Le Conseil de résistance pour le renouveau démocratique africain appelle les autorités de l’Alliance des États du sahel à respecter les principes démocratiques. Cet appel a été clairement exprimé dans un communiqué publié et rendu public le 12 octobre.
En espace de trois ans, le Sahel central et l’Afrique de l’ouest ont enregistré neuf coups d’État. Ces coups d’État mettent en évidence la crise de l’Etat de droit. Pour le Conseil de résistance pour le renouveau démocratique africain, le cas du Sahel central remet en question l’ordre démocratique.
Mieux, il informe que ces derniers suscitent de vives préoccupations quant à la préservation des libertés civiques. Dans une interview accordée à TV5Monde dans le mois de juillet 2023, Rémi Carayol, journaliste indépendant faisait le même constat. En effet, pour Rémi Carayol, « aujourd’hui, les sociétés civiles n’offrent pas une alternative ». Comme faits illustratifs qui explique cet état de choses, le journaliste évoque le fait que « les voix critiques sont réprimées, et tous les acquis liés à la liberté d’expression, aux libertés publiques et au débat démocratique sont sapés ».
Dérives démocratiques
La Déclaration universelle des droits de l’homme, de même que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ont été bafouées par les actions des militaires au pouvoir dans le Sahel. Ces derniers ayant souvent justifié leur prise de pouvoir par des crises sécuritaires et des échecs des gouvernements précédents ont alimenté des tensions politiques, et restreint l’espace démocratique.
Face à ces dérives, «les patriotes africains se sont unis pour fonder le Crr-Da. En affirmant leur volonté inextinguible de défendre ces libertés, les membres du Crr-Da s’engagent à lutter contre l’oppression et les abus de pouvoir» fait savoir Ousmane Abdoul Moumouni, membre fondateur du creuset.
Revendications fondamentales du Crr-Da
Le Conseil de résistance pour le renouveau démocratique africain a formulé plusieurs revendications envers les gouvernements de transition de l’Aes. La prioritaire étant, “une feuille de route claire”. Devant aboutir à l’adoption d’une transition politique respectueuse des droits et des aspirations des citoyens. Pour Mohamed AG Ahmedou, premier vice-président du Panel des Démocrates maliens «les juntes doivent fixer des objectifs clairs et des durées précises pour les transitions politiques en cours. Cela permettra de garantir un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable. Et surtout éviter des prolongations indéfinies qui pourraient engager davantage la population dans une spirale d’incertitude».
Mohamed Bazoum pas du reste
À ces revendications s’ajoutent entre autres la protection des voix critiques et la liberté des détenus politiques, fait comprendre Ousmane Abdoul Moumouni. Ce dernier martèle que « le Crr-Da exige la libération immédiate de tous les détenus politiques. En mettant l’accent sur le cas de Bazoum Mohamed, le président nigérien, et de son épouse».
Revendication phare qui vient en supplément aux prises de positions effectuées il y a quelques jours par l’Oif. Ainsi que les Prix Nobel Wole Soyinka et Denis Mukwege. La liste des revendications n’étant pas exhaustive, on y retrouve également la décrispation de l’espace politique. Et la réouverture de la frontière terrestre entre le Niger et le Bénin.
Points défendus par les autres membre-fondateurs du creuset Mohamed Khama, François Kabore, Koffi Dovene, Alain Denis, Idder Alghabid et Zoubeyrou Kara.
