet appel. » La chute est incisive. Point levé et très sûr de lui, Thione Niang, bouclait par ces mots décisifs, une séance d’échange en France avec des membres de la diaspora. Celui qui vient d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal, est le prototype d’une jeunesse résiliente, engagée qui veut prendre les commandes politiques.

Depuis des années déjà, il s’est imposé comme un infatigable acteur de développement durable, inclusif dans son pays natal et sur le continent africain. Investir en Afrique et donner pousser son pays quelque soit le confort trouvé ailleurs, Thione Niang en a fait des valeurs morales et un devoir patriotique. En ce sens, sa vie et son parcours en plus d’inspirer, se rapportent à l’action.

Thione Niang, 45 ans, est né le 8 janvier 1978 à Médina Baye, au Sénégal. Douzième enfant d’une famille qui en compte 28, il n’a pas échappé à l’aventure. Arrivé à 22 ans aux Etats-Unis après trois demandes infructueuses de visa d’étudiant et sans famille d’accueil, il a bravé itinérance, exercé plusieurs emplois d’appoint pour s’insérer.

Bien que le ciel ait couronné à terme son audace d’une ascension fulgurante, le jeune n’a renoncé à son Afrique où des vies vivotent en dépit de l’immensité des ressources naturelles et minières. Son énergie entrepreneuriale et militante, il le mettra donc au profit de ce continent.

Avec la star Akon, il apporte la réponse à l’une des préoccupations brûlantes du continent : l’électrification rurale. Au-delà du Sénégal, d’autres pays bénéficient alors des actions de Akon Lighting Africa visant à apporter la lumière à 600 millions de foyers et communautés africains grâce à l’énergie solaire durable.

Outre la lumière, la faim, l’autosuffisance alimentaire. Là-dessus Thione Niang se fait fermier. Une humilité intriguante dans une Afrique où des intellectuels imbues de leur de diplômes évitent les terres arables.

Au Sénégal, les images où on le voit en chapeau de berger peulh, débardeur, jean délavé et bottes font l’actualité. Le jeune Thione Niang est initiateur de “JeufZone farms”, plateforme consacrée à l’agriculture durable, la production, la commercialisation, la distribution et la conservation des produits agricoles, avec une priorité donnée aux produits locaux.

LIRE AUSSI:

Bénin : L’Ortb et le Cmajb deviennent Srtb S. A

Avec “Give1Project digital skills academy” il contribue à l’éducation numérique. En réalité, ces différents secteurs constituent des domaines de prédilection où il s’est positivement illustré au pays de l’Oncle Sam.

L’obsession secrète du jeune est de reproduire, en Afrique, le miracle Obama dont il est l’un des acteurs. Le 44e président des États-Unis d’Amérique connaît bien Thione Niang. En 2006, il lui a dédicacé “L’Audace d’espérer”. Thione fait partie d’ailleurs des acteurs de ses deux mandats à la tête de la première puissance mondiale.

Les deux se sont rencontrés en 2006 à une réunion des membres du Parti démocrate et des responsables des Jeunes Démocrates des États-Unis YDA.

En juillet 2007 lors de la convention nationale du parti à Dallas il est le premier Président noir élu des Jeunes Démocrates de Cuyahoga County (Cleveland, Ohio). Plus tard, il officie aussi en qualité de conseiller spécial chargé de l’éducation et de la jeunesse au Congrès américain pour le 11ème District.

Le goût prononcé de ce jeune particulièrement pour les questions d’agriculture, éducation et inclusion ne viennent donc pas du rien. Ce sont des ”secteurs de souveraineté, d’autodétermination” encore en jachère en Afrique. Il partage la vision Obama selon laquelle « L’Afrique a besoin d’hommes forts ».

