Tout le personnel du groupe de presse la Gazette du Golfe est licencié. La décision est tombée ce jeudi 8 février. Elle porte la signature du promoteur Ismaël Soumanou.
Le promoteur du groupe est à bout de souffle.
« Se retrouvant aujourd’hui d’abord dans une situation de cessation forcée de travail puis ensuite dans une situation de cessation de paiement et ne pouvant plus contre ma volonté honorer mes engagements vis-à-vis du personnel, je suis obligé de procéder à un licenciement collectif » lit-on dans la note de licenciement.
En effet, depuis la fermeture de tous les organes du groupe, le promoteur dit avoir « fait des efforts pour payer une partie importante des salaires pendant les six derniers mois ». Malheureusement, le 31 janvier 2024, « nos banques nous ont notifiés que nos comptes ont été saisis par les institutions étatiques ». Conséquence, « on a plus accès à nos avoirs ». Cette situation, souligne-t-il, « nous prive de la moindre ressource sur laquelle nous pouvons compter pour continuer par soutenir le personnel dans cette suspension ».
Aussi, Ismaël Soumanou annonce-t-il le débranchement de « tous les dispositifs satellitaires du groupe y compris l’eau, l’électricité, les faisceaux de connections, etc. afin de ne plus avoir à payer des charges superflues ».
Quant aux agents logés par le groupe, ils sont priés de libérer les différents appartements qu’ils occupent le plutôt possible. Il en est de même pour tous ceux qui ont les moyens roulants du groupe à leur disposition. Ils doivent par conséquent les restituer dans un bref délai. Et enfin, « tous ceux qui ont le moindre équipement du groupe (ordinateur portable, caméra, etc.) à leur disposition sont priés de les restituer ».
LIRE AUSSI : Suspension du groupe de presse ”La Gazette du Golfe” : 5 juristes béninois saisissent la Cour constitutionnelle
Le Groupe de presse la Gazette du Golfe a été suspendu par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) en août dernier. Il lui est reproché de faire l’« apologie de coup d’État ».
Le président Talon opine
Avant la publication de la note de licenciement collectif du personnel, Patrice Talon en conférence de presse à la présidence, ce jeudi 8 février, se prononçait sur la fermeture de l’entreprise. Cette décision de la Haac lui fait de la ”peine”, a-t-il confessé. « C’est malheureux que depuis un temps ce média n’émet plus».
Hélas, le président de la République entend respecter l’indépendance des institutions. «Je ne suis pas patron de la Haac… Ce n’est pas mon rôle de remettre en cause les décisions de la Haac» a-t-il dit.
Par ailleurs, Patrice Talon révèle s’être informé de la situation. Les rapports auxquels il a eu droit lui permettent alors d’estimer que la fermeture de l’entreprise de presse semble motivée. «Je me suis renseigné qu’il y a eu des manquements à la déontologie». Toutefois, il souhaite que la fermeture du Groupe de presse «ne dure pas longtemps».
