Près de 5000 nigériens ont marché ce samedi 13 avril pour réclamer la fermeture effective de la base aérienne américaine 201 située à Agadez, rapportent plusieurs médias.
Le parcours pédestre de la marée humaine s’est ébranlée de la place Toumo jusqu’au siège de l’Assemblée nationale où un meeting s’est tenu. La présence de membres du gouvernement et de hauts cadres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) a galvanisé la foule. Il s’agit notamment du colonel major Abdourahamane Amadou, porte-parole et le chef d’état-major particulier du président Général Abdourahamane Tiani.
Les messages scandés sont les mêmes que ceux du 9 mars. « A bas les colonisateurs ! » « A bas les USA ! » « Ne vous mêlez pas de nos affaires ». En effet, cette marche pacifique de protestation intervient trois jours après l’arrivée de matériels et de militaires russes à Niamey. Il y a moins d’un mois, le Cnsp dénonçait aussi «avec effet immédiat», par le gouvernement militaire, de l’accord relatif au ”statut du personnel militaire des États-Unis et des employés civils du Département américain de la défense sur le territoire du Niger”.


Dans un communiqué lu à la télévision samedi 16 mars, le Cnsp révélait que cet accord a été « imposé unilatéralement » par les Etats-Unis à travers une « simple note verbale », précisément la note verbale n°174 du 6 juillet 2012. Ce qui rend la présence militaire américaine « illégale », en violation de « toutes les règles constitutionnelles et démocratiques ».
Spoliation
Pire, ledit accord n’aiderait pas le Niger dans la lutte contre le terrorisme. En effet, « l’armée américaine n’a aucune obligation d’appui contre les terroristes qui assassinent nos vaillantes Forces de défense et de sécurité et massacrent nos laborieuses populations », selon le porte-parole du gouvernement.
Le Cnsp va plus loin, estimant que l’accord de coopération militaire avec les États-Unis d’Amérique constitue plutôt un instrument de colonisation, d’exploitation et de spoliation du Niger.
« D’abord, il contraint le Niger à payer des factures liées aux taxes des avions militaires et américains dont ces derniers doivent normalement s’acquitter et qui coûtent des milliards de francs Cfa au contribuable nigérien. Ensuite, les autorités nigériennes compétentes n’ont aucune information sur les activités militaires menées à partir de bases américaines au Niger et ignorent jusqu’aux effectifs civils et militaires ainsi que le matériel déployé sur le sol nigérien ».
Les États-Unis ont positionné environ 1100 militaires au Niger. La base aérienne américaine d’Agadez, très stratégique, est celle d’où décollent drones et hélicoptères de surveillance qui couvrent toute la région.
LIRE AUSSI :
Débat écrit sur le terrorisme et la démocratie entre Dr. Karina Mross et Dr. Sven Grimm