Le film «Non-retour» du réalisateur béninois Fabrice Biguezoton met en lumière les désagréments liés à l’excision. La soirée du samedi 10 août, l’oeuvre a été savourée en avant-première au centre culturel chinois.
Derrière les lampes éteintes de la salle polyvalente du centre culturel chinois, ils n’ont pu s’empêcher d’exprimer leurs états d’âme. Pendant vingt-et-une minutes vingt-et-une secondes, les cinéphiles ont été plongés dans l’univers pathétique de l’excision.
La visualisation du film Non-retour a attristé quelques-uns. «C’est vrai que c’est touchant. J’ai coulé les larmes surtout là où on a excisé la fille» Au-delà de la tristesse qui l’a enveloppé, Sènandé Kokari Yénoukounmè s’est montré très satisfait quant à la qualité du film.
Comme on peut l’imaginer, l’émotion était intense dans les rangs des femmes qui ont partagé les douleurs de l’actrice principale de l’œuvre cinématographique. L’incapacité de faire vivre une sexualité épanouie à Patrick, son mari, en raison de l’excision infantile dont elle a été victime a conduit Fêmi au suicide. Une fin tragique et prématurée qui a plongé dans l’émoi certaines spectatrices à l’instar de Marcelline Atassénam Abou.
Pour la journaliste socio-anthropologue, le rejet de la jeune femme par son compagnon est perçu comme une injustice sociale. Bien que n’ayant jamais fait l’objet de l’excision, la professionnelle des médias confie tout de même avoir pleuré pendant qu’elle voyait à l’écran Fêmi se demander si les femmes excisées n’ont pas droit à un foyer.
C’est, en effet, pour infléchir la tendance qui prévaut depuis des lustres dans certaines régions du monde que Fabrice Biguezoton a réalisé ce court-métrage. Sans détour, l’objectif visé par le réalisateur est de sensibiliser les adeptes et défenseurs de l’excision à «éradiquer cette vilaine pratique qui sévit dans le monde entier».
En vue de soutenir le réalisateur et auteur du court-métrage intitulé Non-retour dans cet élan salvateur à l’égard de la gent féminine, des hôtes de marque ont marqué de leur présence ce rendez-vous du septième art.
Entre autres, des délégations provenant de l’ambassade de la Chine près le Bénin et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le couple pastoral Houékin – Hangbé, Arol Kouké ont rallié le centre culturel chinois. Tous unis pour dire ”Non” à l’excision à l’échelle planétaire.