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Au croisement des « jouissances » lyriques de Harmonie Byll Catarya et des souvenirs de Djamil Mama Gao qui semblent avoir perdu leur place dans l’histoire, c’est une célébration religieuse des lettres.
La soirée du vendredi 10 novembre a consacré l’ouverture officielle du Salon national du livre édition 2023, ouvert depuis jeudi. La cérémonie tenue sous la houlette du ministre du Tourisme, de la culture et des arts, Jean-Michel Abimbola a mobilisé un public conquis.
« Laissez-vous emporter par les récits qui transcendent le temps et l’espace ». Florent Couao-Zotti, délégué général du Salon national du livre 2023 (Snl) ne croyait pas si bien dire. Le salon s’affiche, véritable « carrefour de la pensée et de l’expression » où se croisent, acteurs de la chaîne du livre, passionnés de littérature, scolaires, aventuriers ou encore de simples curieux.
« Les salons du livres sont des carrefours où les mots se rencontrent, se marient et donnent naissance en effet à de nouvelles histoires ». Ces mots de l’icône de la littérature africaine, Henri Lopez – qui a tiré sa révérence il y a une semaine environ – sont cités par le ministre Jean-Michel Abimbola pour illustrer les circonstances.
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Il rend ainsi hommage à l’illustre disparu, mais également à tous ces hommes et femmes de l’industrie du livre. Ceux-ci, dont le travail « ouvre les portes des mondes inexplorés ».
Histoire et littérature
Le Salon national du livre édition 2023 porte sur le thème : «Histoire et littérature : quand la mémoire nourrit la création littéraire». Ce thème, faut-il le relever, évoque « le lien indissoluble entre la mémoire collective, l’histoire et la créativité littéraire », explique Florent Couao-Zotti.
Le conseiller technique à la culture du Ministère du Tourisme, de la culture et des arts (Mtca) estime que « la littérature est un puissant moyen pour préserver et transmettre des récits mémoriels en explorant de nouvelles perspectives ».
Dans ce sens, « L’histoire et la littérature s’affirment comme les gardiennes de notre passé, les éclaireurs de notre présent et les architectes de notre avenir », renchérit Jean-Michel Abimbola.
La cérémonie d’ouverture officielle du Salon, rassemble une forte délégation d’officiels dont notamment l’ambassadeur de la Chine près le Bénin et le directeur de l’Institut français.
Moments de partage, mais également de doléances.
Au nom des professionnels de la chaîne du livre, Dieudonné Gnammankou a présenté entre autres les ambitions de ses pairs. « Une industrie de la chaîne du livre fleurissante dans notre pays, une professionnalisation de tous les acteurs de la chaîne du livre et dans tous les domaines, un engagement des pouvoirs publics sans faille, au bénéfice des acteurs de la chaîne du livre », énumère-t-il.
Attentes
Comme attentes, il appelle à la promulgation des textes relatifs à la politique nationale du livre et de la lecture publique « et que les professionnels de la chaîne du livre soient associés 4 à 6 mois à l’avance à la préparation » du Snl.

Un appel entendu du ministre. Jean-Michel Abimbola a toutefois déploré une salle pas assez remplie. Il appelle à un engagement commun à faire du livre au Bénin, autre chose « qu’une secte ». Ce qui permettra de faire de l’économie du livre, une véritable industrie au Bénin, comme l’a souhaité William Codjo, directeur général de l’Agence de développement des arts et de la culture (Adac).
Journée de partage
Des cafés littéraires suivis de dédicaces avec les auteurs invités et la conférence débat ont rythmé la journée. Le thème qui a retenu les attentions ce deuxième jour du Snl s’énonce : « Les héros africains en bande dessinée: mode d’emploi ».
La béninoise de la diaspora française, Iman Eyitayo tire son inspiration des héros des mangas. Ceux-ci l’ont entraîné dans leurs aventures durant sa jeunesse. Quel meilleur moyen pour elle donc de toucher la sensibilité des jeunes rêveurs et amoureux d’aventures, cibles de sa plume ? S’assurant néanmoins que ces derniers tirent leçons de ses récits.
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Les participants sidérés par la diversité du panel, craignent par conséquent de la part d’Iman, une confusion identitaire et culturelle. « Il faut que l’auteur se connaisse lui-même pour savoir ce qu’il transpose en étant conscient de ce qu’il transpose » réplique l’auteur des aventures d’Abiola.
À l’opposé, l’écrivain et poète camerounais Kouam Tawa préfère lui, célébrer les « héros anonymes ». Les héros de tous les jours, « les héros oubliés ».
Pour lui, c’est « apporter quelque chose d’essentiel » que de mettre la lumière sur autres que les « héros consacrés » déjà connus. Il a donc choisi de célébrer les « personnes ordinaires qui à un moment de leur vie, ont mené une action extraordinaire ».
« J’ai l’impression qu’en procédant de cette manière, je change le regard des jeunes lecteurs sur leurs réalités », a-t-il confié à Bénin Intelligent. C’est sa participation au combat d’une « Afrique debout ».
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