Plusieurs personnes ont été déposées dans le cadre de l’enquête sur le navire qui s’est échoué il y a environ deux semaines, sur la plage de Fidjrosse à Cotonou. Il s’agit d’un réseau de corruption révèle cette enquête diligentée par le procureur spécial près la Cour de répression des Infractions économique et du terrorisme (Criet).
Au nombre des mis en cause, les 14 membres de l’équipage du navire, 2 officiers de la marine nationale. Mais également un commissaire de police et un contrebandier. Ce dernier est poursuivi pour trafic de produits pétroliers. Il ne serait pas à son premier coup apprend la radio Peace fm. « Le contrebandier de nationalité béninoise aurait l’habitude de prendre contact avec des agents corrompus de la chaîne de sécurité afin de faciliter son trafic », rapporte le média.
Pour ce qui est des deux agents de la marine béninoise, il s’agirait d’un lieutenant de vaisseau major et d’un capitaine de frégate. Avec le commissaire de police, ils sont poursuivis pour abus de fonction. La cour reproche par ailleurs aux membres de l’équipage d’avoir enfreint au Code pénal et au Code maritime.
En effet, ils ne détiennent, ni le document du navire, ni les documents de sécurité. De plus, ils n’ont pas respecté les normes de prévention de la pollution des eaux. Cette pêche est le fruit de la première partie des investigations d’une commission d’enquête. Elle a été mise en place lundi 1er juillet pour faire la lumière sur l’histoire du navire échoué à Fidjrossè.
D’où vient le navire ?
Le navire en question est un remorqueur “Spsl Udeme”. Il a été détecté jeudi 27 juin, mouillant dans les eaux béninoises, à 5 mille marins de la côte. Le préfet maritime, le contre-amiral Maxime Ahoyo a rappelé en conférence de presse mercredi 3 juillet, que toutes les tentatives pour établir la liaison radio avec le navire ont été infructueuses.
Le sémaphore de Grand-Popo a été chargé de continuer les appels et de surveiller le navire en permanence. Ses occupants ont par ailleurs tenté de prendre le large le lendemain, à la vue de l’équipe de fusiliers marins envoyée par la préfecture maritime. Mais ces derniers ont pu maîtriser le navire à temps.
Qu’est-ce qui explique alors la présence dudit navire à la plage de Fidjrossè ? Le contre-amiral Maxime Ahoyo explique que les conditions météorologiques ont causé à plusieurs reprises la rupture de la remorque. Un remorqueur du Port autonome de Cotonou a été envoyé en renfort samedi 29 juin. Mais s’est heurté à nouveau au refus de l’équipage du navire “Spsl Udeme” de collaborer pour lever l’ancre. Et c’est dans la nuit du 29 au 30 juin que le navire va dériver pour se retrouver sur la plage de Fidjrossè.
Protection de l’environnement
Il transportait du gasoil, environ 200 tonnes selon les propos du capitaine de l’équipage rapporté par le préfet maritime du Bénin. Des dispositions ont donc été prises en vue d’éviter tout risque de pollution. « Notre priorité, c’est la protection de l’environnement. Les équipes ont été mobilisées. Le périmètre quadrillé et sécurisé », énumère le contre-amiral Maxime Ahoyo. Les autorités ont aussi interdit toute baignade le long de la plage jusqu’à Togbin.
Les échanges avec les autorités nigérianes ont également révélé que « les activités du navire dans les eaux nigérianes étaient inconnues, donc illicites ». Le préfet maritime a indiqué qu’« un peu moins de 100 tonnes ont été déjà pompées ». Et que « l’opération se poursuit ». Aussi, le gasoil ainsi saisi devient la propriété de l’État béninois, a-t-il signalé.
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