Enfin ! Gouvernement et centrales syndicales échangent sur certaines revendications des travailleurs. C’est à l’occasion de la première session ordinaire de la Commission nationale de concertation, de consultation et négociation collective au titre de l’année 2024. Le gouvernement se félicite des avancées, mais les centrales syndicales restent insatisfaites surtout sur la question de la cherté de la vie.
Quatre points sont inscrits à l’ordre du jour de cette session présidé par le ministre Abdoulaye Bio Tchané. A savoir, les échanges sur la cherté de la vie, l’examen des doléances sectorielles, la présentation du projet Arch et les questions diverses.
Sur le premier point relatif à la cherté de la vie, le gouvernement a expliqué les réels motifs. Il s’agit essentiellement, de la conjoncture internationale installée depuis 2020, faite de plusieurs crises concomitantes avec son lot de conséquences sur les prix.
A en croire le ministre Abdoulaye Bio Tchané, le phénomène est planétaire avec des implications socio-économiques difficiles à maîtriser par les pays à économie fragile dont les ressources sont essentiellement fiscales. La vie chère n’est donc pas l’apanage du Bénin jure-t-il.
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Malgré cela, le gouvernement n’est pas resté insensible à cette situation. Des mesures ont été prises pour atténuer les effets de la cherté de la vie. Entre autres, des mesures de soutien à la production pour entrainer une baisse des prix des produits agricoles sur les marchés, l’interdiction temporairement de l’exportation des céréales, tubercules et de leurs dérivées en République du Bénin.
Insatisfaction
Ces différentes mesures sont loin de convaincre les centrales et confédérations syndicales qui se disent insatisfaits. « Nous ne sommes pas satisfaits simplement parce que le gouvernement a répété sa litanie habituelle. Les mesures qui ont été prises depuis qui sont aujourd’hui dépassées, ce sont ces mêmes mesures qui ont été ressassées », a confié à Banouto, Appolinaire Affewe, secrétaire général de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb). Les responsables syndicaux soutiennent que « c’est la pression fiscale au plan national qui contribue au renchérissement des prix ».
Ils font alors des propositions au gouvernement afin de soulager le panier de la ménagère. Par exemple, ils ont souhaité que « les produits de première nécessité soient exonérés pendant quelques mois ». Aussi ont-ils demandé « à ce que l’électricité et l’eau ne soient plus taxées sur quelques mois au moins. Et que la tranche sociale qui a été supprimée soit remise ».
A l’ouverture de la cérémonie, les centrales et confédérations syndicales ont présenté au gouvernement des motions de protestations contre les récentes marches interdites mais autorisées par la suite.

Encadré
Les retombées des travaux des sessions ordinaires et extraordinaires de la commission en 2023
- reversement de 8 353 enseignants Agents Contractuels de Droit Public de l’État (ACDPE) admis à l’évaluation diagnostique, en fonctionnaires de l’État ;
- correction de la disparité salariale au profit de 4 805 Agents Contractuels de Droit Public de l’État (ACDPE) de la branche paramédicale ;
- finalisation des travaux de reversement des agents occasionnels en ACE, par le reversement de 573 agents occasionnels restés au service de l’État sans contrat, avant 2016 ;
- régularisation de la situation administrative de 41 agents de santé intervenant à l’Institut National Médico-Sanitaire (INMeS) et à l’Institut de Formation en Soins Infirmiers et Obstétricaux (IFSIO) ;
- régularisation de la situation administrative de 31 agents de l’État titulaires du doctorat intervenant dans les universités publiques du Bénin ;
- autorisation de l’application au profit des agents des collectivités territoriales décentralisées, des mesures relatives à la revalorisation de 3% de l’indice de traitement à compter du 1er décembre 2022 et l’institution de sursalaire pour compter du 1er janvier 2023.
Dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des Aspirants au métier d’enseignant (AME), les résultats concernent :- l’extension à douze mois de la prise en charge de leur rémunération, à compter de l’année scolaire 2023-2024, l’octroi à ceux-ci d’une assurance-maladie, ainsi que d’une prime d’engagement pour service d’intérêt national d’un montant de vingt mille (20.000) FCFA par mois et par AME, la gratuité des frais de scolarité pour leurs enfants et le bénéfice d’un congé de maternité pour les AME de sexe féminin ;
- la réintégration des 175 Aspirants suspendus en 2021, par leur ministère de tutelle et le reversement en agents contractuels de droit public de l’Etat (ACDPE), des AME ayant totalisé trois (03) années d’ancienneté.
En outre, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de l’État en matière d’emploi, le Gouvernement a procédé :- au recrutement de 289 agents au profit des Ministères en charge de la Justice, des Finances et de la Santé ;
- à la création entre avril 2023 et mars 2024, de 27 039 emplois.
Par ailleurs, plusieurs concours sont en cours de préparation pour le recrutement de 1 200 agents dans les secteurs de la Santé, des Finances et de la Justice.