L’Institut des Artisans de Justice et de Paix (Iajp) a réuni, jeudi 15 février, plus d’une quarantaine d’acteurs au Champ d’Oiseaux (Cotonou) autour de la coopération régionale et des défis sécuritaires. Une causerie habituelle de l’institut.
En partenariat avec Coris Bank International Bénin, l’Iajp a rassemblé des forces de défense et de sécurité, des journalistes, des universitaires, des politiques et même des étudiants. Et ce sur le thème de la Coopération sous-régionale et les problèmes de terrorisme et d’insécurité au Bénin. « Cette conférence a rassemblé autant de monde en raison de l’actualité de la thématique. » Confie sous anonymat Jean, cadre militaire béninois, sur l’importance de l’initiative.
Les pays côtiers font face de plus en plus à des menaces à configuration terroriste. « Entamées à la frontière du Sahara, elles se sont propagées à l’ensemble du territoire et visent désormais les pays du golfe de Guinée », rappelle Arthur Banga, chercheur.
Selon un rapport de l’ISS, «le nombre annuel d’attaques terroristes en Afrique subsaharienne a doublé depuis 2016». En effet, cette tendance de l’envahissement des pays côtiers s’explique par plusieurs faits. Tout d’abord, « Il faut bien avouer que les frontières héritées de la colonisation ont mauvaise réputation », écrit Caroline Roussy dans « Frontières et menaces transfrontalières au Sahel et en Afrique de l’Ouest : penser la menace terroriste ». Assertion qui conforte l’idée que les pays côtiers sont également menacés au même titre que ceux du Sahel. Aussi ces dernières traînent les corollaires d’une mauvaise gouvernance.
Du point de vue historique, dans la bande sahélo-sahélienne, lorsqu’on prend « la plupart des entreprises impériales qui s’étaient constituées, (elles) ont toujours eu pour ambition la descente vers la côte (les pays côtiers) », explique Bako Arifari, panéliste et ancien ministre des Affaires étrangères du Bénin.
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Nécessité
Cette nouvelle dynamique sécuritaire sous-régionale a conduit à plusieurs initiatives pour contenir le terrorisme, dont l’Initiative d’Accra. Outre la Misma devenue Minusma, bien d’autres initiatives de la Cedeao ont soutenu les pays confrontés au terrorisme. Cependant, les organisations sous-régionales sont confrontées au supranationalisme. Cet état de choses s’explique par le fait que toutes les nations se concentrent sur leur souveraineté.
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Rogatien Biaou, est contre tout individualisme. Il estime qu’il faudra engager des actions conjointes menées au niveau des États pour espérer contenir la menace. « Si nous ne marchons pas de manière unie, nous aurons toujours ces problèmes de perturbations (terrorisme et insécurité) », argumente-t-il. Argumentaire soutenu par l’ancien ministre des affaires étrangères lors de sa communication en tant que panéliste.
Le député de la neuvième législature, Célestin N. Hounsou estime que la plupart des organisations de la sous-région sont détournées de leur objectif. En prenant pour exemple les critiques auxquelles la Cedeao est confrontée depuis 2020, il affirme : « Il est clair que les différentes organisations de la sous-région ne jouent plus leur crédibilité. Elles jouent beaucoup plus leur existence ». Ce qui est contre la dynamique voulue contre les défis sécuritaires auxquels sont confrontés les pays de la sous région. Contre les défis sécuritaires, il faut l’implication de toutes les organisations sous régionales.
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