La lutte contre les Violences basées sur le genre (Vbg) au Bénin préoccupe les leaders religieux. Sur initiative de la Conférence des Églises de toute l’Afrique (Ceta), ils prennent part depuis mardi 19 mars, à un atelier de trois jours sur la thématique.
« Renforcer la résilience contre la montée des Vbg ». C’est autour de ce thème que les participants vont échanger au cours de cet atelier. À cette rencontre, participent les dignitaires religieux représentants l’Église protestante méthodiste du Bénin (Epmb), l’Ordre sacré des Chérubins et Séraphins du Bénin. Mais également, ceux représentants l’Église méthodiste africaine du Bénin, l’Union islamique du Bénin, l’Église première mission africaine du Bénin, l’Église évangélique des Assemblées de Dieu du Bénin, l’Église orthodoxe du Bénin et des religions traditionnelles.
L’atelier de Cotonou « est organisé pour prévenir les dangers et dérapages liés à ce phénomène. » Lequel phénomène qui, « de jour en jour, prend de l’ampleur », indique le Rév. Prof. Kponjesu Amos Hounsa, président de l’Église protestante méthodiste du Bénin (Epmb).
La violence basée sur le genre est la plus répandue et la plus grande violation des droits humains, souligne la Révde Angèle Wilson-Dogbe, directrice du bureau régional de la Ceta au Togo. Ces conséquences, ajoute-t-elle, sont diverses et « peuvent quelque fois même mettre fin à la vie de la victime ».
Des statistiques effroyables
Les statistiques sur les Vbg exposées par la Révde. Angèle Wilson-Dogbe sont effroyables. De façon générale et globale, environ 35% des femmes sont victimes de différentes formes de Vbg. Aussi, 38% des meurtres de femmes sont liés au phénomène. « Tout cela mis ensemble nous permet de constater que plus de 200 millions de femmes ont subi et sont régulièrement victimes de la violence basée sur le genre. Spécifiquement, la mutilation génitale de la femme », confie la directrice du bureau régional de la Ceta au Togo.
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L’une des conséquences des Vbg aujourd’hui, est la migration irrégulière. Les femmes victimes fuient en se lançant dans la migration irrégulière. Malheureusement sur leur chemin, elles tombent dans les mains des trafiquants d’êtres humains.
Ces dernières années, des efforts ont été consentis par les différents acteurs impliqués dans la lutte contre les Vbg. Mais ces efforts « ont été balayés du revers de la main avec la Covid-19 », constate la Révde. Angèle Wilson-Dogbe. Pour cela, une remobilisation de tous les acteurs s’impose. « Que personne ne soit laissée pour compte ou de côté. Que la voix de tout le monde soit prise en compte », lance Angèle Wilson-Dogbe.
Une lutte équitable
La lutte contre les Vbg doit être équitable et équilibrée. Tel est le souhait du vice-président laïc de l’Epmb, le professeur Jean-Claude Hounmènou. Le psychopédagogue constate que de plus en plus, les hommes aussi sont victimes de Vbg. « Donc, tout en réfléchissant à de nouvelles actions pour mieux protéger nos sœurs, nos femmes… il faudrait qu’on pense aussi à sauvegarder la dignité et la sacralité de la vie de l’homme ».
En la matière, l’apport des religieux est important. Car, ils sont les ministres de la parole transformatrice. « À travers leur message, ils pourront éduquer la communauté dont ils ont la charge », assure le prof. Jean-Claude Hounmèno.
L’atelier de trois jours va permettre donc de voir et d’évaluer ce qui est déjà fait, ce qui est en train d’être fait, les analyser et de proposer de nouvelles pistes. Ce qui va permettre à la Ceta de disposer d’une base de données afin de faire des plaidoyers, annonce la directrice du bureau régional du Togo.