Son engagement ne vise donc qu’à « faire émerger des jeunes leaders susceptibles d’influencer positivement et de manière impactante le monde de demain ». Auteur, il mène ce même engagement désintéressé dans ses productions littéraires aux titres suffisamment éloquents : “Lettres à mes soeurs” (2014), “Mémoire d’un éternel, “Entrepreneur social: 15 clés du succès” (2017), “Demain tu gouvernes le monde” (2019) et “Gorgui, l’enfant optimiste” (2021).

«Chacun de ces livres n’est pas simplement un récit, mais une incitation à agir», va commenter un observateur. En dehors du continent et assagi par son propre parcours, Thione Niang s’interdit toute indifférence face aux défis colossaux de changement en Afrique. Conférencier international, il a œuvré dans plus de 100 pays à la conscientisation des jeunes à qui il a inculqué les valeurs du leadership et de l’entrepreneuriat social.

Vision pour le Sénégal

Thione Niang veut compter dans le destin d’une Afrique intégrée et singulièrement un Sénégal prospère. « Dans 50ans, 60 ans qu’est-ce qu’ils diront de nous ? qu’est-ce qu’ils vont raconter de notre histoire ? quelle histoire on va écrire pour le Sénégal ? quelle position on va occuper dans l’histoire du Sénégal ? C’est notre tour, demain c’est aujourd’hui.» Une série de questions graves qui, lorsqu’on a fini de les poser, il faut engager les réponses dans l’unité.

« On doit avoir le courage de rêver pour le Sénégal, pour une meilleure santé pour nos populations, pour l’évolution de notre éducation, pour donner la dignité à notre jeunesse pour qu’elle arrête de prendre la mer et mourir sur la mer pour aller chercher l’eldorado qui ici n’existe plus », insiste-t-il.

Il ne s’agit pas pour lui de prôner l’enfermement en ce XXIe siècle. Thione Niang donne sens au proverbe africain selon laquelle « l’herbe est verte là où on l’a arrosée ». D’où il faut créer les conditions qui maintiennent les jeunes sur place, les amener à déployer leur énergie au profit de la terre mère et leur éviter le piège du mirage occidental qui capte et happe.

Les révélations de l’enquête mondiale Gallup (2020) sont à ce titre glaçantes : 52 % des jeunes Sénégalais expriment l’intention d’émigrer. Les intentions d’émigration des Sénégalais sont plus élevées parmi les jeunes (52 %) et les chômeurs (50 %).

Le Sénégal est ainsi devenu le deuxième pays de la Cedeao dont les flux d’émigration vers les pays de l’Organisation internationale de coopération et de développement économiques (Ocde) sont les plus élevés, après le Nigéria.

Alors que l’Europe est à bout de souffle et les politiques anti-immigration se multiplient, le candidat à la présidentielle Thione Niang prend au sérieux la question.

« La mer, la méditerranée aujourd’hui est devenue un cimetière pour nos enfants. Nous on doit poser des actes pour changer de paradigme pour nos enfants. Ça dépendra de chacun d’entre nous, de ce que vous allez poser ici en France et pour votre beau pays aussi. Il faut rester fort ici et pouvoir aider votre maison et ne jamais oublier d’où nous venons, ne jamais oublier que la maison vous attend », disait-il à l’auditoire diasporique de France.

Une reconnaissance mais aussi un appel à la diaspora à demeurer un acteur majeur du développement local. Selon la Banque africaine de développement, la diaspora sénégalaise finance le développement local à hauteur de 2 562 millions de dollars US de transferts de fonds par an, représentant 10,5 % du Produit intérieur brut (Pib) du Sénégal.

« Vous êtes loin mais vous êtes l’espoir de notre continent, vous êtes l’espoir de notre pays, vous êtes l’espoir de toute une communauté », leur lance Thione Niang. Sa candidature pourrait bénéficier d’une large adhésion de la jeunesse assoiffée d’un vent nouveau.

LIRE AUSSI:

Comptabilité dans les églises et mosquées : «Le législateur Ohada vise à édifier un espace propice à une économie bon marché»