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Gdiz : Laurent Gangbes parle des vêtements “made in Benin” et de l’interdiction d’exportation de certains produits

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Le comité d’organisation du Salon Afrique Unie a visité lundi 13 novembre la Gdiz. Riche séance d’échanges suivie de visite guidée à l’issue desquelles les membres ont éprouvé une grande admiration face à la révolution industrielle en cours dans cette Zone économique spéciale de Glo-Djigbé immense de 1640ha (sur un total de 10 000ha projetés). Laurent Gangbes, chargé de mission investissements du président de la République a été interviewé à l’issue de la visite sur le made in Benin, son coût et l’opération de rachat du soja par la Sipi.

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Bénin Intelligent : Récemment les béninois se sont demandés pourquoi les premiers vêtements fabriqués au sein de la Gdiz ont été exportés. Où est-ce qu’ils peuvent s’en procurer ?

Laurent Gangbes : Les vêtements fabriqués dans la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé (Gdiz) sont disponibles sur le marché. Mais on n’a pas voulu réserver ça simplement aux exportations.

Il faut savoir que dans le cadre de la loi sur la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé, il y a un dispositif qui permet aux industries qui s’installent dans la zone de produire et d’exporter. Mais, ils peuvent réserver 20% de leurs productions au marché local s’ils ont un marché local.

Donc c’est ce que font les industries qui sont installées là et qui ont un régime qui leur permet normalement d’exporter 100% de leurs productions. Mais, la loi permet à ce que 20% de leurs productions puissent être vendus sur le marché local.

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Donc vous pouvez retrouver ces habits, ces polos à Erevan et chez d’autres revendeurs qui se sont positionnés pour les revendre. Il n’y a pas une interdiction de vendre sur le territoire douanier national. Ils sont à disposition dans des magasins dans le pays.

Les prix sont-ils à la portée du béninois lambda ?

Quand vous achetez des tenues dans le monde entier, ceux qui ont les moyens achètent et ceux qui n’ont pas les moyens n’achètent pas. Ce n’est pas du social.

C’est une entreprise qui s’est installée. Elle fabrique ses produits et les met sur le marché. C’est parce que c’est chez les béninois qu’on doit les leur vendre cadeau ? Ce n’est pas possible. Nous sommes des gens sérieux.

Les producteurs ne sont pas lésés. Les prix qui sont affichés sont des prix au niveau international. Normalement ces prix doivent permettre aux producteurs d’avoir un prix qui rémunère le travail effectué.

Les personnels béninoises et béninois qui travaillent à la Gdiz sont payés tous les mois. Le coton est acheté également. Dans ces conditions, l’investisseur qui installe son unité de production détermine des prix auxquels il veut vendre ses produits.

L’État ne peut pas obliger une entreprise à vendre à un certain prix. L’État ne rentre pas dedans. Ce sont les industriels qui vendent au prix qui leur permet de couvrir leurs charges et de se dégager une marge. C’est comme ça partout.

Il y a aussi l’interdiction d’exportation de certains produits dont le soja, qui est désormais racheté par la Sipi. Beaucoup de producteurs se demandent si cette opération leur permet d’avoir leur intérêt.

Bien évidemment. Celui qui produit et qui vend sa production à la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé à l’opérateur qui a été identifié pour racheter ses produits, l’opérateur l’achète au prix international. Donc si le producteur béninois devait le vendre lui-même directement, il le vendrait au prix international. Simplement.

Les investissements que l’État est amené à faire de sorte que les produits puissent sortir des champs, les pistes notamment, l’État se dit qu’à un moment donné il faut faire en sorte que les produits ne soient pas vendus dans des territoires à côté du nôtre sans que l’État ne puisse récupérer une partie de la taxe qui lui permet de pouvoir continuer à investir dans le pays, continuer à améliorer les conditions, le sort des producteurs.

Si on regarde bien les prix, les producteurs ne sont pas lésés. Ce sont les intermédiaires qui peuvent se sentir lésés. Pas le producteur. Les prix qui sont affichés sont des prix au niveau international. Normalement ces prix doivent permettre aux producteurs d’avoir un prix qui rémunère le travail effectué.

Les militaires que vous voyez en tenue là, tout est fabriqué ici.

Quid des treillis des Forces armées béninoises ? Elles constituent quand même un important effectif.

Les militaires que vous voyez en tenue là, tout est fabriqué ici. On avait déjà les bons de commande comme depuis toujours et le chef de l’Etat a dit «Tout de suite arrêtez-moi tout ça. Tout ce qu’on fait dans le pays, tout ce qu’on achète en termes de tenue dans le pays doit être fabriqué dans la Gdiz».

Donc, on produit, on livre. On fait en sorte également que cette compétence ne soit pas exclusivement réservée à la Gdiz. Il y a des industries de taille plus modeste que celles de la Gdiz qui fabriquent également. De manière à diffuser cette compétence sur beaucoup plus de prestataires.

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