Le décès de deux élèves du Ceg Fiyégnon emportés par la mer vendredi, a plongé l’établissement dans le deuil. À la cérémonie des couleurs ce lundi, parents d’élèves, le corps enseignant, l’administration ainsi que la Police républicaine ont sensibilisé les apprenants sur les risques de se rendre à la plage. De tous les côtés, le ton était ferme.
Ce lundi matin, la tristesse se lisait dans les visages. Le drame du vendredi 22 mars, a endeuillé parents, élèves, enseignants et même les éléments de la Police républicaine. Ce jour-là, 8 élèves du Ceg Fiyégnon se sont rendus à la Plage de Fidjrossè pour une partie de baignade. Un moment de plaisir qui va tourner après au drame. Puisque, deux d’entre eux ont été emportés par les vagues. Leurs corps ont été retrouvés respectivement samedi et dimanche.
À la cérémonie des couleurs ce lundi, 5 des rescapés étaient présents. Visage triste, ils étaient incapables de décrire les circonstances du drame. «C’est déplorable», a déclaré le directeur du Ceg Fiyégnon.
À tour de rôle, les parents d’élèves ont été invités à parler de la situation. Et comment ils l’ont vécue. «Nous sommes arrivés ce matin pour vous dire que nous ne sommes pas contents de vous», a lancé le président du bureau de l’Association des parents d’élèves.
Les parents d’élèves et le corps enseignant sont très fâchés. Plusieurs fois, ils ont interdit aux apprenants de se rendre à la plage. Des séances de sensibilisation ont été faites dans ce cadre à maintes reprises. Malheureusement, certains continuent de faire la sourde oreille. C’est l’une des conséquences du drame qui a plongé le Ceg Fiyégnon dans le deuil.
Plus d’élèves à la plage
Désormais, la consigne est claire. Plus d’élèves à la plage. Les parents promettent de veiller strictement à ces injonctions. L’établissement également. Celui qui va récidiver sera renvoyé purement et simplement de Ceg.
Le commissariat du 12e arrondissement de Cotonou est ferme aussi. Des patrouilles régulières seront organisées le long des plages. Les élèves qui seront surpris sur les lieux, seront embarqués. Les parents ont été également mis en garde. Ils doivent surveiller leurs enfants.
Le commissaire adjoint du 12e arrondissement de Cotonou n’est pas content du comportement de certains de ces élèves. Rodrigue Salanon a déploré le comportement de la jeunesse d’aujourd’hui. Il ne s’agit pas seulement de leurs comportements au niveau des plages mais également dans la nuit. «On les retrouve souvent dans la nuit» informe-t-il.
L’autorité policière «impute la responsabilité aux parents…
L’autorité policière «impute la responsabilité aux parents. Parce que, l’enfant on connaît son programme. Même s’il est en devoir». Alors, «je vous mets au défi. Si je vous croise la nuit et à la fin un parent s’approche du commissariat pour dire que la patrouille a affronté les enfants dans la nuit, c’est que le parent a des problèmes avec moi. Parce que, l’enfant doit rester auprès de ses parents. Les parents doivent avoir de l’attention sur les enfants», menace-t-il.
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Le commissaire dit qu’il maîtrise aussi le milieu. Selon lui, «il n’y a pas je suis spécialiste. Je suis né dans l’eau». Car, «l’eau va vous tromper». Sur le drame, il souligne que «la vérité se trouve avec eux [les rescapés]. Peut-être plus avec celui qui n’est pas présent. Et cela peut être le mobile de son absence» fait savoir Rodrigue Salanon.
Après cette triste cérémonie des couleurs, les élèves rescapés ont été embarqués pour le commissariat à la demande du commissaire adjoint du 12e arrondissement. Ils sont accompagnés des membres de l’administration du Ceg Fiyégnon avec à sa tête le directeur ainsi que des membres du bureau de l’Ape. C’est pour poursuivre les échanges a informé le commissaire Rodrigue Salanon.
Alexandre Sado, président de l’Association de développement du quartier Fiyégnon Kpota, le quartier qui abrite le Ceg
Qu’est-ce qui s’est passé réellement le vendredi dernier?
Les enfants ont fini leur devoir. Ils ont été libérés un peu plus tôt que l’heure prévue pour rentrer. Ce qu’on a constaté c’est que il y en a parmi eux qui sont allés se baigner à la plage. Soi-disant qu’ils y vont pour se dégourdir après un devoir stressant. Ils étaient 8 ou 9 et deux ont été surpris par la mer. Et ils sont là aujourd’hui tristes le reste. Les parents des enfants qui ont perdu la vie sont très tristes.
Une séance de sensibilisation a été organisée aujourd’hui, que retenir ?
Il faut déplorer la légèreté accrue avec laquelle les parents éduquent aujourd’hui leurs enfants. Je l’ai déploré et le commissaire aussi l’a déploré. On est venu dire aux enfants de faire désormais attention. On les a mis devant l’exemple vivant de l’indiscipline qu’on leur reproche. Là maintenant, ils ont perdu deux des leurs. C’est le moment pour les parents de ces enfants de les sensibiliser pour que s’il y en a qui sont encore tristes, qu’ils prennent conscience de la situation qui les a rendus tristes. On est venu leur dire de ne plus jamais, surtout à leur âge d’extrapoler les autorités de l’école ou les parents pour aller en divagation surtout à un lieu aussi dangereux comme la plage.
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Les mois de mars et d’avril sont très dangereux pour les vagues océaniques. Quiconque va récidiver, sera renvoyé.
Et à l’endroit des rescapés
Quant aux rescapés, je souhaite qu’ensemble avec les parents qu’un terrain d’entente soit trouvé afin que les gens ne puissent pas augmenter la douleur des parents. Je suggère qu’on ne leur coupe pas les classes.
Où sont les corps des deux élèves décédés?
Les deux corps sont sortis de mer. Avec la police et la justice, des dispositions ont été prises pour déposer ces corps ou de droit.