Les participants viennent de plus de 130 pays. Le Dialogue mondial des jeunes organisé par le gouvernement avec l’appui de l’UNFPA, offre à ceux-ci un espace d’expression de leurs préoccupations légitimes en matière de sexualité, santé, emploi et éducation. La réunion s’inscrit dans le cadre des préparatifs de la célébration des 30 ans de la Conférence internationale sur la population et le développement (Cipd).
La rencontre qui se tient à Cotonou du 4 au 5 avril, réunit des dizaines de jeunes venues de plus de 130 pays. Au cours des assises, les participants discuteront de la santé et des droits sexuels et reproductifs. Les besoins des jeunes seront au centre de cette conférence.
Il y a 30 ans, la Conférence internationale sur la population et le développement (Cipd) soulignait qu’une population est faite d’être humain. En 30 ans, des progrès ont été réalisés, saluent les témoins de cette conférence. Aujourd’hui, « les jeunes ont accès à la contraception, la mortalité maternelle a chuté depuis l’an 2000. Le nombre de mariage d’enfants a également diminué », relève le directeur du développement social et ambassadeur pour les droits de la femme et de l’égalité du genre du Royaume des Pays-Bas.
Malgré les avancées sur le terrain de la Sdsr [Santé et droits sexuels et reproductifs], il reste encore beaucoup à faire. « Beaucoup de femmes n’ont toujours pas la possibilité de prendre les décisions concernant leur propre peau. Chaque année par exemple, plus de 5 millions de filles de moins de 18 ans accouchent. 640 millions des femmes dans le monde aujourd’hui, ont été mariées précocement pendant leur enfance », illustre-t-il.
Les préoccupations des jeunes
En 2030, le monde comptera plus d’un milliard d’Hommes âgés de 10 à 19 ans. La Sdsr est essentielle pour les aider à faire le bon choix de leur santé, le corps et leur avenir. Le rôle des jeunes est alors crucial « pour nous aider à la poursuite et à concrétiser le programme d’actions de la Cipd afin qu’il reste pertinent pour les prochaines décennies ».
Les préoccupations des jeunes à cette conférence sont portées par deux jeunes dont Francine Gracias Dassi, étudiante à l’Université d’Abomey-Calavi, au Bénin. Elle est également activiste pour la cause des jeunes. Les préoccupations de la jeunesse, observe-t-elle, sont intergénérationnelles. Malgré les progrès réalisés ces dernières années dans la mise en œuvre du programme de la Cipd, « nous jeunes du monde entier, nous nous retrouvons à un moment critique, car héritiers d’une série de défis complexes. Il s’agit « des inégalités croissantes, l’insécurité sous toutes ses formes, le manque d’emploi et d’emploi décent, le non-respect des droits de l’homme, la dégradation de l’environnement, la migration irrégulière ».
Face à ces difficultés que rencontrent les jeunes de la planète, leur engagement devient une priorité. Et le dialogue mondial des jeunes à Cotonou est une opportunité. « Il faudrait que vous compreniez que ceci est votre espace, et nous sommes ici pour vous soutenir, pour vous écouter, pour vous faciliter tout ce qui est inscrit sur cet agenda » a lancé la directrice exécutive du Fonds des nations unies pour la population (Unfpa) Dr. Natalia Kanem.
La Cipd
La réalisation de cet agenda appartient aux jeunes. Le programme de la Cipd a été un programme révolutionnaire. Et l’objectif, c’est de pouvoir mettre ensemble tous les pays qui travaillent sur les questions d’éducation pour une meilleure compréhension de cette lutte. Sur ce point, la directrice exécutive du Fonds des nations unies pour la population croit aux jeunes. « Vous avez le leadership qui vous permet de vous organiser et de nous aider à réaliser cet agenda », assure-t-elle.
Aujourd’hui, près de la moitié de la population mondiale a moins de 30 ans. Et environ une personne sur 6 à travers le monde est âgée de 15 à 24 ans. En Afrique, les chiffres sont plus impressionnants. En effet, 24% de la population africaine a entre 15 et 24 ans. En 2050, il y aura plus de jeunes en Afrique qu’il en aura dans tout le reste du monde, souligne le ministre d’État chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale. « Travailler avec les jeunes et pour les jeunes est désormais une priorité pour les agendas mondiaux spécialement et pour nous au Bénin », professe Abdoulaye Bio Tchané.
La génération actuelle est la plus jeune que le monde ait jamais connue. Aujourd’hui, les outils à leur disposition pour communiquer et agir sont sans précédents. Les défis le sont tout autant. Qu’il s’agisse de la formation, de l’emploi, de la migration, des violences, de la santé sexuelle et reproductive, du changement climatique ou de l’engagement politique et social.
Les attentes des jeunes
Les participants au Dialogue mondial des jeunes sont heureux de l’organisation de cette conférence. « C’est un rêve qui devient de plus en plus réel. Parce que enfin, les plaidoyers que nous portons au quotidien, les actions que nous menons pour faire valoir notre parole, valoir nos choix, exprimer nos besoins, trouvent enfin un espace qui nous permet réellement de le faire », se réjouit Bolivar Bofasso Dekou. Les préoccupations de ce jeune camerounais sont liées « particulièrement à l’accès aux services de santé sexuelle et de reproduction, l’éducation, l’employabilité et surtout l’intégration dans la prise de décision dans les plus hautes sphères de nos différents Etats ».
En Guinée par exemple, les jeunes sont souvent confrontés à des problèmes d’avortement non sécurisés, les grossesses indésirées, le mariage des enfants, des mutilations génitales féminines, décrit Alexandre Gbanamou. Il invite les jeunes à travailler pour le présent. « Il faut que les jeunes se battent pour aujourd’hui, pour ne pas que les enfants qui viendront après nous soient obligés de faire le travail que nous devons faire », exhorte-t-il.
Au Dialogue mondial des jeunes de Cotonou, plusieurs acteurs impliqués dans les questions de Santé et droits sexuels et reproductifs au niveau national, régional et mondial y prennent part. Entre autres, la directrice exécutive du Fonds des nations unies pour la population, la vice-présidence de la République du Bénin, les présidents des institutions, les membres du gouvernement, le conseiller spécial du président de la République, le secrétaire général du gouvernement, le secrétaire général adjoint des Nations-unies aux Affaires de la jeunesse, le sous-secrétaire chargé des politiques de développement au ministère des Affaires étrangères du royaume du Danemark, le secrétaire du développement social et ambassadeur pour les droits des femmes et l’égalité au ministère des Affaires étrangères du royaume des Pays-Bas.