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Un pavillon Bénin à la Biennale de Venise en Italie, Une première

Par Sêdaminou Béni AGBAYAHOUN
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Une première ! Le Bénin participe -pour six mois- à la Biennale de Venise, en Italie du 20 avril au 24 novembre. Le pavillon du pays de l’Amazone est titré « Everything precious is fragile », signifiant, « Tout ce qui est précieux est fragile ». Le ministre Jean-Michel Abimbola en a évoqué les contours jeudi 21 mars lors d’une conférence de presse à son cabinet.

Cette participation va contribuer à révéler le Bénin sur la scène artistique mondiale. Dans ce sens, le choix de la langue anglaise répond à la même logique que celle qui a sous-tendu l’appellation des « Vodun days ».

Spiritualité, Vodun, figure de l’Amazone et traite négrière sont les quatre thématiques autour desquelles l’équipe curatoriale a fondé son narratif. A l’arrivée, elles ont donné naissance à un concept qui est devenu le thème principal et en même temps l’intitulé du pavillon du Bénin. Les propositions des artistes vont porter sur le concept du « féminisme africain et singulièrement le féminisme béninois ».

Une équipe de 4 artistes va représenter le Bénin à ce rendez-vous. Il s’agit de Moufouli Bello, Ishola Akpo, Chloé Quenum et le très connu Romuald Hazoumè. Le ministre estime que ce dernier est pour la délégation béninoise, ce qu’est Lionel Messi pour l’équipe argentine ou encore Ronaldo pour l’équipe du Portugal. Les organisateurs du pavillon Bénin ont misé sur l’homme pour « maximiser les chances du pays ». L’ambition étant « d’être l’une des attractions de cette Biennale 2024 ».

Azu Nwagbogu conduit l’équipe curatoriale assisté de Yassine Lassissi. Franck Houndégla en assure la scénographie. L’Agence de développement des arts et de la culture (Adac) est, elle, responsable de l’organisation du pavillon qui sera disposé dans l’Arsenal, sur une superficie de 320 m2. Délégué général, José Pliya.

La pré-ouverture du pavillon se fera les 17, 18 et 19 avril – avec le vernissage qui est prévu pour le 18. Il sera ouvert au public à partir du samedi 20 avril. A travers ce rendez-vous, le Bénin s’en va « contribuer à l’universel » et montrer que « le Bénin fait partie de l’universel », martèle le Mtca.

Confirmation

Le gouvernement ouvre un nouveau chapitre pour le Bénin. Il va contribuer à « révéler au monde le génie artistique béninois ». Le pavillon Bénin à la Biennale internationale de l’art de Venise s’inscrit dans la poursuite de la mise en œuvre des politiques publiques culturelles au Bénin. Initiées depuis 2016 elles ambitionnent « nous révéler à nous-mêmes et nous révéler au monde », rappelle Jean-Michel Abimbola.

« Plus personne aujourd’hui sur le continent et à travers le monde ne doute de la créativité, de la finesse et de la fertilité des plasticiens béninois ». Et plusieurs événements l’ont montré à suffisance. Notamment, l’exposition diptyque « Art du Bénin d’hier à aujourd’hui : De la restitution à la révélation » qui a fait suite à la restitution au Bénin de 26 trésors royaux. Mais également, le volet contemporain de cette exposition en cours actuellement à Fort de France en Martinique après son passage à Rabat au Maroc. Et sa prochaine destination est déjà connue, Paris en octobre.

« C’est un carrefour mondial de révélation de l’art contemporain. L’ouverture d’un pavillon béninois s’inscrit dans la dynamique de positionner notre pays sur la scène internationale et dans le circuit mondial de l’art contemporain et pour surtout impulser l’éclosion de l’économie créative dans notre pays, le Bénin ».

Ce regain d’intérêt pour l’art béninois épouse la dynamique du gouvernement de « faire de la création artistique, un levier de rayonnement de la grandeur du Bénin ». Et à l’instar des « Jeux olympiques » ou encore de « la coupe du monde », la Biennale de Venise constitue l’un des plus grands rendez-vous de l’art dans le monde. « Nous sommes en train de parler d’art et Venise est comme une Mecque de l’art » fait remarquer le ministre du Tourisme de la culture et des arts (Mtca).

« Avec cette participation de notre pays, et dans la perspective de la mise en service des équipements culturels, nous réussiront certainement, sûrement à valoriser l’art contemporain béninois, pour son rayonnement à l’international. Nous arriverons à mettre sur le toit du monde, nos créateurs, nos artistes qui ont beaucoup de talents ; qui ont du génie. Nous réussirons à faire du Bénin, la porte d’entrée en Afrique pour les collectionneurs d’arts, pour les professionnels du monde de l’art. Nous arriverons à travers cette participation, à renforcer l’attractivité de l’art béninois, et par extension, la mobilisation des investisseurs et des professionnels autour de la chaîne des valeurs de l’économie artistique au Bénin. »

Jean-Michel Abimbola, Mtca

Politique publique culturelle du Bénin : Révélation de l’art du Bénin au monde en 5 actes

  • Acte 1 : « Un plan d’investissement massif en cours de déploiement dans le secteur du tourisme de la culture et des arts ». Des investissements consistants – 2 milliards d’euros – déployés dans le secteur en termes d’infrastructures et de réformes. Il jette les bases pour construire une économie artistique et créative. Il « vise à faire de la culture et des arts en lien avec le tourisme, le deuxième pilier de développement de notre pays après l’agriculture ».
  • Acte 2 : La restitution des 26 trésors royaux du Bénin restitués par la France en novembre 2021. S’en suivra l’acte 3
  • Acte 3 : Exposition publique diptyque « Art du Bénin d’hier à aujourd’hui : De la restitution à la révélation ». L’événement a tenu en haleine plus de 220 mille visiteurs venant de plus de 78 pays.
  • Acte 4 : Mise en itinérance à partir de janvier 2023 du volet contemporain de cette exposition. Ses destinations, Rabat au Maroc, Fort de France en Martinique. Il sera à Paris à partir d’octobre.
  • Acte 5 : L’ouverture d’un pavillon du Bénin à l’édition 2024 de la biennale de Venise. « C’est le clou du gouvernement du Bénin de la scène artistique béninoise et de sa diaspora ».

Beaucoup d’autres chantiers sont en cours dans cette même dynamique du gouvernement. Tous ces rendez-vous préfigurent de « l’aménagement du Quartier culturel et créatif » dans lequel sera niché le musée d’art contemporain de Cotonou. Ce dernier, le gouvernement le veut, « le plus grand », voir « le plus beau ». « Un musée de référence sur le continent », rêve Jean-Michel Abimbola.

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