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Expulsions forcées

Bénin : Amnesty international recense plus de 10 000 expulsions forcées

Par Koladé Raymond FALADE
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« Chassés pour planter des cocotiers, expulsions forcées pour le tourisme et l’aménagement du territoire au Bénin ». C’est le titre d’un rapport publié jeudi 7 décembre par Amnesty international. Ce document révèle les atteintes aux droits humains qui ont émaillé l’opération.

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Rigobert est propriétaire de maison à Fiyégnon 1 à Cotonou. Il était là une nuit, lorsque le préfet y est arrivé, accompagné de deux policiers. Il lui annonce que le lendemain vers 10 heures, ils viendront casser son domicile. « Je leur ai dit que le gouvernement ne peut pas faire cela parce que nous n’avons pas été prévenus », raconte-t-il.

Mais c’est sans compter sur la détermination de l’autorité préfectorale.  Effectivement le lendemain, « ils sont arrivés sous la pluie munis de bulldozers avec des policiers pour les casser alors qu’il y avait des femmes enceintes, des enfants ».

Comme Rigobert, plusieurs propriétaires ont été expulsés de leur maison sans préavis, révèle Amnesty international dans son rapport. De 2017 à ce jour, l’Ong dénombre plus de 10 000 expulsions forcées au Bénin.

Le rapport présenté jeudi, porte sur les expulsions forcées dont ont été victimes plusieurs milliers de personnes au Bénin depuis 2021. Ces expulsions sont intervenues dans le cadre de la réalisation de quatre projets de développement touristique ou d’aménagement du littoral.

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Le rapport prend en compte, le résultat des entretiens et recherches menés entre janvier 2023 et le 2 mars 2023 ainsi que ceux menés à distance entre 2022 et 2023.

L’Ong y détaille les conditions dans lesquelles ces expulsions ont été menées au regard du droit béninois, mais aussi du droit international des droits humains. Elle présente leurs conséquences sur les droits économiques, sociaux et culturels des personnes expulsées.

Parlant des conséquences, les expulsions forcées ont engendré la dislocation de plusieurs familles. Certains se sont retrouvés sans abris jusqu’à ce jour. Des enfants qui ont abonnés les cours, les divorces… dénoncent Amnesty international.

Six quartiers ont été pris en compte. Xwlacodji et Fiyégnon 1 à Cotonou, Djeffa dans la commune de Sèmè-Podji et Ahouandji, Avlékété et Djègbadji dans la commune de Ouidah.

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Face à ces multiples manquements avant, pendant et après les expulsions forcées, Amnesty International fait des recommandations aux dirigeants. L’Ong demande aux autorités de prendre des mesures urgentes pour proposer des mesures d’indemnisation et de réinstallation en consultation réelle avec les résidents de Fiyégnon 1, et en conformité avec le droit international. Aussi demande-t-elle, de mettre en place une commission d’enquête indépendante chargée d’examiner si les indemnisations pour les expulsions liées aux quatre projets présentés dans ce rapport (Marina de Ouidah ; station balnéaire à Avlékété ; centre administratif et commercial à Xwlacodji ; quartier Fiyégnon 1) ont été justes et préalables. Mais aussi, si toutes les personnes devant être dédommagées ont bien été prises en compte au regard des normes internationales en la matière.

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