Le Bénin et les Pays-Bas amorcent véritablement leur coopération culturelle vendredi 1er décembre, à travers la présentation d’un ouvrage sur le Vodun. Une réalité culturelle et cultuelle transcendantale et transversale à plusieurs rythmes musicaux dans le monde.
”Le Voudou de la Nouvelle-Orléans à Cotonou au rythme des dieux”. C’est le titre de l’ouvrage qui a pour auteur le journaliste néerlandais Leendert Van Der Valk.
L’ouvrage explore l’influence du Vodun dans les rythmes de la musique moderne à travers le monde. Qu’il s’agisse du Jazz, du Blues, du Kasékò ou encore du Hip-hop, ces rythmes sont historiquement liés à l’esclavage. Mais plus encore à l’exportation par les victimes, des rythmes et pratiques Vodun parties pour la plupart du Bénin.
La production de cet ouvrage a connu la participation de l’entrepreneur culturel Léopold Messan qui en assurera d’ailleurs la présentation. Ce sera à travers une conférence suivie de concert. Elle se tiendra vendredi 1er décembre au Palais des congrès à Cotonou.
Sur la scène, le groupe Harmony’s Brass Band accompagnera la présentation. Le répertoire qui sera proposé illustre cette « influence du Vodun sur la musique contemporaine », notifie Joris Jurriens. L’annonce a été faite mardi 28 novembre lors d’une conférence de presse à l’ambassade des Pays-Bas près le Bénin. La présentation marquera le début de la coopération culturelle entre le Bénin et l’ambassade des Pays-Bas.
Nouvelles orientations
C’est une nouvelle phase de la coopération entre le Bénin et les Pays-Bas qui commence ainsi. La consécration d’« excellentes » relations entre les deux pays « depuis des dizaines d’années », félicite Joris Jurriens. Lesdites relations ont porté jusque-là sur la coopération internationale « dans les domaines de sécurité alimentaire et nutritionnelle, de santé et droits sexuels et reproductifs, dans le domaine de l’eau », rappelle l’ambassadeur des Pays-Bas près le Bénin.
Ce début de la coopération entre les deux pays est consécutif à la visite du président Talon aux Pays-Bas en 2022. L’objectif de cette visite étant de définir les possibilités d’élargissement des relations avec le Bénin, notamment dans les secteurs de l’économie et de la culture.
La partie néerlandaise a déjà acté cette coopération culturelle. Jeudi 5 octobre, le roi Willem-Alexander des Pays-Bas a distingué l’artiste béninois Thierry Oussou du Prix royal de peinture. En le rappelant, Carole Borna, conseillère technique aux arts du Mtca souhaite une « coopération fructueuse ». Avec à la clé, des possibilités de « coproduction d’exposition » entre les musées néerlandais et béninois et d’un échange d’expertise.
Richesse culturelle
Les deux pays regorgent chacun, d’une grande richesse culturelle. Aussi sont-ils liés par un « passé douloureux » qu’est l’esclavage, reconnaissent Joris Jurriens et Florent Couao-Zotti. Mais un passé « qui a permis de construire des ponts, qui a permis de générer une nouvelle culture à la fois historique et artistique », reconnaît le conseiller à la culture du Mtca.
Autant de liens qui permettent aux deux pays de regarder aujourd’hui « dans la même direction », projette Florent Couao-Zotti. Il s’agira donc de « faire des partages, des renforcements de capacités (…) en matière de structuration des industries culturelles».
Mais également, l’exploration de la « proximité historique » en lien avec ce passé douloureux, l’esclavage. Avec pour aboutissement, la promotion par le Bénin de la ville musée de Ouidah, et la mise en place à Amsterdam du musée national de l’esclavage. Sur ce dernier point, une mission néerlandaise vient en visite au Bénin en vue d’un partage d’expériences sur le sujet. Elle est composée des experts néerlandais de John Leerdam et Peggy Brandon.
Pour Léopold Messan, c’est le moment de « passer de la douleur aux honneurs ». Comme l’exprime le thème de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition (Jistna) 2023, célébrée 23 août à Ouidah, « de la douleur à la grandeur ».
Le ministre du Tourisme de la culture et des arts (Mtca), Jean-Michel Abimbola y évoquait la nécessité de partir de ce sombre passé pour construire une monde d’égalité et d’unité sans racisme. Une vision partagée par les Pays-Bas.
Les dynamiques amorcées de chaque côté promeuvent les valeurs historiques et culturelles. Elles augurent d’une coopération fructueuse entre les deux États.
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