En prélude à la 3e édition du Salon national du livre qui se tient du 9 au 12 novembre à Cotonou, le conseiller technique à la culture du ministère du Tourisme, de la culture et des arts, Florent Couao-Zotti a donné une conférence de presse mercredi 8 novembre pour expliquer les ambitions portées par ce salon.
« Les produits culturels tels que le livre sont les seuls qu’on peut lire et pleurer, sont les seuls qu’on peut lire et décider de donner une autre orientation à sa vie. Ce sont les seuls produits qui génèrent des émotions fortes. » Le directeur général de l’Agence de développement des arts et de la culture (Adac), William Codjo en est convaincu. D’où la mission de son agence, « développer la demande autour de ce produit » mais également « travailler avec les professionnels pour que ce qu’ils proposent soit de très grande qualité ».
Le Salon national du livre ambitionne donc de promouvoir la littérature béninoise et la rendre plus compétitive sur le marché international. Une ambition portée par le ministère du Tourisme de la culture et des arts et mise en œuvre à travers l’Adac. Le salon qui en est à sa troisième édition, met en scène l’ensemble des acteurs du livre depuis l’écrivain jusqu’au consommateur final, le lecteur. Il vient « construire un pont » entre les auteurs et le public, notamment « scolaire » auquel une attention particulière est réservée.
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Le salon se tiendra du 9 au 12 novembre sur l’esplanade extérieur du Palais des congrès de Cotonou. Il se veut le théâtre où se croisent auteurs et lecteurs, écrivains et passionnés des lettres et de la littérature et tout acteur de l’industrie du livre. Plusieurs activités et panels sont prévus et convergent tous vers le même thème central ; « Histoire et littérature : quand la mémoire nourrit la création littéraire ».
Rapport Histoire-Littérature
Ce thème fait écho à la politique de déconstruction des idées reçues durant la période coloniale et longtemps après. Le gouvernement s’est lancé dans un processus de correction du narratif actuel, d’une Afrique sans histoire et sans civilisation. Lumière est donc mise sur le passé glorieux de certaines figures emblématiques, fiers symboles de la bravoure et de la résilience du peuple béninois.
A titre d’exemple, le monument de l’Amazone qui trône désormais majestueusement sur le boulevard de la Marina. La statue représentative de Bio Guerra et le monument aux dévoués – qui vient remplacer l’ancien monument aux morts, érigé en hommage aux soldats français – ne sont pas du reste.
Le Salon national du livre 2023, à travers ce thème, offre la possibilité aux producteurs d’œuvres littéraires, de participer à cette restauration de la culture, des valeurs et de l’identité réelle du Bénin et de l’Afrique. L’Afrique, vue par les africains. Il s’agit donc de « faire un attelage entre la littérature et l’histoire » a souligné Florent Couao-Zotti, conseiller technique à la culture du Mtca. D’interroger les rapports entre la mémoire et la littérature, les historiens et les écrivains, le passé et les différentes esthétiques littéraires.
Le salon rassemble plusieurs grands noms de la littérature africaine qui ont réalisé des productions sur ce thème, pour en parler devant public. Il s’agit notamment Kouam Tawa du Cameroun, Eric Joel Bekale du Gabon, Gauz et Laure Bledou de la Côte d’Ivoire Iman Eyitayo et Moudjibath Daouda Koudjo du Bénin, Sami Tchak et Alem Kangni du Togo. A ceux-ci, vont se joindre d’autres auteurs nationaux de tout genre littéraire pour cette grand-messe de la littérature béninoise et africaine.
Enjeu
L’enjeu aujourd’hui est de « travailler sur l’ensemble de la chaîne de valeur pour insuffler une nouvelle dynamique à l’industrie du livre au Bénin » rappelle Koffi Attede, directeur de la Bibliothèque nationale du Bénin. Les organisateurs entendent faire en sorte que le Salon national du livre « devienne un point de ralliement de l’ensemble des animateurs de la chaîne du livre ». Ce qui permettra de faire du Bénin « un épicentre de la production littéraire et de tout ce qui accompagne l’industrie du livre », promet Florent Couao-Zotti.
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Le Salon national du livre 2023 s’ajoute à la série d’actions effectuée par le passé sur initiative du gouvernement et vient mettre en avant, tous les acteurs de la chaîne de valeur que constitue le livre et « les promouvoir » pour « faire vivre une véritable industrie du livre au Bénin » a rappelé Koffi Attede.
Dans cette optique, l’Adac, précise son directeur, va travailler à « identifier tous les maillons » de l’industrie du livre et les « renforcer » pour « améliorer la qualité de l’offre ». Et par la suite travailler à faire accroitre la demande dans le secteur afin « qu’une économie se crée » autour du livre au Bénin.
